Fête du travail : Les syndicats promettent un mois de mai chaud

 
A l’instar de tous les pays, les travailleurs du Burkina, à l’appel de leurs centrales syndicales et syndicats autonomes, ont commémoré, hier 1er mai 2008, la Fête du travail. A Ouagadougou, ils ont marqué cette journée par une procession à travers les artères de la ville.

Comme chaque 1er–Mai, les travailleurs du Burkina ont célébré la Fête du travail hier en battant le pavé sur les artères de la capitale. Partis de la Bourse du travail aux environs de 9 heures, ils sont allés remettre leur traditionnel message à leur autorité de tutelle, en l’occurrence le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Jérôme Bougouma. C’est au siège de la CNSS que ce dernier, entouré de ses proches collaborateurs, a accueilli les responsables syndicaux du Burkina et leurs militants, sortis nombreux à l’occasion.

En guise de cahiers de doléances, une plateforme revendicative, comprenant six (6) points, et un message du 1er-Mai au gouvernement ont été remis au ministre par le président du mois des centrales syndicales et syndicats autonomes, Jean-Mathias Liliou. Celui-ci a attiré l’attention de Jérôme Bougouma sur un certain nombre de choses afférentes à son discours aux travailleurs à l’occasion du 1er-Mai. Il a réaffirmé l’attachement des syndicats au dialogue social qu’il a prôné dans son message.

Cependant, le monde syndical, a-t-il dit, a besoin de « pourparlers francs, constructifs et féconds et non d’un dialogue social où on tourne en rond ». Les travailleurs, a-t-il poursuivi, n’attendent que des réponses satisfaisantes à leur plateforme. Jean-Mathias Liliou a par ailleurs souhaité la prise en compte des différentes observations qu’ils ont faites au cours du processus d’élaboration du code de travail.

Après avoir reçu les cahiers de doléances des mains du président du mois du mouvement syndical, Jean-Mathias Liliou, le ministre Bougouma a promis de le transmettre aussitôt à qui de droit. De la CNSS, l’immense foule s’est ébranlée en direction du rond-point des Nations unies. Là, l’itinéraire a failli être modifié par des éléments de la Compagnie républicaine de la sécurité qui y avaient formé un cordon l’empêchant de contourner le monument au côté est.

Un d’entre eux, apparemment très zélé, trépignait avec son talkie-walkie et ses jumelles. Mais, après quelques échanges, les leaders syndicaux, sereins, ont obtenu l’ouverture du passage aux manifestants. Avenue Dimdolbsom – rue Kiendrebéogo-Didier – rue de l’Armée, etc., c’est le reste de l’itinéraire parcouru par les travailleurs, de façon disciplinée, avant de regagner la Bourse du travail après plus d’une heure et demie de marche. Des militants, brassard au bras, ont été responsabilisés pour former un cordon de sécurité sur tout le long du trajet ; ce, afin d’éviter toute infiltration d’éléments malveillants.

De retour à la Bourse du travail, les responsables syndicaux ont défilé sur la tribune pour s’adresser à leurs militants. Tolé Sagnon de la CGT-B, qui a ouvert les interventions, a décrit le contexte de vie chère, qui marque l’actualité. Il a annoncé que les syndicats et les structures de la société civile, regroupés en Coalition nationale contre la vie chère, maintiendront la pression contre le renchérissement de la vie jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.

Mai, a-t-il dit, est un mois de lutte. Une grève de 72 heures est d’ailleurs prévue à partir du 14 prochain. Suivront Laurent Ouédraogo de la CNTB, Joseph Tiendrebéogo de FO/UNSL, Paul Kaboré de l’ONSL, Mamadou Nama de l’USTB, Etienne Ilboudo du Syndicat des travailleurs de la douane et, enfin, Jean- Mathias Liliou, le président du mois, qui a clos la cérémonie des festivités du 1er-Mai, en livrant le message du monde syndical burkinabè. Tous ont fustigé la flambée des prix des produits de première nécessité et déploré l’inefficacité des mesures gouvernementales contre la vie chère.

Hamidou Ouédraogo

Alima Koanda (stagiaire)


Les 6 points de la plateforme revendicative des syndicats à l’occasion du 1er-Mai

1) Le relèvement des salaires et pensions des agents des secteurs public, parapublic et privé sans distinction au taux de 25% pour compter de janvier 2001 ;

2) La réduction significative et effective des prix et contrôle des prix et de la qualité des produits de première nécessité : riz, mil, maïs, haricot, huile, sel, sucre, lait…

3) La réduction des taxes sur les produits pétroliers, de l’IUTS, des taxes qui frappent les petits commerçants, les artisans, les prestataires de services et la suppression de la TVA sur les prêts bancaires ;

4) Le relèvement des premières tranches de l’ONEA et de la SONABEL, respectivement à 10 m3 et à 75 kWh

5) L’application immédiate des points d’accord issus des négociations gouvernement/syndicats de novembre 2007 ;

6) L’examen diligent de la plateforme d’action de la Coalition nationale contre la vie chère.

L’Observateur



05/05/2008
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