Ouaga, en attendant Paris (Conférence sur l'émigration)

Conférence sur l'émigration

Ouaga, en attendant Paris

 

«Migration et développement», c’est sur ce thème que se focalisera la deuxième conférence ministérielle euro-africaine les 20 et 21 octobre prochain à Paris. En prélude à ce rendez-vous intercontinental, Ouagadougou sert de cadre, depuis le 20 mai 2008, à une réunion d’experts sur la coopération en matière de migration irrégulière.

 

Depuis le 20 mai dernier, notre capitale abrite une réunion préparatoire à la deuxième conférence ministérielle euro-africaine du 20 au 21 octobre 2008 à Paris. Cette rencontre est consacrée à la coopération dans le domaine de la migration, est co-organisée par le Burkina, la France et la Fondation libéro-américaine internationale de l’administration et des politiques (FIIAP). Prévue pour durer 72 heures, elle réunit des experts venus de 23 Etats africains et de 14 pays européens.

Le secrétaire général du ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire de la France, Patrick Stefanini, a indiqué que son pays a décidé de faire de la question de l’émigration une des priorités de la présidence de l’Union européenne à partir du mois de juillet. Cette préoccupation, à l’en croire, passera non seulement par le partenariat entre l’Union européenne et l’Afrique, décidé au sommet des Chefs d’Etat de Lisbonne en décembre 2007, mais aussi par le processus euro-africain né en 2006 à Rabat. Il a d’ailleurs remercié le Maroc d’avoir servi de trait d’union entre les pays africains  et les pays européens par son initiative. Pour M. Stefanini, le souci de la maîtrise de la migration irrégulière a amené la France à modifier à deux reprises sa législation en 2003 et en 2006. Cette démarche, selon lui, a permis de voir le nombre des étrangers en situation irrégulière, quittant chaque année le territoire français,  passer de 10 000 dans les années 2000 à près de 23 000 en 2007. A cela s’ajoute la croissance des départs volontaires dans le cadre d’aide de réinsertion dans leurs pays d’origine accordée par le gouvernement français. Ces départs volontaires, qui étaient de 7% au premier trimestre de 2007, à en croire le chef de la délégation française participant à cette réunion, sont passés à près de 40% au premier trimestre de l’année en cours.

Pour Patrick Stefanini, le partenariat entre les pays d’origine de l’émigration et ceux de leur destination est capital. La France a procédé dans ce sens à la signature d’accords bilatéraux avec les pays d’origine de l’émigration. Il faut cependant, de l’avis de M. Stefanini, un traitement du problème de la migration irrégulière en amont. Notamment en informant mieux  sur les risques liés au fléau et en améliorant la coopération entre les services de police chargés du contrôle des frontières. La France, a rappelé M. Stefanini, a  décidé depuis deux ans de procéder à la réouverture de son marché de travail pour offrir aux pays partenaires des possibilités accrues d’émigration légale. Il est toutefois convaincu que le meilleur vecteur de prévention de l’émigration irrégulière est de s’engager dans un partenariat en faveur du développement des régions d’origine de l’émigration.

C’est Alain Francis Ilboudo, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, qui a prononcé l’allocution d’ouverture aux travaux de la réunion. Comme son homologue français, le diplomate burkinabè a formulé le vœu que ces débats soient constructifs et débouchent sur des conclusions opérationnelles. Et surtout qu’au sortir de ces échanges, il soit possible de dégager des projets concrets, à même d’être soumis à l’approbation des ministres des différents pays concernés en octobre prochain à Paris.

Cinq thèmes principaux sont inscrits au programme de cette réunion. Entre autres, «Modèles et expériences sur la coopération en matière de contrôle de la migration irrégulière» ; «La coopération en matière d’amélioration des systèmes d’état civil en Afrique» ; «La coopération en matière de gestion intégrée des frontières» ; «La lutte contre le crime organisé et le trafic des personnes et les stratégies de dissuasion de la migration irrégulière» et «La coopération en matière de procédures et accords de réadmission». 

 

Hamidou Ouédraogo

L’Observateur Paalga du 22 mai 2008





25/05/2008
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