Centre national de transfusion sanguine : Des donneurs de sang bénévoles mécontents

Centre national de transfusion sanguine : Des donneurs de sang bénévoles mécontents

lundi 5 mai 2008.
 
Des donneurs de sang bénévoles ne sont pas du tout contents du Centre national de transfusion sanguine (CNTS). Et ils ont profité du passage d’une équipe de Sidwaya, le vendredi 2 mai 2008, dans les locaux de la structure de collecte de ce liquide précieux qui sauve la vie, pour le manifester.

Il est environ 10 heures lorsque nous faisions notre entrée au Centre national de transfusion sanguine (CNTS). Dans la salle d’attente, une dizaine de personnes venues offrir le liquide précieux patientent. Nous y avions rendez-vous avec un responsable d’association œuvrant pour la promotion du don de sang. "Vous êtes journalistes ? Ça tombe bien. Nous allons profiter de votre présence pour dire notre mécontentement…", lâche Arsène Tuina, à qui nous nous sommes adressé pour retrouver la personne qui nous attendait.

Donneur de sang bénévole depuis plusieurs années, il affirme qu’ils attendent depuis 8 heures afin qu’on vienne leur faire le prélèvement. "Le Centre national de transfusion sanguine manque de gangs pour faire le prélèvement. Comment pouvez—vous comprendre cela ? Je donne mon sang quatre fois dans l’année mais le fait de venir sans pouvoir le faire quelquefois, me décourage, car le manque de matériel est devenu une monnaie courante au CNTS depuis 2005…", souligne-t-il.

Drissa Zerbo est donneur depuis 2003. Il soutient que donner son sang aujourd’hui est devenu difficile du fait que tu peux venir attendre pendant longtemps. "Le personnel nous a dit qu’il n’a pas de gangs pour faire les prélèvements. Nous attendons pour voir. Si vous n’avez pas foi à ce que vous faites, de telles situations peuvent vous décourager…", note-t-il. Justine Nana et deux de ses camarades (elles ont refusé de se faire photographier) sont à leur première fois. "C’est la toute première fois que nous venons pour donner notre sang. Et déjà nous nous trouvons face à une situation qui ne nous encourage pas…", relève Justine Nana.

Karamoko Siribié, lui, est donneur depuis 1981. "Je donne régulièrement mon sang depuis plus de vingt ans. Même à l’extérieur du Burkina Faso, comme en Côte d’Ivoire où j’ai séjourné, j’ai continué à donner mon sang pour sauver des vies. Je rentre du Congo-Brazzaville où je suis resté pendant quelques années (il nous montre des cartes de donneur de sang du Congo et de la Côte d’Ivoire). Je veux reprendre avec le don de sang au Burkina Faso, mon pays. On me dit qu’il n’y a pas de gangs pour faire le prélèvement. C’est inadmissible…" souligne-t-il, l’air indigné.

Pour Olivier Nagalo, membre d’une association de promotion du don de sang, le manque de matériel pour le prélèvement du sang est récurrent au Centre national de transfusion sanguine. "Tantôt ce sont les gangs qui manquent tantôt les réactifs pour le traitement du sang qui ne sont pas disponibles. Nous sommes des partenaires du CNTS et c’est ce que nous avons constaté ces dernières années. Outre cette situation, les donneurs de sang se plaignent de l’inaccessibilité des résultats des analyses. Si quelqu’un donne son sang, il est important qu’il sache si ce sang a servi à sauver une vie. Mais le CNTS ne communique pas les résultats des analyses aux donneurs…. Ce sont des situations qui peuvent porter un coup au travail de sensibilisation que nous menons sur le terrain pour amener les gens à donner leur sang…", relève Olivier Nagalo.

Dans la salle de prélèvement, le personnel commis à cette tâche se tourne les pouces. "Voyez vous-même". Nous n’avons pas ce qu’il faut pour faire le travail. Nous avons préparé les poches mais nous n’avons pas de gangs pour le prélèvement"…", laisse entendre une dame en montrant des boîtes de gangs vides posées sur une table. C’est dans cette salle que nous croisons le major chef de service par intérim, Cheick Lingani. Visiblement pas du tout content de nous voir en ces lieux, celui-ci nous oppose une fin de non recevoir. Il se ravisera par la suite et, c’est debout dans l’un des nombreux couloirs du service, qu’il accepte de nous rencontrer.

L’entretien est très bref après qu’il eut exigé la preuve qui atteste que nous sommes réellement journaliste. "Je n’ai rien à vous dire. J’assure seulement l’intérim du chef qui est en congé. C’est lui qui peut vous dire si la situation que l’on vous a présentée est récurrente. Il reprend service le lundi prochain. Revenez le voir…", souligne-t-il en signifiant que l’entretien est ainsi clos (…).

Etienne NASSA

Sidwaya



06/05/2008
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