CDP : Les refondateurs suspendus

CDP

Les refondateurs suspendus

Au Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) de Roch Marc Christian Kaboré, le linge sale ne se lavera plus au siège du parti, mais à travers la presse qui bientôt deux mois relave la colère des refondateurs qui se rappelent à nouveau de leur défunte Convention nationale des patriotes progressistes (CNPP).

La déclaration du Bureau exécutif national, que nous vous proposons ci-après, est sans conteste le témoignage de l’atmosphère malsain qui règne au sein du parti présidentiel. Dans l’attente du prochain congrès statutaire, le BEN a prononcé la suspension des organes, instances et structures du CDP, Yao Marc Oubkiri, Tapsoba Pierre Joseph Emmanuel, Boly Moussa, Ouédraogo R. Mathieu, Taho Amadé et Kaboré Emile René, ces refondateurs issus de l’ex-CNPP et assimilés.

Introduction Depuis quelque temps, des Camarades membres du Bureau exécutif national (BEN) et du Bureau politique national (BPN) se réclamant de « l’ex-CNPP et assimilés » publient par voie de presse des écrits et déclarations récriminatoires contre la Direction du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), ses structures et ses militants. Jusqu’alors, nous avions voulu traiter la question dans le cadre des structures et instances du Parti, parce que nous pensions que leur volonté était d’œuvrer à la consolidation du Parti. Mais force est de constater que leur amnésie politique, leur refus de respecter les textes fondamentaux de notre grand Parti, leur irresponsabilité et le mépris affiché dans leurs écrits vis-à-vis des militants du CDP, des organes et instances du Parti ont fini par convaincre les plus crédules de la volonté de ce groupuscule hétéroclite d’œuvrer à l’affaiblissement et en dernière analyse à la liquidation du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).

I. De la démarche des signataires Par lettre en date du 23 avril 2008, les signataires portaient à la connaissance du Président du Parti leurs appréciations et prises de positions sur la vie du Parti. Dès le 25 avril 2008, cette correspondance se retrouvait dans la presse à travers le journal « Le Pays ». Le 28 avril 2008, accusant réception de ladite correspondance, le Président du Parti leur adressait les observations suivantes :
 au regard de l’importance des questions soulevées relatives à la gestion du Parti, les instances statutaires du CDP seront saisies à cet effet conformément à ses textes fondamentaux ;
 l’utilisation des médias par des Camarades membres de la Direction politique nationale pour poser des problèmes internes au CDP sans un débat préalable au sein de ses structures est inacceptable et contraire aux dispositions statutaires de notre Parti.

Le 10 mai 2008, le Camarade Oubkiri Marc Yao dans l’Evénement et le Camarade Emile Kaboré dans San Fina prennent publiquement position par rapport à la vie du Parti dans les mêmes conditions. Lors de la réunion du Bureau exécutif national (BEN), le 22 mai 2008 convoquée en vue d’ouvrir le débat sur les questions qui sont sensées constituer une préoccupation sérieuse à leur niveau, ils refusent tout débat et proposent de soumettre un mémorandum à l’appréciation du Bureau exécutif national (BEN). Pour ce faire, le Bureau exécutif national (BEN) leur a accordé un délai de deux (2) semaines. Lors de la même rencontre, le Bureau exécutif national (BEN) a dénoncé et condamné la procédure consistant à lancer sur la place publique les questions politiques et organisationnelles internes du Parti au mépris des principes et mécanismes de démocratie internes garantis par les textes fondamentaux du CDP, et leurs pratiques fractionnistes.

Le 05 juin 2008, le Bureau exécutif national (BEN) se réunissait à nouveau autour de leur mémorandum dans le cadre d’une procédure interne de traitement des questions soulevées. A sa grande surprise, en lieu et place d’un mémorandum évoquant ces questions, les signataires ont préféré produire un écrit diffamatoire contre le parti, sa direction et ses militants, bâti sur des contrevérités flagrantes et participant d’une volonté manifeste de nuire aux intérêts du Parti. Celui-ci, de nouveau publié par ces signataires dans les différents organes de presse, est un acte de récidive de la transgression de nos textes fondamentaux, considérant notre patience et notre volonté de résoudre les problèmes à l’interne comme de la faiblesse. Dans un tel contexte, il apparaît utile d’éclairer les militants et sympathisants du Parti ainsi que l’opinion nationale sur l’essentiel de leurs allégations.

II. Des contrevérites historiques II convient de prime abord de relever une falsification de l’histoire au sujet de la prétendue adoption de la social-démocratie par l’ex-ODP/MT sous la contrainte de la fusion. En effet, l’ODP/MT, faut-il le rappeler, avait, depuis sa 3e conférence des Cadres, abandonné la ligne marxiste-léniniste en faveur de la ligne de masse, et opté pour la social-démocratie lors de son 2e Congrès ordinaire. C’est du reste sur cette base idéologique que l’ex-ODP/MT est allée à la fusion avec les douze (12) autres partis et fractions de parti pour créer le CDP.

Il convient également de récuser l’affirmation selon laquelle « aucune structure du parti (ODP/MT) n’a été consultée sur le projet de fusion. La "chose" a été décidée au sommet et imposée à la base sans débats... ». Qu’en savent-ils au juste ? Y a-t-il meilleur cadre de débats militants et de décision d’une question si importante que le congrès ? C’est là une contrevérité manifeste que les trois mille (3 000) délégués des structures de base au 3e Congrès ordinaire tenu en 1996 peuvent démentir aisément.

III. Des méthodes de gestion de la Direction politique nationale

Choisissant de « laisser volontairement de côté » les acquis engrangés par notre Parti et ses militants, les signataires stigmatisent « l’abandon de dialogue au sein du CDP » au profit d’une « dérive autoritaire et sectaire », la suppression des Commissions spécialisées et le non fonctionnement de la Commission nationale de contrôle. Concernant les accusations de dérives autoritaires et de décisions arbitraires de la Direction politique nationale, il convient de souligner que les signataires, en tant que membres de cette même direction, ont participé à l’adoption de toutes les décisions prises respectivement par le Bureau exécutif national et par le Bureau politique national. Par conséquent, ils en partagent collégialement la responsabilité et les assument au même titre que ceux qu’ils incriminent et, ce, d’autant plus qu’à aucun moment ni en réunion du Bureau exécutif national, ni en Session du Bureau politique national, ni en Congrès, ils n’ont évoqué ces problèmes de dysfonctionnement qu’ils se targuent d’exhumer feignant ainsi de se soucier de la bonne santé du Parti.

Le dialogue est une valeur chère au Parti et il a toujours existé à travers ses instances statutaires. En effet, depuis sa création, le CDP a régulièrement tenu trois (03) Congrès ordinaires et deux (02) Congrès extraordinaires, des sessions du Bureau politique national (BPN) et des réunions du Bureau exécutif national (BEN) au cours desquels les débats se mènent contradictoirement et démocratiquement. En somme, aucune décision en rapport avec le fonctionnement et la vie du Parti n’a été prise, sans concertation, échanges préalables au sein de la Direction politique nationale (au BEN ensuite au BPN) et, ce, conformément à l’article 3 des statuts qui énonce au titre des droits du militant, celui de « participer au sein des structures du Parti aux discussions sur la vie du Parti, exprimer librement son point de vue et de faire des critiques et des suggestions au sein de la structure ».

La suppression des commissions spécialisées citée par les signataires comme un exemple de décision arbitraire est, bien au contraire, une des importantes décisions du 3e congrès ordinaire du Parti, tenu les 09, 10 et 11 novembre 2006 suite au constat de léthargie dans laquelle se trouvaient ces commissions depuis leur première mise en place en 1996. En lieu et place, le Congrès a créé une Commission permanente-chargée des Etudes et de la Prospective (cf. articles 47 et 49 des statuts). Les signataires ont participé à ce congrès et n’ont soulevé aucune objection.

Pour ce qui est de la Commission nationale de contrôle qu’ils traitent de non fonctionnelle, c’est en application des décisions du 3e Congrès ordinaire du Parti, qu’elle a été mise en place six (06) jours seulement après la tenue du Congrès, soit le 17 novembre 2006. Elle comprend dix sept (17) membres et est présidée par un Commissaire général au Contrôle du Bureau exécutif national (BEN). Contrairement à leur affirmation selon laquelle : « les militants ne savent même plus vers qui ou quoi se tourner pour trouver des solutions aux crises... », la Commission Nationale de Contrôle est non seulement opérationnelle mais mieux, elle joue pleinement sa partition dans la vie du Parti, en témoigne sa participation active lors des législatives à la phase de désignation des candidats du Parti et dans le renouvellement des structures du Parti.

Dans ce même registre s’inscrit le réquisitoire contre la Direction du Parti sur une prétendue discrimination et exclusion des Cadres de « l’ex-CNPP et assimilés » depuis la fusion en 1996. Les statistiques qu’ils manipulent ne correspondent à aucune réalité, car les mêmes Cadres de « l’ex-CNPP et assimilés » positionnés dans les organes de direction du Parti depuis douze (12) ans y sont toujours. Mieux, la plupart d’entre eux ont occupé non seulement des postes d’ambassadeur, de ministre et ont été positionnés dans les postes électifs nonobstant leur manque de représentativité réelle sur le terrain électoral.

Est-ce parce qu’ils n’occupent plus des postes de responsabilité au niveau de l’appareil d’Etat que soudainement les difficultés du Parti sont devenues criardes ? Il en est de même de « l’arbitraire dans l’établissement des listes électorales » que les signataires exhibent comme une preuve de la « dérive autoritaire ». S’il y a un parti qui se démarque d’une telle pratique, c’est assurément le nôtre. En effet, les listes des candidats du Parti aux élections sont établies après de larges concertations du sommet à la base et de la base au sommet.

Des collèges électoraux ont toujours été mis en place, les militants de base à travers les responsables des structures ont toujours été consultés et la Direction politique nationale, prenant en considération à la fois les appréciations de la base et les intérêts supérieurs du Parti, a toujours su prendre la décision qui convient le mieux. Malgré cela, lors des élections législatives de 2007, après leur refus de figurer sur les listes des candidats du Parti, arguant de leur positionnement, certains des signataires ont battu campagne dans leur village contre le CDP (Kabouda dans le Ganzourgou et Ouroubono dans les Balé) à défaut de ne pouvoir faire plus, prouvant, une fois de plus, leur manque de loyauté vis-à-vis du Parti.

IV. De l’état de santé du Parti II est bien établi que nul n’est parfait et que toute œuvre humaine est perfectible. Mais évitons de prendre des vessies pour des lanternes. Affirmer de manière péremptoire qu’il y a une « perte progressive de confiance des militants vis-à-vis de la Direction du Parti » ou que « beaucoup de militants manquent de courage dans l’expression et la défense de leurs idées » ou encore que « la lassitude a envahi les rangs du Parti suite à la non reconnaissance du mérite militant... », relève de simples vues de l’esprit.

Notre Parti n’a jamais joué à la politique de l’autruche vis-à-vis des problèmes liés à son fonctionnement. Mieux, il a toujours de manière responsable évoqué dans des bilans sans complaisance, ses insuffisances, ses faiblesses et ses acquis et trouvé de manière rigoureuse les solutions adéquates pour renforcer son unité et son action politique. C’est pourquoi, depuis sa création, le CDP est et demeure la cheville ouvrière de la mise en œuvre de la politique d’édification d’un Burkina libre, démocratique, de paix et de progrès conduite par le Président du Faso, le Camarade Blaise Compaoré.

Aussi, toute analyse faite et en dépit des atermoiements de nos contempteurs, le CDP travaille à accroître ses capacités opérationnelles tout en œuvrant à corriger ses insuffisances afin de continuer à mériter la confiance du peuple burkinabè. Au total, à travers leurs pratiques et au regard de leur mauvaise foi manifeste, des contrevérités et de leurs propos diffamatoires, le Bureau exécutif national (BEN) constate que les signataires se sont rendus coupables de manquements graves au nombre desquels le fractionnisme cultivé par eux au sein du Parti par le maintien de lignes de démarcation entre eux et les autres militants du Parti.

Conclusion

Au regard de ce qui précède, vu les attaques sans fondement organisées contre la Direction politique nationale, les structures et les militants du Parti, les actes d’indiscipline notoire, le fractionnisme et l’esprit anti-parti des signataires, le Bureau exécutif national (BEN) en sa séance du 13 juin 2008 a prononcé la suspension des organes, instances et structures du Parti de :

 Yao Marc Oubkiri
 Tapsoba Pierre Joseph Emmanuel
 Boly Moussa
 Ouédraogo R. Mathieu
 Taho Amadé
 Kaboré Emile René en attendant que le prochain Congrès statutaire se prononce sur leur cas. En même temps, le Bureau exécutif national (BEN) félicite et encourage les militants du Parti qui, depuis la fusion, se sont démarqués des méthodes et comportements sectaires pour se battre en rangs serrés pour l’unité, la cohésion et le renforcement des acquis du CDP.

Le Bureau exécutif national (BEN) appelle tous les responsables de structures du Parti et tous les militants à la vigilance pour démasquer avec perspicacité les velléités sectaires, fractionnistes et scissionnistes d’où qu’elles viennent. Vive le CDP ! En avant pour de nouvelles victoires. Démocratie - Progrès - Justice Ouagadougou, le 14 juin 2008 Le Président du Parti, Président du Bureau politique national

Roch Marc Christian KABORE

L’Observateur Paalga du 16 juin 2008




17/06/2008
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