Championnat du monde IBF : Irissa Kaboré sans pitié pour Badre

Championnat du monde IBF

Irissa Kaboré sans pitié pour Badre

Vainqueur de Badre Belhaja par arrêt de l’arbitre (9e reprise), le samedi dernier à la Maison du peuple de Ouagadougou, Irissa Kaboré dit Le Caïd du Faso est désormais considéré comme le champion du monde IBF des super-welters. Dans une forme éblouissante, il a fait passer une mauvaise soirée au Franco-Marocain, qui a décidé subitement de changer de catégorie avant de rebondir. Une bonne décision, puisqu’il vient d’essuyer de cruels revers.

Aller à la conquête d’un titre international est toujours excitant. Irissa Kaboré, qui était le challenger de Zorkot pour le titre de champion d’Afrique des super-welters, avait livré un combat digne d’un gladiateur au palais des sports de Treichville pour sortir victorieux. C’était le 31 mars à Abidjan. Six mois après, il a brillamment défendu son bien à Ouaga face à Mama Balogun, qu’il avait battu aux points.

Ambitieux, Le Caïd du Faso s’est inscrit comme challenger pour le championnat du monde international, titre en jeu de la catégorie des super-welters de l’international boxing Fédération IBF. Le titre était vacant et convoité par un autre challenger, Badre Belhaja, qui s’est installé en France depuis 2004, où il boxe avec le club de Saint-Nazaire. Avant sa venue au Burkina, son palmarès se présentait comme suit : 22 combats, soit 20 victoires (9 par K.-O. et 2 défaites. Irissa Kaboré, lui, totalisait 14 combats (8 victoires par K.-O., 2 avant la limite et 4 v aux points).

Au vu du palmarès des deux pugilistes, on était tous convaincus que le suspense sera garanti. Mais le samedi dernier, le combat, qui était de 12 reprises de 3 minutes, n’est pas allé à son terme, puisque que Badre Belhaja n’a pas fait le poids. Il est tombé sur plus fort que lui. 23 h 14. Le premier à sortir de son vestiaire est le Franco-Marocain. Il est vêtu d’un tee-shirt noir avec le drapeau de son pays. Un autre drapeau l’accompagne, celui de la France. Monté sur le ring avec des gants bleus, il sautille pendant que Le Caïd du Faso se fait attendre. 23 h 16. Irissa Kaboré fait enfin son apparition. Il porte un peignoir blanc. Ses gants sont de couleur rouge. 23 h 21. La fanfare de la garde nationale exécute les hymnes nationaux des trois pays (l’Italie, la France et le Burkina Faso). 23 h 29. L’arbitre italien Ruggeri Remigio libère les deux challengers, qui tournent en rond sur le ring avant l’échange des coups. Dès le début du deuxième round, Badre attaque en force pour essayer de déstabiliser Irissa Kaboré. Celui-ci réagit aussitôt. Les coups partent de part et d’autre. Badre continue dans sa tentative, mais sans atteindre son but. Le combat baisse quelque peu de rythme à la troisième reprise avant d’être équilibré au quatrième.

A 23 h 45, on attaque la cinquième reprise. Les deux boxeurs sont en mouvement sur le ring. Irissa contrôle le combat en se montrant plus actif. Badre, à un moment, glisse et se retrouve à terre. Au sixième round, il est encore en difficulté et s’accroche par instants. Les coups pleuvent sur lui. Il titube un moment, mais tient bon. Cette sixième reprise a été nettement à l’avantage du Caïd du Faso. Badre essaye de revenir à la septième reprise, mais Irissa, grâce à un immense courage, donne toujours des séries. Le Franco-Marocain est aux abois. Sauvé par le gong, il va donner des signes de fatigue au huitième round. Compté, il revient et c’est à la neuvième reprise que tout va se jouer. Au sortir d’un corps-à-corps, il prend un uppercut et tombe. Redressant la tête d’un air courageux, le poulain de Stéphane Cazeaux se relève. Visiblement, il n’est plus dans le coup.

Ce que voyant, l’arbitre arrête le combat. Il est minuit quatre minutes. Le public exulte. Irissa est le champion du monde IBF. Pendant qu’il est ovationné par ses fans, Badre a le regard hagard. Dans son vestiaire, il a du mal à respirer. Le docteur Mathieu Zoungrana est auprès de lui et lui fait un massage. Dans cette salle climatisée, le Franco-Marocain transpire comme s’il venait de terminer un marathon. Touché à la pommette supérieure, il saigne abondamment. Secouant de temps en temps la tête, on sent qu’il est déçu. « Je n’ai pas eu de chance et je n’ai pu m’adapter au climat. Je félicite mon adversaire. C’est un beau champion et il mérite la ceinture », nous a-t-il dit.

A 32 ans, Badre pense qu’il peut relancer sa carrière et il compte redescendre en welter, qui est sa vraie catégorie. Il est venu en super-welter parce que le titre était vacant. En tout cas, il est tombé sur un roc et il n’oubliera pas de sitôt Le Caïd du Faso, qui l’a épinglé à son tableau de chasse. Notons qu’au cours de cette soirée pugilistique, nos compatriotes Alexis Kaboré, Sou Toké Partice et Boniface Kaboré ont battu respectivement aux points Haruna Jinadu (Nigeria), Franck Houanvoegbé (Bénin) et Temis Adopoje (Nigeria). Mais le boxeur qui a le plus déçu est le « Python », qui n’était pas dans le coup. Sa victoire a déclenché des protestations…

Justin Daboné

L’Observateur Paalga du 5 mai 2008



06/05/2008
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