Alassane D. Ouattara a-t-il lancé sa campagne à partir du Burkina, via une dédicace ?

Alassane D. Ouattara a-t-il lancé sa campagne à partir du Burkina, via une dédicace ?

lundi 19 mai 2008.
 
L’évènement annoncé à travers les médias a suscité plusieurs interprétations qui se sont renforcées au jour dit (le samedi 17 mai 2008) de cette fameuse dédicace du livre de Ibrahim Cissé Bacongo au titre évocateur : « Alassane Dramane Ouattara : Une vie singulière ». San Finna y était.

L’ouvrage de 250 pages a été conceptualisé en deux parties : la légende et l’épopée d’un homme vivant sa singularité.

Essai politique ou biographie ? L’auteur lui-même donne sa langue au chat ! Mais le plus important à son sens, c’est l’objectif de l’ouvrage qui est d’éclairer des zones d’ombre qui existent dans la vie d’ADO, en revenant notamment sur les origines, la généalogie, le parcours juvénile et estudiantin de ce dernier. C’est ainsi qu’en ses pages 22, 23, 29 et 30, le livre présente l’homme comme le messie arrivé en Côte d’Ivoire dans les années 89/90 dans son pays alors que celui-ci était géré de façon chaotique où il n’y avait que ruines et désespoir et le président Houphouët Boigny « à son propre insu, aurait lors d’un congrès du PDCI, le 5 octobre 90, malgré la maladie, acclamé debout cet « espoir de la Côte d’Ivoire » pendant 5 minutes.

« En son temps, les politiciens n’avaient rien trouvé à redire : « Il était l’homme providentiel parce qu’il devra apporter la confiance au peuple, aux institutions internationales et à tous les partenaires de la Côte d’Ivoire ».

Et à l’auteur de décrire comment, après le décès du Président Houphouët Boigny, ADO est voué aux gémonies dans l’arène politique.

Mais l’évènement était aussi important pour plusieurs raisons. L’auteur de l’ouvrage n’est pas n’importe qui. Né en 1955, Mr Cissé Bacongo est docteur en droit et Secrétaire national chargé des affaires juridiques et institutionnelles du RDR, actuellement ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique. On dit de lui, et beaucoup savent que ce n’est pas du chiquet, que c’est un grand débatteur, au tempérament entier. Ce n’est pas le Docteur Dola Zié Traoré qui dira le contraire, lui qui l’a présenté comme ayant un « caractère trempé, prompt à la polémique et à la controverse ».

Evènement important aussi en raison du beau monde qu’il a draîné. Hommes politiques, hommes de média…, beaucoup étaient là pour voir et entendre Cissé Bacongo et avoir l’honneur de recueillir sa dédicace. On a noté la présence de l’Ambassadeur de Côte d’Ivoire au Burkina Faso, celle du premier Ministre du Mogho Naba Baongho. Le ministre écrivain appréciera particulièrement la présence du diplomate frère ivoirien : « L’ambassadeur n’était pas obligé de venir à cette cérémonie privée, sa venue est un geste amical. C’est ça aussi le jeu politique ».

Mais pour beaucoup, cette dédicace est apparue par-dessus tout comme un signe avant-coureur de l’entrée en campagne d’ADO (et ce n’est pas la présence en force de nombreux jeunes arborant le tee-shirt à l’effigie de l’ancien premier Ministre qui dira le contraire). On dit en ce moment de ce dernier qu’il est plutôt discret, beaucoup de bruit courant sur cette stratégie faite de silence quand d’autres sont déjà à labourer jour apès jour le champ électoral. Erreur ! L’homme semble avoir mijoté sa stratégie. Son silence n’est qu’apparence. En effet, par l’organisation de cette dédicace, son decorum, son ambiance relevée, bien ambiancée, même s’il ne fût pas présent, Alassane Dramane Ouattara n’en emplissait pas moins les lieux de sa présence. Si on a parlé de lui, si on a pensé à lui, ce n’est pas seulement par rapport au livre de Cissé Bacongo qui lui est entièrement consacré, c’est parce que le choix de Ouagadougou, en ce moment précis, dans ce contexte particulier, faisait beaucoup plus penser à un lancement de campagne qu’à autre chose.

En conclusion, si l’objectif de cette singulière dédicace était effectivent le lancement de la campagne de l’homme vivant sa singularité, on n’aura pas tiré à côté quand on pense à l’influence que peuvent exercer les Burkinabé sur leurs frères naturalisés en Côte d’Ivoire et ayant le droi de vote ! Pas mal joué surtout que la cérémonie de prodada s’est achevée en beauté dans un cocktail qui méritait son nom !

SK

San Finna



19/05/2008
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