Départ de Salif Diallo du gouvernement

Des réactions à Koudougou

A l'instar des citoyens d'autres villes, les Koudougoulais ont aussi quelque chose à dire sur le départ de Salif Diallo du gouvernement. Dans les lignes qui suivent, des responsables politiques et d'associations de la société civile ont bien voulu se prononcer sur la question.

Kisito Dakio, coordonnateur régional du MBDHP de la zone du Centre

"Son départ était évident"

Le départ du Ministre d’Etat Salif Diallo du gouvernement ne surprend pas les hommes avisés parce que depuis un certain temps, on a constaté qu’au niveau de l’appareil d’Etat, des clivages étaient perceptibles si bien que son départ était évident. Mais je pense que le départ de Salif Diallo ne va pas changer la politique du gouvernement. A la limite, c’est un problème interne au parti majoritaire. Cela doit être une espèce de règlement de compte en interne. Ce qui compte pour nous, il faut que le gouvernement, quelle que soit la formule qu’il va trouver ou les hommes qu’il va placer, soit très regardant sur les conditions de vie des populations. Aujourd’hui, la question qui se pose est la vie chère. Qu’est-ce qu’il faut faire ? Est-ce que le départ d’un ministre peut changer les choses ? Ce n’est pas évident et ce n’est pas possible. Il faudrait donc que le gouvernement prenne à cœur les revendications du corps social, à savoir tout mettre en œuvre pour que les populations puissent avoir accès à la nourriture, à l’eau potable, puissent se soigner, se loger, que les enfants puissent aller à l’école sans trop de contraintes et que les jeunes aient accès à des emplois ainsi que les femmes, qui constituent la majorité de la population, puissent avoir des conditions beaucoup plus favorables de vie. Si le départ de Salif Diallo peut provoquer cela, on ne peut qu'applaudir. Mais si c’est changer pour changer et amener les gens à parler de ce changement pour oublier les problèmes de l'heure, je pense que c’est un changement pour le changement".

 

Alexis Ouédraogo, responsable provincial de l’UNIR/MS du Boulkiemdé

"Le départ de Salif Diallo est normal"

De mon point de vue, le départ de Salif Diallo est normal. Parce que durer trop longtemps au pouvoir sans alternance n’est pas bien pour l’avancement de la démocratie. Même si au niveau de son parti, il était beaucoup cautionné, cela ne signifie pas qu’il est habilité à tout. En plus, ces derniers temps, on constate qu’il y avait des clivages entre certains ministres au regard des débats contradictoires qu’ils ont eus à mener sur les antennes de télés ou de radios. Si on veut promouvoir la bonne gouvernance, il faut éviter de monopoliser le pouvoir. Et pour un pays peuplé de plus de 12 millions d'habitants, ce ne sont pas des intellectuels qui nous manquent. Donc ce départ est tout à fait normal à mon sens".

Adama Ouédraogo, secrétaire général communal de l’UNDD

"Il ne faut pas simplement soigner la plaie avec du Mercurochrome"

"Le départ de Salif Diallo n’est pas surprenant d’autant plus que cela a été annoncé il y a longtemps. La question que l’on se pose est de savoir si le départ de Salif Diallo va entraîner une bonne gouvernance ; en cela, je n’y crois pas. C’est un homme pragmatique, un bosseur. Il est un grand acteur de terrain et je ne crois pas qu’à l’heure actuelle, il y ait un ministre aussi puissant que lui au sein du gouvernement. Je pense qu’il ne faut pas simplement soigner la plaie avec du Mercurochrome, il faut plus que cela. Et personnellement, je pense qu’il faut aller jusqu’au bout et que le président ou le Premier ministre prenne cela en compte. Il serait bon que l’on mette tout à plat et que l’on fasse une vraie refondation parce que le groupe réuni, ce sont les mêmes pions d’un damier qu’on bouge quand et comme on veut. De toutes les façons, la crise n’est pas résolue et il faut y penser. Le président Blaise Compaoré a dit que ce remaniement participe d’une cohésion du gouvernement comme si avec Salif Diallo il n’y avait pas de cohésion. J’ai foi en Tertius Zongo ; il est pragmatique. Il veut bien travailler mais quoi qu’on dise, il y a un certain nombre de ministres autour de lui qui ne voudraient pas qu’on touche à leur arme économique ce qui va constituer une difficulté pour lui".

Propos recueillis par Dabadi ZOUMBARA

Le Pays du 1er avril 2008




01/04/2008
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