Après Salif Diallo et avant l’autre, Simon Compaoré dans la ligne de mire

Après Salif Diallo et avant l’autre, Simon Compaoré dans la ligne de mire

vendredi 25 avril 2008.
 
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Roch Kaboré, Simon Compaoré et Salif Diallo

La machine destabilisatrice de gourous au sein du CDP a eu raison de Salif Diallo, et comme on pouvait s’y attendre la question était : à qui le tour ? Des noms avaient été jetés pèle-mèle, et parmi ceux-ci, celui du maire de Ouagadougou Simon Compaoré revenait comme un leitmotiv. Certains affirmaient que rien ne peut arriver au maire de Ouagadougou car il est « très, très fort comme le disent les adeptes du « coupé décalé ». Seulement voilà, au CDP personne n’est jamais suffisamment fort pour garder sa place en raison des luttes sans merci que se font les « Bonzes », ce qui a fait dire à quelqu’un que le CDP est une bananeraie sur un sable mouvant et gluant.

On y fait pour un temps qui peut être long mais jamais définitif ; « Gorba » peut en témoigner chaque jour de Pâques même s’il n’est pas un « Merca » comme le Premier ministre Tertius Zongo.

Depuis le limogeage sans la manière de Salif Diallo, le camp du petit président Français Compaoré a le vent en poupe et cela n’est pas pour arranger les affaires de Simon Compaoré ; lui qui avait fait équipe avec « Gorba » pour sauver son fauteuil de maire que voulait lui arracher François Compaoré au profit d’un certain Salif. Il a fallu en son temps toute la dextérité de « Gorba » pour déjouer les plans et maintenir Simon Compaoré à la mairie de Ouaga.

Aujourd’hui notre bouillant maire se retrouve sans parapluie depuis ce jour de Pâques mémorable. Ce n’est donc plus qu’une question de temps pour voir le délestage programmé de Simon Compaoré. Le prochain congrès du CDP sans doute va redessiner les nouveaux contours du parti majoritaire. D’aucuns annoncent ce congrès comme un tsunami politique qui va faire mal mal. Déjà le maire de Ouaga est sur la sellette et il suffit de parcourir les lignes tracées par Sidwaya N° 6151 du 11 au 13 avril 2008.

Notre confrère a rencontré le maire de Ouagadougou à propos de la nouvelle subdivision de la capitale burkinabé. Dès la titraille du journal, le lecteur est situé sur les angoisses de Simon Compaoré, jugez-en « Nouvelle subdivision de Ouagadougou » en sur-titre et le titre :« Simon Compaoré a « trop de problèmes » ; les guillemets retenus dans ce titre indiquent que l’expression vient du maire de Ouagadougou.

Entre le projet d’augmenter le nombre d’arrondissements de la ville de Ouagadougou et les propos du maire dans l’entretien, on n’a pas besoin de sortir de « Sciences-Po » pour y découvrir qu’il y a quelque chose qui cloche. On imagine à partir des lignes froides de Sidwaya que l’homme a perdu de sa superbe. Le reporter de Sidwaya a dû souffrir le martyr tant le maire était visiblement sur ses nerfs, non à cause des questions impertinentes mais pour quelque chose qui tracasse Simon Compaoré au fond de lui-même. On disait qu’il a ouï dire une nouvelle pas particulièrement réjouissante ; une de ses nouvelles qui vous électrise, qui coupe vos élans. Et la fin de l’entretien finit de convaincre que Simon Compaoré n’est plus sûr de rien ; son avenir politique serait en pointillé.

Morceaux choisis de la déclaration finale de Simon Compaoré à partir de la question « quels ont été les critères du découpage que vous proposez ? ».. Notre maire qui est à l’Hôtel de ville a dit « ….Moi j’ai trop de problèmes. Mes préoccupations, c’est pouvoir terminer les routes qu’on bitume, les caniveaux avant la saison des pluies et terminer les ponts en construction. Le reste je m’en fous. Nous, nous sommes là pour un temps. Il y a d’autres qui vont venir ! Pourvu que celui qui vient pose une brique, c’est tout ». Entendre ça de la bouche de Simon Compaoré, c’est le monde à l’envers. Lui, qui il n’y a pas longtemps narguait les gens de sa puissance politique, de par la force de son parti le CDP qui aurait l’argent et aussi les plus belles femmes ; en somme, c’était le paradis.

Mais voilà l’enfer qui frappe avec insistance à sa porte et comme Salif Diallo, le maire de Ouaga a fait son bilan et souhaite dans une forme de note d’adieu que celui qui viendra puisse poser au moins une brique.

Quelqu’un a donc réussi à casser les ressorts de Simon Compaoré et visiblement le train est en marche. Une fois de plus, le CDP va vérifier une des multiples lois de la nature ayant trait au fait que si on élimine toutes les contradictions externes, on en crée à l’interne puisque la nature a horreur du vide. Avec toute la puissance à l’intérieur, les forces centrifuges du CDP comme pour ne pas s’ennuyer s’attaquent et se contre attaquent. C’est le but du jeu. On peut être fort aujourd’hui et se retrouver sans punch deux jours après. Même si le rebondissement n’est pas interdit. Et le CDP est passé maître dans l’art de se faire hara-kiri. Le commissaire politique de la boucle du Mouhoun, Marc Yao l’a appris à ses dépens lors des législatives dernières ; on lui a préféré sur la liste des députés un second couteau et malgré tout il a travaillé pour la victoire du CDP. C’est aussi cela le paradoxe du CDP, même victime d’injustice, il n’est pas permis de claquer la porte et aller voir ailleurs. Il y a comme un pacte qui oblige les brimés à toujours soutenir le parti sans murmure, ni protestation comme de jeunes soldats.

La dictature du CDP sur les individus est féroce mais il faut la supporter. Les exemples sont légion, Arsène Yé, Mélégué Traoré, et même Rock M. Kaboré, ont été dans le purgatoire, certains sont même dans une sorte d’enfer, mais il reste CDP 100%. Que c’est dur !

Le train s’étant ébranlé, le maire de Ouaga sera jeté en pâture pour être croqué par les requins, ses propres amis. La Cour des comptes avait donné le ton par rapport à la gestion de la réhabilitation de l’hôtel de ville, Simon Compaoré qui n’avait rien compris avait fait des sorties hasardeuses. Il doit bien se rendre compte aujourd’hui que le dernier quarteron des « octobristes », entendez par là acteurs du 15 octobre 1987, est plus que jamais dans la ligne de mire. C’est comme çà la vie au CDP, la roue tourne et il faut ne pas avoir de vertige sinon, c’est patatras.

Kassim Kongo

Bendré



26/04/2008
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