Abidjan : Six Burkinabé dont un bébé tués par la pluie

Abidjan : Six Burkinabé dont un bébé tués par la pluie

jeudi 3 juillet 2008.
 
Aghien Bas-fond, sous quartier de Cocody. Il est à peine 10 heures ce dimanche 29 juin 2008, lorsqu’un pan entier du mur de la clôture de la somptueuse résidence de Me Mondon s’écroule sous le poids des eaux de ruissellement. Il s’en suit un éboulement qui emporte dans sa descente fracassante un lot de maisons en bois, construite juste à côté sous le flanc du ravin. Le bilan est lourd : six morts sur le coup dont un bébé de 36 jours, et dix blessés. Tous de nationalité burkinabé.

C’est le branle-bas, l’émoi s’étouffe aussitôt face à l’urgence à secourir les victimes. Les sapeurs pompiers alertés se déportent promptement sur les lieux de l’éboulement. Aidés par certains habitants de ce quartier sordide de près de 400 âmes, ils parviennent à repêcher deux corps emportés par les eaux et à extraire les autres corps coincés dans les débris des maisons détruites.

La pluie torrentielle qui avait débuté aux environs de quatre heures du matin ce dimanche à Abidjan venait de signer l’arrêt de mort de ces personnes et de rendre une bonne partie des habitants de ce quartier sans abri.

Dans les heures qui suivent, le ministre de l’intérieur, Désiré Tagro se rendra sur le terrain pour constater le désastre. Il y est précédé par le directeur de la protection civile et le ministre de la construction, et de l’urbanisme, Marcel Amon Tanoh. Qui ,eux, ont trouvé sur place deux délégués du Conseil supérieur des burkinabé de l’Etranger (CSBE), en l’occurrence MM. Kindo Issaka et Alexis Kaboré qui ont bravé les intempéries pour secourir leurs compatriotes dans la détresse. Absence de taille : ni l’ambassadeur, son Excellence Emile Ilboudo, ni le consul Général, son Excellence Amboise Balima, n’ont effectué le déplacement pour ne serait-ce qu’être témoins de la détresse des sinistrés. Une absence qui a été très mal interprétée, à juste titre, par l’opinion et les parents des victimes. La gestion de ce drame n’était pas seulement du seul chef des autorités ivoiriennes parce qu’il s’agit de la vie de citoyens burkinabé. Qui plus est, sont morts de façon terrible pour emprunter les termes du ministre de l’intérieur ivoirien Désiré Tagro.

Tout compte fait, sous instruction du président Laurent Gbagbo, même absent du pays au moment du drame, le ministre Désiré Tagro a offert une somme de cinq millions de FCFA le lendemain du drame, c’est-à-dire lundi dernier, aux familles endeuillées et aux blessés. C’est cette manne qui a servi aux soins des dix blessés, et surtout à payer les frais de conservation de corps à l’hôpital militaire d’Abidjan et à l’enterrement des morts qui a eu lieu mardi sous le coup de 16 heures au cimetière d’Abobo.

En attendant que les autorités ivoiriennes trouvent un site plus sécurisé pour recaser ces Burbinabé, qui il faut le signaler au passage ont tout perdu, les parents des victimes sont tout simplement inconsolables.

Alexandre Lebel Ilboudo
Lefaso.net
Correspondant à Abidjan



05/07/2008
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