Trafic illicite d’objets archéologiques
262 pièces volées rapatriées de France
262, c'est le nombre total d'objets anciens volés rapatriés de la France et restitués au Musée national du Burkina Faso, jeudi 17 avril 2008, au cours d'une cérémonie présidée par le Ministre en charge de la Culture, Filippe Savadogo, en présence de l'Ambassadeur de France ainsi que du consul honoraire du Burkina à Rouen.
Encore un autre rapatriement d'objets culturels. Après Mamio et bien d'autres, c'est au tour de 262 pièces d'objets culturels anciens d'être rapatriés d'Occident, jeudi 17 avril 2008. Ces objets dont la plupart datent, selon les spécialistes, de 1000 à 1300 ans après Jésus-Christ, avaient été volés par un couple français qui déménageait en France au terme d'un séjour au Pays des hommes intègres. L'histoire remonte à novembre 2006, lorsqu'un transitaire fait une déclaration de dédouanement au port de Rouen. Le contenu suspect des 35 cartons retient l'attention des hommes d'Emmanuelle Berthet du bureau de douanes. Après investigation, ils se rendront vite à l'évidence que le propriétaire dont la fonction déclarée est "antiquaire", est au centre d'un trafic illicite et procèdent à leur saisie. Ils seront restitués le vendredi 6 juillet 2007 aux représentants du Burkina en France, avant d'être ainsi définitivement rapatriés au bercail. A l'occasion de la cérémonie de remise officielle au Musée national, ce sont des autorités burkinabè visiblement émues et satisfaites de l'exemplarité de la coopération entre la France et le Burkina en matière de lutte contre le trafic illicite des objets anciens, qu'il était donné de voir.
Mettre fin à l'hémorragie
Le secrétaire général du ministère de la Culture, du Tourisme et de la Communication, Souleymane Ouédraogo, saluera la collaboration des autorités françaises et la vigilance des agents de douanes de Rouen. Il n'a pas manqué d'appeler les populations des villes et des campagnes à dénoncer systématiquement les fouilles archéologiques non autorisées, afin de mettre fin à l'hémorragie des biens culturels vers l'Occident. Quant au directeur du Patrimoine culturel national, Jean Claude Dioma, tout en appelant à intensifier la lutte face à l'ampleur du fléau, il a insisté sur la nécessité d'une collaboration internationale étant donné que le phénomène dépasse le cadre national. La directrice générale du Musée national, Alimata Sawadogo, tout en souhaitant que l'exemple français fasse école, a indiqué que son institution ne ménagera aucun effort pour faire un bon usage de ces objets qui viennent accroître le nombre de ses collections. Le consul honoraire du Burkina à Rouen, Alain Patrizio, a dit toute sa joie et sa fierté d'avoir contribuer à cette oeuvre qui permet à la population burkinabè de se réapproprier une partie de ses racines qui, espère-t-il, lui permettront d'envisager l'avenir avec sérénité, détermination et confiance.
Par Ladji Bama
Le Pays du 21 avril 2008