Cher Wambi,
Cher Wambi,
Le chemin de croix des Burkinabè, dans cette conjoncture de vie chère généralisée, se poursuit donc avec la montée vertigineuse annoncée, la semaine dernière, des prix des hydrocarbures. Mieux que quiconque, tu sais que cette nouvelle donne est une invite à un changement radical de comportements.
Question de vie ou de mort, qui ne souffre pas d'ambiguïté, surtout à quelques mois d'une rentrée scolaire, qui commande, elle aussi, d'énormes sacrifices.
Heureusement que, de son trône, Bon Dieu sait libérer les vannes du ciel pour nous arroser abondamment en cette entame de campagne agricole.
En tout cas, cher cousin, les relevés pluviométriques effectués par les services de l'ASECNA dans la semaine du jeudi 10 au mercredi 16 juillet nous autorisent à l'optimisme : Dori = 8,1 mm ; Ouahigouya = 59,0 mm ; Ouagadougou-aéro = 10,7 mm ; Dédougou = 55,4 mm ; Fada N'Gourma = 52,5 mm ; Bobo-Dioulasso = 100,0 mm ; Boromo = 40,4 mm ; Pô = 40,1 mm ; Gaoua = 40,8 mm ; Bogandé = 2,9 mm.
Et puisque je te parle de l'ASECNA, cher cousin, je me réjouis du retour du Sénégal et de Madagascar dans la maison commune, et surtout de la nouvelle adhésion de Sao Tomé & Principe à cette agence, qui la conforte désormais de 19 Etats membres dont la France.
Pour la petite histoire, créée en 1959, l'Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) est chargée du contrôle de la circulation, du guidage des avions et de la transmission des informations dans un espace aérien de 16 millions de km2.
Le Sénégal, qui en abrite le siège, menaçait depuis novembre dernier de faire bande à part, exigeant un audit international sur sa gestion et une répartition des ressources.
Finalement, on s'aperçoit que le Conseil d'administration, réuni les 10 et 11 juillet 2008 à Malabo en Guinée équatoriale, a réussi à faire entendre raison à Wade et aux siens, qui, malgré tout, continuent à percevoir intégralement des redevances devant être partagées avec l'ASECNA.
Mais combien de temps encore durera cette cacophonie orchestrée à dessin par Dakar ?
Osons seulement espérer qu'après la tempête, viendra effectivement le beau temps.
En tout cas, ce sera à leur honneur de nous prouver qu'au Sénégal, l'avion peut faire marche-arrière.
Ça y est, cher cousin, l'enfant terrible de Ziniaré a réussi son pari de se faire recevoir par Bush fils à la Maison-Blanche, le mercredi 16 juillet dernier, à la faveur de l'octroi à notre pays par les Etats-Unis d'un jackpot de 204 milliards de nos francs pour lutter contre la pauvreté.
En attendant que l'envoyé spécial du journal de Nakibeugo chez l'Oncle Sam, Boureima Diallo, puisse t'en dire davantage dès son retour, je me dois de te rappeler que, hormis Maurice Yaméogo, sauf erreur ou omission, aucun président voltaïque ou burkinabè n'avait jamais eu l'honneur d'être reçu par un président américain.
En son temps d'ailleurs, le président américain, Lyndon Johnson, qui avait été séduit par la prestance de l'homme court de Koudougou, avait promis qu'il ferait du chemin de fer Ouaga-Tambao un cadeau de la première puissance mondiale à notre pays.
Naturellement, c'était à l'époque où la Haute-Volta faisait partie du dispositif anticommuniste, que constituait le Conseil de l'Entente.
Puis vinrent les événements du 03 janvier 1966 et plus rien.
Ceci expliquait-il cela ?
En tout cas, cette fois-ci, Blaise nous en revient la besace bien pleine, au terme d'une guerre de sourds, qui aura duré un quart de siècle.
Pourvu seulement que l'on sache en faire bon usage, et le Faso ne s'en porterait que mieux.
Décidément, cher cousin, elle ne semble pas pour demain, la fin de la guerre médiatique que se livrent, depuis belle lurette, les protagonistes de l'affaire Telecel Faso.
A preuve, ce droit de réponse de la Direction générale de PLANOR AFRIQUE, que je te propose, en réaction à la lettre d'Isam Akrat, que tu as certainement lue dans ma dernière livraison :
"L'affaire TELECEL FASO, et c'est mieux ainsi, tire vers sa fin : une sortie honorable pour le développement de ce groupe de téléphonie mobile. Après les vagues de mauvaise gestion, les querelles de leadership et la tempête médiatique, savamment orchestrée, l'heure est à la clarification.
Mais certains continuent de ramer à contre-courant du droit. Ainsi, les fuites de correspondances, organisées dans les médias, relèvent d'une stratégie du défaitisme, de la désinformation et de l'intoxication. C'est ce qui nous vaut de produire le présent droit de réponse à l'Observateur Paalga du 11 juillet 2008, qui a publié une lettre de Monsieur Isam Akrat, et au journal Le Pays pour la publication de la lettre de Maître Barthélémy Kéré, dans sa parution du 14 juillet 2008.
Tout en appréciant le souci de ces quotidiens, célèbres, de donner
l'information, nous sommes au regret de constater qu'ils prêtent leurs colonnes à des opérations de dénigrement de l'image d'une société (TELECEL FASO) et d'atteinte à l'honneur de l'Etat burkinabè.
Ni Isam Akrat ni Maître Barthélémy Kéré ne peuvent ainsi salir notre magistrature. Car, devant cette même magistrature, ils ont gagné certaines batailles. Ce n'est pas parce qu'ils ont perdu la guerre que, du coup, notre magistrature est devenue l'objet de leurs salves dans les médias. Cette affaire TELECEL FASO a été celle des rebondissements. Au lieu de diaboliser la justice burkinabè, ATLANTIQUE
TELECOM, ETISALAT doivent s'en prendre à leurs poissons renifleurs, qui les ont égarés.
Le chantage honteux des investissements étrangers ne fait peur qu'à des Etats soumis, mais pas au Burkina, pays souverain qui a su donner la place à de nombreux investisseurs étrangers sérieux et crédibles.
Nous ne pensons pas qu'un investisseur digne de ce nom peut accepter de traiter avec des intermédiaires crapuleux et véreux.
Le Burkina Faso est un pays gouverné, qui fait la preuve de sa capacité à s'ouvrir aux investisseurs étrangers. Si TELECEL FASO a été une expérience douloureuse et amère pour ETISALAT et Atlantique Télécom, ils doivent éviter la politique de la terre brûlée.
Si PLANOR AFRIQUE est seul maître à bord de TELECEL FASO en attendant l'arrivée imminente d'un nouvel actionnaire majoritaire, il le doit à la force et au poids de ces arguments devant la justice. Le dossier TELECEL FASO réhabilite notre magistrature, par sa lecture juste du droit dans cette affaire. Déjà, les mêmes avaient accusé la justice de traîner les pas, de ne pas accélérer la rédaction de la grosse du jugement n° 71 du 09 avril 2008. Maintenant que la justice a répondu favorablement à leur requête, ils parlent de précipitation
En se ruant maladroitement sur la justice burkinabè, les responsables d'ETISALAT et leur conseil font la preuve de leur manque de maturité en affaires ; chose qui révèle l'amateurisme, avec lequel ils ont abordé le dossier TELECEL FASO.
Ce dernier baroud d'honneur dans les médias vise certainement à se voiler la face, mais la réalité est là, vivante et juste.
Que veulent-ils réellement ? Que le droit soit dit en leur faveur, même s'ils ont mal géré TELECEL FASO ? Le peuple burkinabé veut la vérité. En cinq (05) ans, ETISALAT et ATLANTIQUE TELECOM ont fait faillite. En six mois, l'Administrateur provisoire a équilibré les comptes. Qui dit mieux ? Et c'est cela, la stricte vérité.
Tout en vous remerciant, Messieurs les Directeurs de publication de l'Observateur Paalga et du Pays pour ce droit de réponse, je vous prie de croire à l'expression de ma parfaite considération".
La Direction générale de
PLANOR AFRIQUE
Autre chose maintenant, cher cousin ! Pour booster la production du riz, voulue par le gouvernement face à ce contexte de vie chère, la région des Cascades a reçu 632 tonnes de semence de riz. Cette opération, spéciale, contrairement à la première phase, qui avait concerné 161 tonnes de semence de niébé (benga pour ceux dont le mot niébé écorche impudiquement les oreilles) et de maïs à repartir dans 14 communes rurales de la région, ne s’est pas déroulée dans les règles de l’art.
Plus précisément à Niangoloko, où 57 tonnes ont été envoyées en fonction de la demande des producteurs, la distribution des semences a été finalement marquée par l’intervention des forces de l’ordre et des autorités municipales. En effet, après une distribution controversée, où certains producteurs, qui s’étaient inscrits, n’en ont pas été bénéficiaires, les forces de l’ordre ont été obligées d’intervenir pour récupérer, à travers la ville, des sacs de semence, qui s’étaient, dit-on, retrouvés entre les mains de commerçants. Ainsi, 8 sacs auraient été retrouvés, et l’opération de fouille se poursuit pour débusquer les bénéficiaires indélicats.
En attendant plus de lumière sur cette affaire, les raisons d’une telle situation, explique-t-on du côté de la direction régionale de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques des Cascades, le chef de zone d’animation technique, qui a procédé à la distribution, n’a pas associé certaines structures, tels la Mairie et les CVD (comités villageois de développement). Conséquence, il a été assailli par des individus malintentionnés. L’opération, assure-t-on, devra désormais se poursuivre sous surveillance policière. Plus de vigilance s’impose donc pour ne pas saper les efforts qui tendent à procurer un mieux-être aux Burkinabè, qui attendent avec grand espoir les récoltes.
Pour ma part, cher Wambi, et sans plus attendre, je t'invite à jeter un rapide coup d'œil dans le carnet secret de Tipoko l'Intrigante :
Chaque troupeau a sa brebis galeuse, dit-on.
A l'image de celle à la SONABEL, que dénonce l'abonné Nabi Yamba, en se confiant au maître des lieux :
"M. le DG, c’est avec un pincement au cœur que je me permets de vous adresser cette correspondance afin d’attirer votre attention sur des pratiques peu orthodoxes, qui se déroulent dans vos services.
En effet, c’est la deuxième fois de suite que je constate, après le départ d’un de mes locataires, des arriérés de factures sur une période de plus de dix mois (il a utilisé vos services pendant dix mois sans débourser un rond).
M. le DG, je crois comprendre qu’après deux ou trois mois d’arriérés, la fourniture de l’électricité devait être interrompue ; mais pour ces privilégiés de vos services, on a la possibilité de faire onze mois sans être inquiété.
M. le DG, si je me permets de m’adresser à vous directement, c’est parce qu’au niveau de vos services, j’ai cherché à comprendre le problème, et personne n’était capable de m'en donner la moindre explication.
M. le DG, il y a une pratique qui consiste à s’entendre avec le releveur et à ne payer que les redevances pendant tout son séjour.
M. le DG, je ne comprends pas ; si chacun faisait correctement son travail, on n’arriverait pas à cette situation. Convenez avec moi que pour un bailleur qui doit, en plus des arriérés de loyer, supporter presque une année de factures d’électricité, ce n’est pas du tout facile ; pourquoi est-ce le bailleur qui supporte, seul, la charge ? Au moment où celui-ci (locataire) se fait établir un nouveau contrat d’abonnement sans être inquiété ?
M. le DG, je voudrais avoir plus d’éclaircissements et, en même temps, voir comment mon problème serait résolu.
Veuillez agréer, Monsieur le DG, l’expression de ma déférente gratitude".
Qui avait donc déclaré urbi et orbi que la vulgarisation du gaz au Faso reculerait à jamais les frontières du désert ?
L'initiative était, certes, louable, mais, à l'épreuve, on s'aperçoit malheureusement du piège tendu aux pauvres consommateurs par nombre de sociétés de distribution : la non-interchangeabilité des bouteilles de gaz et les constantes pénuries de nos jours, qui devraient commander aux ministères en charge du Commerce; de l'Energie; de l'Environnement et du Cadre de vie de revisiter les textes en la matière.
Mais, hélas, ils semblent appartenir à la préhistoire, les temps où une décision ministérielle était d'autorité.
Ne sont-ce pas les intérêts qui lient les hommes ?
En attendant, le consommateur, lui, n'a que ses yeux pour pleurer.
On se rappelle, le 30 juin 2008, à l'Eau-Vive, à la faveur d'une rencontre avec les femmes en formation au National Democratic Institute (NDI), la vice-présidente de l'UNDD, Marlène Zébango, s'était appesantie sur la situation des étudiants de l'université de Ouagadougou, invités par les autorités à rejoindre leurs parents jusqu'en septembre. A l'occasion, il avait été préconisé une initiative des femmes, au regard de son caractère social, sans chercher à trancher la question de la responsabilité, en engageant des actions concrètes en direction des différentes parties prenantes. On apprend que, depuis, une série de rencontres ont eu lieu avec des personnes-ressources et responsables d'associations en vue de demander des audiences aux autorités politiques et à la première Dame. C'est ainsi que Mmes Jacqueline Ki-Zerbo, Lucie Kaboré (Association des veuves et orphelins du Burkina), Marie-Louise Nignan (Coordination des associations féminines), Demba Fofana (Association pour la solidarité et le bien-être), Suzanne Coulibaly et Marie-Madeleine Ouédraogo (anciennes députées) ont déjà été sollicitées.
En outre, un comité d'étudiants a été mis en place, qui, grâce à des actions de solidarité, offre un repas quotidien à une centaine de ces délogés, pendant que les démarches pour trouver un logis à ceux sans parent à Ouaga se poursuivent.
Le proxénétisme, un mot qui était méconnu du vocabulaire burkinabè jusqu'à une date récente. Eh bien, à l'instar de nombreux autres pays, le nôtre en est désormais gangrené. Zones de prédilection, les grandes villes et surtout leurs quartiers reculés. Pour vivre cette triste réalité, rendez-vous simplement dans des endroits comme Pissy et Tampouy à la tombée de la nuit. Des taxis y déversent des travailleuses du sexe dans des cours aménagées pour les besoins du métier.
Le comble, c'est que c'est généralement des arrière-cours de maquis, fréquentés donc par des gens qui ne sont pas forcément des clients de ces vendeuses.
Le "surcomble", si on peut se permettre ce néologisme, c'est que les proxénètes y opèrent généralement en duo, le convoyeur de la marchandise étant Burkinabè, son acolyte (souvent une femme), de la même nationalité que les travailleuses.
C'est dire que la police des mœurs et le maire de la capitale (qui a promis d'en finir avec les chambres noires) ont du pain sur la planche, vu que ce n'est pas les seules zones qui sont concernées par le phénomène.
Ceux des gouverneurs nouvellement nommés ou qui ont été mutés à la faveur du Conseil des ministres du 16 juin 2008 seront installés à partir de ce vendredi 18 juillet dans leurs nouvelles fonctions par le ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation.
Ainsi :
- Témaï Pascal Benon sera installé à Bobo, capitale des Hauts-Bassins, ce vendredi 18 juillet à 10 h ;
- Fatoumata Legma/Zétiyenga sera installée à Banfora, capitale des Cascades, le samedi 19 juillet à 10h00 ;
- colonel Komyaba Sawadogo sera installé à Gaoua, capitale du Sud-Ouest, le mardi 22 juillet à 10h00 ;
- Raymond Edouard Ouédraogo sera installé à Manga, capitale du Centre-Sud, le jeudi 24 juillet à 10h00 ;
- Siaka Prosper Traoré sera installé à Dédougou, capitale de la Boucle du Mouhoun, le samedi 26 juillet à 10h00 ;
- Bêbrigda Mathieu Ouédraogo sera installé à Kaya, capitale du Centre-Nord, le mardi 29 juillet à 10h00 ;
- Viviane Yolande Compaoré/Ouédraogo sera installée à Ouahigouya, capitale du Nord, le jeudi 31 juillet à 10h00.
L'heure est au repositionnement des directeurs généraux et autres responsables du département de la Culture, dont celui de la Bibliothèque nationale du Burkina (BNB). Après avoir conduit les Grands Prix nationaux et la caravane du Sahel dans tout le Burkina et dans les pays voisins et à peine arrivé à la tête de la BNB qu'il est en train de dépoussiérer le projet de construction du nouveau siège de ladite structure et organise ce jour même, à l'immeuble de la Culture à partir de 16 h, la dédicace de la première œuvre bibliographique de notre pays.
Bon vent et que ce siège tant attendu par Filippe Savadogo sorte des terres de Ouaga 2000.
Ayo Siguiri, chef de Pobè-Mingao, canton des Fulcé, s'est éteint dans la nuit de lundi à mardi derniers. Cette localité de la province du Soum, connue pour ces fétiches, dont certains avaient été volés et retrouvés en Europe, a donné le nom de la province du Lorum. Ce village du professeur Laya Sawadogo doit aussi sa renommée à son idole appelée "Lorum-Wend, que certains disent être venue de l'Orient pendant les guerres d'implantation de l'islam. C'est hier qu'il a été inhumé, ouvrant ainsi la voie à la succession de son trône, tant convoité.
L’Observateur Paalga du 18 juillet 2008