1er mai : Les syndicats menacent de marcher sur la présidence
Vie chère et dialogue de sourds entre gouvernement et syndicats. Ainsi se présente le contexte dans lequel est intervenue cette année la commémoration du 1er Mai, fête internationale du Travail, au Burkina Faso. Compte tenu donc de cette situation et surtout "en l’absence de réponses satisfaisantes du gouvernement à la plate-forme, objet de la grève des 8 et 9 avril 2008", les travailleurs du Burkina, sur invitation des centrales syndicales et des syndicats autonomes ont encore damé le macadam pour exprimer à l’opinion et au gouvernement leur indignation. Aussi, reconduisent-ils leurs doléances auprès du gouvernement. Et ils se disent déterminés à maintenir la pression, jusqu’à la satisfaction totale de la plate-forme revendicative minimale constituée de six points (voir encadré). Par conséquent, il est encore prévu une grève générale et marche-meeting les 13, 14 et 15 mai prochains.
A Ouagadougou, les travailleurs entrevoient de lever plus haut le ton en dirigeant cette fois-ci la procession vers le palais de Kosyam, le palais présidentiel à Ouaga 2000. C’est autour de 9h qu’a débuté la procession à Ouagadougou, le jeudi dernier, pour se terminer à 10h 45 à la Bourse du Travail, point de départ, et où a eu lieu le meeting. De la Bourse du Travail, la suite de l’itinéraire se présente ainsi qu’il suit : CNSS (pour la remise à nouveau du cahier des doléances au ministre du Travail et de la sécurité sociale, Jérôme Bougouma), ensuite Rond-point des Nations unies, marché de Sankariaré, puis Avenue de l’Armée (celle jouxtant la Cité An III et la Place de la Nation) et Bourse du travail. Au cours du meeting, face à une nombreuse foule, se sont succédé tour à tour, Tolé Sagnon, Laurent Ouédraogo, Joseph Tiendrébéogo, Paul Kaboré, El Hadj Mamadou Nama et Etienne Ilboudo, responsables syndicaux, pour souhaiter la bonne fête du Travail à leurs militants.
Puis, pour la lecture du message du 1er Mai, c’est Jean Mathias Liliou, président du mois des centrales syndicales qui prit la parole.
A travers ce message, les syndicats ont exprimé leur compassion, par rapport notamment aux 55 morts brûlés dans une fabrique de matelas au Maroc le 26 avril dernier. Egalement, les centrales syndicales, ont exprimé leur solidarité aux incarcérés à la suite des manifestations contre la vie chère en février dernier et qui ont ébranlé tout le pays.
Les syndicats annoncent une marche prochaine sur le palais présidentiel le mercredi 14 mai prochain, sous l’égide de la Coalition nationale contre la vie chère. Pour cela, les organisations syndicales en appellent à une forte mobilisation de leurs militants.
Plate-forme du 1er Mai 2008
1 . Le relèvement des salaires et pensions des agents des secteurs public, parapublic et privé sans distinction, au taux de 25% pour compter de janvier 2001 ;
2. La réduction significative et effective des prix et contrôle des prix et de la qualité des produits de première nécessité ; riz, mil, maïs, haricot, huile, sel, sucre, lait, etc. ;
3. La réduction des taxes sur les produits pétroliers, de l’IUTS, des taxes qui frappent les petits commerçants, les artisans, les prestataires de services et la suppression de la TVA sur les prêts bancaires ;
4. Le relèvement des premières tranches de l’ONEA et de la SONABEL respectivement à 10 m3 et à 75 KWH ;
5. L’application immédiate des points d’accord issus des négociations Gouvernement/Syndicats de novembre 2007 ;
6. L’examen diligent de la plate-forme d’action de la coalition nationale contre la vie chère.
Par Lassina Fabrice SANOU
Le Pays