Anselme Sawadogo : « La programmation artistique du festival s’est faite sur la base du

Anselme Sawadogo : « La programmation artistique du festival s’est faite sur la base du

                                                         cœur… »

 

Nombreux sont ceux qui se posent des questions concernant l’organisation de jazz à Ouaga. Nous avons rencontré Anselme Sawadogo, trésorier de l’Association  Jazz à Ouaga, et membre de la coordination du comité d’organisation du festival.

 

 

M. Sawadogo, vous êtes le trésorier de l’Association Jazz à Ouaga, pouvez vous nous dire comment est né le festival ?

 

Le festival est né sous l’initiative de monsieur Guy Morette actuellement à Antananarivo à Madagascar et ancien directeur du Centre Culturel français Georges Méliès de Ouaga, que je salue en passant qui a eu l’idée créer ce festival avec des amis, tous passionnés de musique.

Le festival à évolué au sein du  CCF de Ouaga de 1992 jusqu’en 1998. A l’arrivée d’un nouveau directeur du CCF en 1999, le festival s’est pris en charge. La direction a été confiée à Vincent Koala qui fut membre d’ordre de l’Association Jazz à Ouaga. En 2001, l’Association décide de mettre en place une coordination pour piloter le festival. Cette même coordination fait la programmation des artistes, contacte les sponsors, les partenaires, et monte les dossiers.

 

Très souvent des voix se lèvent qu’a à la programmation des artistes, pouvez vous nous parler de vos critères de sélection ?

 

Vous savez, dans un festival, il fau avoir un esprit. A Jazz à Ouaga, nous avons un esprit de partage, de communication musicale. La programmation de cette année s’est faite sur la base du cœur.

 

Que voulez vous dire par programmation faite sur la base du cœur ?

 

Quand je parle de programmation faite sur la base du cœur, je parle des artistes qui ont du cœur, des artistes qui ont envie de partager leur musique, des artistes qui ne sont pas en quête d’argent voir show-business à la fois. Vous le savez bien, il existe des artistes qui décident de  voyager en classe affaire, qui exigent des hôtels de prestige. Nous ne disposons pas de moyens nous nous permettant de le faire. C’est pourquoi notre programmation comme je l’ai dit tantôt, est basée sur le cœur. Cette programmation consiste à inviter des artistes qui ont envie de venir jouer ici à Ouaga, de venir échanger avec les artistes burkinabé et surtout, partager leur musique. Ray Lema qui est une figure emblématique de la musique africaine est actuellement en résidence de création avec des artistes tels que Bil Aka Kora et Jean Goubal. Lui aussi est habité par cet esprit de partage. Et vous le savez en terme de finance ce que deux semaines de résidence coûte !

 

 

 

Pourquoi ce choix d’opérer avec des artistes de cœur ? Enregistrez vous des difficultés ?

 

Vous savez, le problème classique au niveau de tous les festivals reste le côté financier. Quand nous finissons avec une édition du festival, nous pensons déjà à l’édition à venir. C’est gros un travail car il y’a le montage des dossiers etc En général, le gros souci reste les finances. Une fois que le côté financier est réglé, le reste devient un problème organisationnel. Et depuis quelques années cela fonctionne bien, les artistes sont contents, l’ambiance est bonne.

 

Cette année l’innovation du festival reste le concours Jazz Performance que Africalia Belgium a bien voulu soutenir. Comment est née l’idée ?

 

L’idée est partie d’un constat à l’édition 2007 du festival. Des amis qui sont venus suivre les spectacles m’ont dit un jour, qu’ils ont remarqué que les mêmes instrumentistes accompagnaient les artistes burkinabès. La remarque était pertinente ! Nous avons donc entrepris d’organiser un concours afin de récompenser les trois meilleurs. Vous le savez, il y’a de très bons instrumentistes qui passent leur temps à animer dans des cérémonies de mariage, de baptême mais n’ont jamais eu cette opportunité de faire une scène professionnelle. Nous avons voulu donner une occasion aux talents de se faire connaître. Il s’agit du saxo d’or pour le premier, le saxo d’argent pour le deuxième et le saxo de bronze pour le troisième. Africalia Belgium qui reste notre partenaire privilégié a bien voulu nous accompagner tout en finançant entièrement le concours. L’objectif à travers ce concours, c’est de déceler les meilleurs instrumentistes. Parmi une vingtaine de groupe, nous avons retenu six, et j’espère que parmi ces six, nous retiendrons les trois meilleurs.

 

Quels seront les membres du jury ?

 

Vous savez dans les concours, les membres du jury restent secrets. Nous ne pouvons pas vous décliner leur identité parce qu’ils font un travail assez sensible. Je vous invite au soir du 03 mai!

 

Cette année sera la deuxième édition de la caravane Jazz à Ouaga, quelle sera la particularité de cette édition ?

 

L’un des objectifs de l’Association, reste la démocratisation du jazz, rendre cette musique populaire. Nombreux sont ceux qui pensent que le jazz reste une musique d’initiés, de puriste, d’une classe sociale donnée et tout de suite je vous dis que ce n’est pas vrai. Comment réussir cette démocratisation, c’est d’emmener le jazz à l’endroit ou il n’a pas cette habitude d’aller. La caravane traversera des villes comme Ouahigouya, Zorgho, Kaya et Pô. Ces contrées n’ont pas cette habitude d’accueillir ce genre de spectacle live. Nous faisons des choses biens, avec une sono professionnelle, de la lumière également professionnelle et des artistes désormais professionnels.

 

Jazz à Ouaga entretient t’il des rapports avec d’autres festivals visant à permettre aux artistes burkinabés de tourner dans ces festivals?

 

Bien sure ! depuis 2004 nous avons mis en place un réseau de festival de jazz en afrique. Il fonctionne tant bien que mal ce réseau, et nous essayons de faire tourner ces artistes. Mike Del Ferro, un pianiste hollandais se produira en spectacle ici à Ouaga et jouera à la clôture du festival de jazz de Saint Louis du Sénégal. Bil Aka Kora se produira de même à Conakry. Jean Goubal de la RDC est programmé pour jazz à Ouaga. C’est pas toujours facile, mais nous essayons de créer des passerelles, l’un des objectifs du festival jazz à Ouaga.

 

Quelque chose d’autre à ajouter …

 

Je remercie le public burkinabé d’avoir adopté le festival. Voila six mois que nous travaillons sur cette édition, des nuits blanches, des heures au téléphone etc. Je suis satisfait de ‘engouement autour de cet évènement et cela procure toujours du plaisir. Je merci aux artistes, à tous nos partenaires. Sans eux, rien ne serait fait. Le festival nous demande beaucoup de moyens. Merci à tous et bon festival.

 

 

                                                             

                                     Propos recueillis par Davy Philippe Koutiangba



29/04/2008
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