50 ans d'indépendance de la Guinée : indécent faste en vue

Coup de gueule

50 ans d'indépendance de la Guinée : indécent faste en vue

 

Il est des anniversaires que les humains tiennent coûte que coûte à marquer d'une pierre blanche. C'est le cas notamment des mariages dont les 5e, 10e ou 15e anniversaires sont beaucoup plus célébrés que les 1er, 2e ou 3e. Il est de coutume aussi pour les couples ayant atteint 50 ans de vie commune de célèbrer avec faste ce que l'on appelle les noces d'or. Ces propensions à commémorer les événements se retrouvent également au niveau des Etats. Ainsi, la date d'indépendance donne lieu chaque année à des manifestations commémoratives dans beaucoup de pays. Celles-ci sont encore plus fastueuses si le chiffre est mythique : 20, 25, 30 ou 50 ans. En cette année 2008, la Guinée Conakry se trouve dans cette situation, elle qui célèbre ses 50 ans d'indépendance. En effet, c'est le 28 septembre 1958 que le défunt Sékou Touré a osé dire "non" au Général De Gaulle, en tournée dans les colonies françaises pour plaider en faveur de la communauté franco-africaine qu'il entendait créer. Du même coup, la Guinée s'affranchissait, du moins sur le papier, de la tutelle française. Ces 50 ans d'indépendance, les autorités actuelles n'entendent pas les passer sous silence. Elles y mettront les grands moyens. Il est question de mobiliser une enveloppe financière de 100 à 200 milliards de francs guinéens. On n'aurait cependant rien trouvé à redire si le contexte s'y prêtait vraiment. Or, il n' y a pas ce Guinéen lambda qui peut dire qu'il se plaît vraiment dans son pays, au regard de la difficile situation sociale et économique que traverse le pays. Sans renier aux autorités le droit de commémorer l'indépendance nationale, on peut tout de même leur recommander d'éviter autant que faire se peut, la débauche de moyens financiers annoncée. Le contexte de vie chère l'impose.

 

COUP DE CŒUR

Gratuité de la césarienne : le beau geste de l’exécutif béninois

 

Dans un très bref délai (de 3 à 4 mois selon le ministère béninois de la Santé), la césarienne sera gratuite au Bénin. C’est la décision du gouvernement béninois, qui témoigne ainsi de sa solidarité à l’endroit des populations les plus vulnérables de ce pays. Une telle opération, on le sait, a un coût parfois bien au-dessus des possibilités financières des familles de beaucoup de patientes en Afrique. Pour ne citer que le cas du Bénin, la césarienne coûterait 126.128 F CFA en moyenne (ce qui n’est pas à la portée de bien des bourses) et serait même souvent source de dérives dans certains hôpitaux et de désagréments pour les familles.

En procédant à la gratuité de l’opération, le gouvernement du Bénin s’attend par ailleurs à réduire le taux de mortalité maternelle dans ce pays. Les résultats d'une enquête démographique et de santé, réalisée en décembre 2006 par l’Institut national pour la statistique et l’analyse économique (INSAE), donnent froid dans le dos : 397 décès maternels pour 100 000 naissances sur la période 1999-2006. Autant dire que le très beau geste, le cadeau ô combien précieux que l’exécutif béninois va très bientôt offrir au peuple béninois, ne manquera pas d’être apprécié à sa juste valeur et de faire la joie de nombreux Béninois.

 

 

Le Pays du 17 avril 2008

 



17/04/2008
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