Manifestations du 28 février : Mort d’un détenu à la MACO

Manifestations du 28 février

Mort d’un détenu à la MACO

Nous avons reçu du MBDHP ce communiqué de presse que nous vous proposons.

C’est avec un profond regret que le MBDHP a appris le décès le 13 avril 2008 de monsieur François Zoundi, précédemment détenu à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) suite aux manifestations contre la vie chère du 28 février 2008 dans notre capitale. Monsieur Zoundi est décédé des suites de maladie. Dans un communiqué rendu public le 31 mars dernier, le MBDHP qui alertait déjà l’opinion publique nationale sur les conditions générales de détention à la MACO affirmait « la plupart des condamnés suite au procès dit des « casseurs » se trouve en ce moment dans une situation fort déplorable.

En plus du cas de Babou Naon, relayé par la presse et confirmé par l’intéressé à notre mission du 6 mars 2008, nombre de prisonniers que nous avons visité le 28 mars dernier se trouvent dans un état de santé lamentable, faute de soins ou du fait de soins inadaptés aux traitements des maux dont ils souffrent ». Suite à ce constat, le MBDHP appelait les autorités au « respect strict des règles minima de traitement des détenus, à travers notamment :

 la prise de mesures urgentes, en vue d’améliorer les conditions générales de détentions dans nos prisons et centres de détention préventive ;
  l’assurance aux personnes détenues d’un suivi sanitaire régulier et d’une alimentation normale ». Malheureusement, les constat et appel du MBDHP n’ont été suivis d’aucun effet. Et seulement deux semaines après, nous enregistrons une perte en vie humaine.

Le décès de monsieur Zoundi, s’ajoute à celui de plusieurs dizaines d’hommes et de femmes du fait des difficiles conditions de détention dans les prisons de notre pays. Combien d’autres cas devraient survenir avant que le gouvernement et en particulier les autorités en charge de la Justice et de l’Administration pénitentiaire se décident à assumer les obligations et responsabilités découlant de l’adhésion du Burkina Faso aux instruments juridiques internationaux de promotion et de protection des droits humains ?

Le MBDHP, tout en témoignant sa vive compassion à l’endroit de la famille éplorée, tire à nouveau la sonnette d’alarme quant aux conditions de détentions dans nos prisons et centres de détention préventive. Ces conditions nient au prisonnier sa qualité d’être humain pour, en définitive, le ramener au stade animal.

Aujourd’hui, les prisons de notre pays ne sont plus des lieux de rééducation et de réinsertion sociale du délinquant. Ces derniers en ressortent plus avilis et constituent de ce fait des dangers plus grands pour la société.

C’est pourquoi, le MBDHP, tout en tenant les autorités politiques et judiciaires pour seules responsables d’éventuelles pertes en vies humaines qui surviendraient en d’autres lieux de détention du fait des conditions inhumaines actuelles, réitère son appel du 31 mars dernier en les invitant à :

1. améliorer de façon concrète les conditions de détention dans nos maisons d’arrêt et à garantir aux personnes détenues :
 un suivi sanitaire régulier et des traitements adaptés aux maux dont ils souffrent ;
 une alimentation de qualité et en quantité suffisantes.

2. remédier au surpeuplement de nos centres de détention en :
 mettant un terme à toutes les formes de détention arbitraire et/ou sans titres ; - appliquant, pour les infractions moins graves, les peines alternatives à l’emprisonnement telles que le travail d’intérêt général.

Non aux conditions de détention inhumaines et dégradantes dans nos prisons ! Pour le respect des droits fondamentaux des détenus, mobilisons-nous !

Fait à Ouagadougou, le 21 avril 2008

Le Comité exécutif national

L’Observateur Paalga du 22 avril 2008

 



23/04/2008
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