40 ans de carrière musicale de Georges Ouédraogo : Des honneurs sur fond de tonnerre musical
- Georges Ouédraogo décoré par Filippe Savadogo
Georges Ouédraogo, le Gandaogo national a soufflé ses quarante bougies de musique. L’événement a été fêté à Ouagadougou, le samedi 12 avril 2008 en présence des nombreux mélomanes et fans. A l’occasion, l’artiste a reçu la médaille d’officier des Arts, des Lettres et de la Communication, la somme de 3 millions FCFA du Premier ministre et bien d’autres honneurs...
Après Banfora et Bobo-Dioulasso, Georges Ouédraogo a retrouvé ses fans de Ouagadougou dans le cadre de ses quarante ans de musique. Le samedi 12 avril 2008 dans le pavillon climatisé du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO), la constellation d’artistes nationaux et internationaux qui ont accompagné le Gandaogo national ont assuré le show. Charly Sidibé, Sami Rama, Jean Claude Bamogo, Daouda Koné, Bailly Spinto, Ami Koïta, Aïcha Koné et Georges Ouédraogo lui-même, le "cocktail" était à la hauteur de l’événement. Pas de place pour les play-back ce soir-là.
Charly Sidibé en lever de rideaux suivi de la Gazelle du Boulgou (Sami Rama) et de Jean Claude Bamogo dit "Man" ont fait dansé les mélomanes au rythme de la musique du terroir. Daouda le "sentimental", Bailly Spinto avec sa voix hors pair ont fait revivre à la génération des années 70 et 80 des instants de souvenir. Et voilà celles que les dames attendaient Ami Koïta et Aïcha Koné. Les femmes ne se sont pas fait prier pour remuer leur rein au son du "Baya Yougouba".
Le décor planté par les amis et collègues artistes, toute la place a été faite à Georges Ouédraogo. "Koudpoko", "Mounafika", "Nibannega", "Gnou N’zemse"... le Gandaogo national, une fois encore, n’a pas laissé indifférents ses fans venus le soutenir. Ses mérites ont d’ailleurs été reconnus publiquement et officiellement par le ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication : "Georges Ouédraogo nous a tellement apporté du bonheur que le Président du Faso a décidé de lui décerner une reconnaissance nationale", a soutenu Filippe Savadogo.
Au cours de la soirée, le Gandaogo national a été fait officier de l’Ordre de mérite des Arts, des Lettres et de la Communication. Toute chose qui encourage et met du baume dans le cœur de ce sexagénaire, pour qui tout n’a pas toujours été rose dans la musique. "La musique est un métier difficile que quelquefois l’on se demande s’il faut continuer ou s’il faut se procurer une boîte pour mendier, tellement on ne sait plus à quel saint se vouer.
C’est pourquoi quand Dieu nous donne la chance d’avoir plus de soixante ans de vie et quarante ans de carrière, il faut se réjouir", a dit Georges Ouédraogo. Le parrain de l’événement, le directeur général de la BACB (Banque agricole et commerciale du Burkina) M. Léonce Koné pour sa part, s’est dit honoré d’accompagner l’un des précurseurs de la musique burkinabè. "Je souhaite quarante ans de plus à Georges Ouédraogo", tel est le vœu du parrain à son filleul. En attendant, les fans ont chanté avec le Gandaogo national "Joyeux anniversaire" et soufflé la bougie "40 ans" planté au milieu du gâteau d’anniversaire. La soirée s’est terminée dans l’apothéose et c’est avec les bras chargés de cadeaux que Georges Ouédraogo a quitté le plateau. Le Premier ministre, Tertius Zongo a offert trois millions à l’artiste, le président ivoirien Laurent Gbagbo a offert deux millions, son amie de tous les temps, la diva ivoirienne Aïcha des bijoux en or massif, un costume, de l’argent, sans compter les divers "travaillement" des fans. Joyeux anniversaire musical au Gandaogo bien national, voire international !
Pauline YAMEOGO
Concert explosif du « Gandaogo national » à Sya
Dans la soirée du vendredi 11 avril dernier, le théâtre de l’Amitié de Bobo-Dioulasso a vibré au rythme de la musique de Georges Ouédraogo. C’est en effet ce jour que le « Gandaogo national » a rencontré ses fans bobolais dans le cadre de la célébration de ses 40 ans de carrière. Un concert live historique et plein d’émotions.
La soixantaine entamée, Georges Ouédraogo est un homme qui a fait de la musique son métier. Excellant dans la fusion musique traditionnelle « warba » et musique moderne, il a la chose musicale plein les veines depuis son enfance. Son aventure dans ce domaine vient d’atteindre le cap des 40 ans de carrière. Le « Gandaogo national » a fait du chemin. Et ce n’est pas pour rien qu’il est devenu une fierté nationale. Un monument de la musique burkinabè. Auteur de 11 albums à succès, l’ex-batteur du groupe panafricain « Bozambo » en vogue dans les années 60 est adulé aux quatre coins du Burkina. Les Bobolais ne diront pas le contraire, qui lui ont réservé un accueil chaleureux à ce concert anniversaire.
Un théâtre de l’Amitié plein à craquer, un public très enthousiaste, des personnalités dont le secrétaire général de la région des Hauts-Bassins, Sory Ahmed Ouattara et le maire de Bobo Salia Sanou… Tout se dessine. A 21h 30 ce vendredi 11 avril la soirée commence. Pour ouvrir le bal des prestations de la première partie du concert, l’artiste musicienne Remeka donne le ton. Le test est bon. L’orchestre national avec le bouillant Rigobert Kaboré, le transfuge de l’orchestre de l’Université de Ouagadougou, Charlie Sidibé, le « Sentimental » Daouda Koné et le musicien malien Abdoulaye Diabaté passent successivement à la manœuvre, et tiennent le public en haleine. Tous ces grands artistes rendent hommage à « Papa » Georges Ouédraogo et alimentent le suspense. A 22h 30, l’orchestre national revient sur scène pour accompagner le « Gandaogo national » à qui les spectateurs tous debout, rendent hommage en chantant « Joyeux anniversaire ».
Ce, avant son apparition. 22h39, Georges Ouédraogo, habillé en costume sombre et cravate à rayures, apparaît au grand bonheur du nombreux public. Tonnerre d’applaudissements. « Standing ovation » à celui qui porte haut les couleurs de la musique nationale. Un clin d’œil au public et le « Gandaogo national » donne un peu de sa voix mythique. Le temps semble s’arrêter. La musique prend le dessus. Les chœurs du public retentissent. De « Gnou Zemse » à « Munafika » en passant par « Rosalie », celui qui a déjà chanté aux côtés de Aïcha Koné ou de la ravissante Tchala Mwana a revisité quelques titres de son riche répertoire musical au grand plaisir de ses fans de Sya. Inutile de préciser que chants et pas de danse ont marqué jusqu’à terme ces retrouvailles aux environs de minuit. Le « Gandaogo national » qui a fait les beaux jours de l’orchestre bobolais « Volta Jazz » dans le temps, a soufflé en beauté ses 40 bougies de carrière musicale à Sya.
Kader Patrick Karantao
Sidwaya