De la cocaïne en eau minérale (Saisie de stupéfiants à Koloko)

Saisie de stupéfiants à Koloko

De la cocaïne en eau minérale

Mais force est de reconnaître que de nos jours, le trafic de la cocaïne est un phénomène qui prend de l’ampleur en Afrique avec les saisies déjà opérées à certains ports du continent. Pays enclavé et sans débouché sur le littoral, le Burkina Faso cependant est en train de devenir un passage obligé pour les trafiquants de cocaïne. Encore une fois, la douane de l’Ouest a mis fin au parcours d’un groupe de malfrats en provenance de la Guinée-Bissau et en route pour le Nigeria. C’était le jeudi 03 juillet 2008 au poste frontalier de Koloko dans le Kénédougou.

Cette saisie est l’une des plus importantes opérations menées par la douane de l’Ouest au cours de cette année 2008 et révèle, à n’en pas douter, la compétence et l’extrême vigilance des bérets noirs du Burkina.

Après avoir franchi des frontières de la Guinée-Bissau, du Mali en passant par la Guinée Conakry, c’est finalement à Koloko que la route du Nigeria via le Burkina et le Ghana s’arrêtera pour ces trois hommes qui ont été appréhendés avec en leur possession de la drogue dure ou encore de la cocaïne.

Le jeudi 03 juillet dernier, en effet, un car de transport de passagers, immatriculé E 4434 MD, en provenance du Mali, venait de débarquer des passagers au poste de contrôle, de Koloko.

Il était presque huit heures du matin et les vérifications de routine pouvaient commencer pour les agents de la douane. Aucune anomalie constatée ni dans le car ni dans les bagages après cette opération de contrôle, qui a pris le temps qu’il fallait.

Mais, parmi les passagers, deux hommes semblaient attirer l’attention des douaniers. Des individus suspects, qui s’étaient retranchés à l’arrière du car et qui tenaient en main des sachets noirs au contenu douteux.

Cela ne pouvait laisser indifférents les agents de contrôle. « Lorsque nous avons cherché à savoir ce qu’ils tenaient en main, ils nous ont dit simplement que c’était de l’eau minérale pour leur rafraîchissement.

Ces trafiquants avaient bien préparé leur coup, en laissant entrevoir la partie supérieure des bidons. Mais nous avons voulu nous en assurer, en leur demandant de nous les présenter. Et c’est là que nous avons découvert le manège.

Car, en lieu et place d’eau minérale, nous avons plutôt découvert dans ces bidons des capsules bourrées de cocaïne », raconte Famory Guiré de la douane de Koloko. La route du Nigeria s’arrêtera ainsi pour Issac Giwa, de nationalité ghanéenne, et N’doinyeh James Kamara, de nationalité sierra-léonaise.

Un troisième larron, du nom de Richard Chukwudi, du Nigeria, avait, lui, réussi à contourner la barrière pour échapper aux mailles du filet de la douane.

Mais il sera rattrapé quelques heures plus tard à Bobo-Dioulasso par suite d’une action conjuguée de la police et de la douane. Ce sont au total 2,9 kg de cocaïne, d’une valeur d’environ trois cents millions de francs (300 000 000) FCFA, qui ont été saisis au cours de cette opération.

Ces arrestations ont, en outre, permis de découvrir chez ces trafiquants d’importantes devises étrangères, comme le yen, le dollar, l’euro, le naira, ainsi que de la monnaie pakistanaise et malaisienne.

Ce qui fait croire que ces trois individus appartiennent à un gigantesque réseau aux ramifications internationales. Pour François Bouyain, inspecteur divisionnaire et chef de la cellule du contrôle différé de la douane de l’Ouest, ces trois interpellés seraient des passeurs au service d’autres hommes, qui organisent ce trafic à travers le contient. Ce qui nous rappelle étrangement cette autre saisie, opérée en 2007 par la douane de Faramana.

On se souvient, en effet, que des femmes nigérianes, au nombre de cinq, avaient, elles aussi, été appréhendées en possession de 49 kg de cocaïne, qu’elles avaient dissimulés au niveau de l’abdomen, simulant chacune une grossesse.

C’est le lieu de féliciter les agents de douane du Burkina, qui, malgré l’insuffisance de leur effectif, la modicité des moyens mis à leur disposition et les conditions pitoyables dans lesquelles se trouvent certains postes frontaliers, arrivent toujours à réaliser des prises inattendues.

Jonas Apollinaire Kaboré

L’Observateur Paalga du 8 juillet 2008





09/07/2008
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