Vol de médicaments : fermeté prometteuse de la justice

COUP DE CŒUR

 

Vol de médicaments : fermeté prometteuse de la justice

 

Abstraction faite de la titraille, on aurait cru, à la vue de la manchette du 24 juillet du quotidien d'Etat Sidwaya, à un don de médicaments à une formation sanitaire par des âmes généreuses. On ne peut penser autrement en voyant l'impressionnant tas de produits pharmaceutiques. Mais détrompez-vous ! Il ne s'agit pas d'une remise ordinaire de médicaments mais d'une restitution de produits de soin frauduleusement soustraits de l'hôpital national Yalgado Ouédraogo par des agents de la même formation sanitaire qui, manifestement, n'en ont cure du bien-être des malades. Heureusement pour ces derniers, l'acte criminel a été mis à nu au grand jour et ses auteurs envoyés au frais en entendant de s'expliquer devant les juridictions compétentes. Au regard de l'indignation du procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouagadougou, qui a procédé à la remise des médicaments volés, nul doute que les auteurs seront sanctionnés à la hauteur de leur forfait. La fermeté affichée jusque-là permet d'espérer que la justice ira jusqu'au bout dans cette affaire. Il le faut pour dissuader tous ceux qui se livrent à toutes sortes de trafics sordides, de détournements, bref, de "deals", pour reprendre un mot bien en vogue. Et cela avec la conviction de ne pas être inquiétés même s'ils se font prendre. Visiblement, ce temps de l'impunité semble être révolu et les partisans de telles pratiques ont intérêt à se reconvertir, sinon c'est l'humiliation qui les attend au bout.

 

COUP DE GUEULE

 

Orpaillage : le service minimum mortel

 

Encore un éboulement. Encore des morts. Les années passent avec leur cortège de vies englouties dans les galeries. La ruée vers l'or dans nos campagnes est irrésistible. Pas même la saison hivernale qui augmente les risques d'accidents, ne décourage les chasseurs de pépites. Pas même le communiqué conjoint des ministres en charge des mines et de l'administration du territoire, interdisant l'orpaillage en saison des pluies. Faut-il s'en accommoder au nom d'un certain fatalisme ou faut-il une action vigoureuse et concertée des autorités administratives de tutelle pour interdire l'accès aux sites en cette période? La seconde hypothèse est la plus responsable, sinon on continuera de compter les morts, ces imprudents qui croient trouver leur bonheur à tout prix au fond d'un trou. Mais peut-on vraiment donner un coup de gueule à quelqu'un qui est déjà quatre pieds sous terre? Sinon que de regretter son entêtement mortel. La force publique a le devoir d'assurer la sécurité des citoyens malgré eux, quelquefois. Que ceux qui ont encore un souffle de vie entendent et se mettent à l'agriculture ou à autre chose, le temps de l'hivernage. Pour cela, un simple communiqué administratif n'est pas suffisant. C'est plutôt un service minimum qui coûte cher en vies humaines.

 

Le Pays du 31 juillet 2008

 



31/07/2008
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