Paiement des bourses à l’université : Les étudiants toujours courroucés

Paiement des bourses à l’université : Les étudiants toujours courroucés

jeudi 11 septembre 2008.
 
Depuis le vendredi 5 septembre 2008, les étudiants boursiers sont en sit-in à la Direction générale du Centre national de l’information, de l’orientation scolaire et professionnelle, et des bourses (CIOSPB). La raison, l’exigence du versement intégral de 3 mois de bourse au lieu d’un mois et demi perçu, du fait de la fermeture de l’université. Ce mercredi 10 septembre 2008, ils sont encore et toujours là et entendent maintenir la pression jusqu’à avoir gain de cause.

« Le CIOSPB pris en otage » titrions-nous l’article relatant la séquestration, le lundi 8 septembre 2008, du personnel du Centre national de l’information, de l’orientation scolaire et professionnelle et des bourses (CIOSPB) par les étudiants boursiers, paru dans l’Observateur Paalga n°7214 du mardi 9 septembre 2008. Deux jours après, c’est le statu quo. La situation va même en se dégradant, car les étudiants sont encore plus en colère.

Malgré la pluie matinale et après 4 jours de manifestation au CIOSPB, les étudiants boursiers de l’université de Ouagadougou ne lâchent pas prise. Le mercredi 10 septembre 2008. Scandant des slogans qui dénoncent la fraude, la corruption et les vols accompagnés de coups de sifflet et d’applaudissements. On se serait cru à un meeting politique.

Cette fois-ci, ce n’est pas dans la cour de l’institution ni à sa devanture mais plutôt, c’est longeant le Centre national des arts, de l’audiovisuel et de spectacle (CENASA), que des dizaines d’étudiants animent à tour de rôle le mouvement. Ils brandissent, qui des feuilles, qui des cartons sur lesquels on peut lire, entre autres, « Argent » ; « 3 mois de bourse ou rien » ; « Nos bourses intégrales ». Pourquoi ce changement de position ?

Au lieu du comité d’accueil composé d’étudiants à qui l’on doit montrer patte blanche avant d’accéder au CIOSPB, c’est plutôt une équipe de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) venue sur les lieux dans deux véhicules qui l’a remplacé. Impossible donc aux étudiants d’avoir accès à la porte de la Direction générale du CIOSPB, à plus forte raison de la prendre en otage.

Après avoir répondu au désormais rituel questionnaire des étudiants sur la nature de l’organe de presse qui veut les interviewer, notre équipe écoute Abdoulaye Thiombiano, l’un des 5 membres du Comité de crise provisoire des étudiants boursiers qui nous fait le point de la situation : « Jusqu’à présent, il n’y a pas de changement véritable de la situation.

Nous sommes là depuis vendredi et nous exigeons le paiement intégral de nos 3 mois de bourse. Le DG du CIOSPB estime qu’il a reçu des instructions de ses supérieurs hiérarchiques et que la situation n’a pas changé depuis le haut.

Pour décanter la situation, nous estimons que le CIOSPB est l’interface entre notre ministère et nous, et que par conséquent si nous avons quelque chose à revendiquer, c’est au DG du CIOSPB que nous nous adressons. Quitte à ce qu’il le transmette à ses supérieurs. Nous comptons maintenir la pression jusqu’à avoir satisfaction. Nous n’avons pas abandonné les cours, mais nous nous relayons.

Ceux qui n’ont pas cours viennent, et quand l’heure des cours arrive, ils partent. Ceux qui en sortent viennent nous renforcer ». Les étudiants veillent à ce qu’aucun de leurs camarades ne reste sur la voie. « Nous ne voulons pas du tout leur offrir le luxe de pouvoir nous accuser d’occupation anarchique de la voie publique », nous expliquent-ils.

Selon Vincent Tiendrébéogo, le directeur général du CIOSPB, le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique (MESSRS), le Comité exécutif de l’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB) et son institution se rencontrent en principe ce matin suite à une demande d’audience de l’ANEB au MESSRS. En ce qui concerne les bourses, il se veut rassurant :

« Nous restons ouvert au dialogue. Pour ceux qui veulent, les bourses sont disponibles. Nous avons déjà payé certains étudiants, d’autres ont même appelé pour venir toucher leur argent », affirme-t-il. Démenti des étudiants. Au dire d’Abdoulaye Thiombiano, ils ont essayé d’infiltrer certains des leurs qui ont tenté de toucher leur bourse, mais on leur a répondu que l’argent n’était pas disponible et qu’il fallait attendre.

Pour Vincent Tiendrébéogo, certains parmi les manifestants ont un solde négatif, c’est-à-dire qu’en début d’année, ils ont participé à une opération appelée « opération cyclo » en collaboration avec le Centre national des œuvres universitaires (CENOU) pour acquérir des motos. Et que quand on regarde l’état d’acquittement de leur dette, ils doivent toujours au CIOSPB.

« Ils ont l’obligation d’émarger, car c’est considéré comme s’ils avaient déjà touché », conclut-il. C’est en somme une situation délicate tant pour les étudiants que pour les autorités. Espérons donc que la rencontre de ce matin aboutira à une issue positive.

Hyacinthe Sanou & Jean-Marie Toé (stagiaires)
l’Observateur Paalga



11/09/2008
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