Echangeur de l’Est à Ouaga : Faute d’argent, SATOM menace d’arrêter les travaux

Echangeur de l’Est

Faute d’argent, SATOM menace d’arrêter les travaux

Echangeur de l’Ouest. Démarrage effectif des travaux : 1er février 2008. A ce jour : "20% d’exécution liés à quelques problèmes au départ", affirme le chef du chantier, Fares Nasrallah. Echangeur de Ouaga 2000. Il est fonctionnel depuis juin 2008. Toutefois, il reste une petite partie à achever d’ici au 30 octobre de cette année. "Cette date sera respectée", soutient l’ingénieur qui contrôle l’ouvrage, Abdramane Kéita.

Echangeur de l’Est : 25% de taux d’avancement, mais une difficulté majeure risque de bloquer le chantier. En effet, l’entreprise SATOM, qui a obtenu ce marché, menace d’arrêter les constructions, car elle n’a pas reçu jusque-là un seul kopeck du financement prévu pour l’ouvrage. Mais le ministre des Infrastructures et du Désenclavement, Seydou Kaboré, rassure : "Dans quelques jours, SATOM recevra son dû". Voilà ce que l’on peut retenir de la visite ministérielle des trois gigantesques infrastructures routières de la ville Ouagadougou le lundi 22 septembre 2008.

8 h 30. Ponctuel comme une horloge suisse, le nouveau ministre des Infrastructures et du Désenclavement, Seydou Kaboré, accompagné de ses collègues des Transports, Gilbert Noël Ouédraogo, et de l’Habitat, Vincent Dabilougou, arrive sur le chantier de l’échangeur de l’Ouest de la ville de Ouagadougou, clôturé par des tôles pour l’isoler des habitations.

Des vigiles veillent au grain sur les lieux de jour comme de nuit. La délégation ministérielle est conduite par l’ingénieur des Travaux publics Tiraogo Hervé Ouédraogo, directeur général de l’Agence d’étude d’ingénierie et de maîtrise d’ouvrage (AGEIM), qui est chargée de la mission de contrôle.

Les travaux, débutés le 1er février 2008 et exécutés par l’entreprise FADOUL Technibois, le seront en trois phases :

 construction des déviations (déjà réalisées) ; 
 construction des ponts des dalles et des murs de soutènement ; 
 construction des voiries et assainissement.

Son financement est assuré par le Japon à hauteur de plus de onze milliards (11 141 455 305) FCFA TTC et l’Etat burkinabè supporte les frais de contrôle et de surveillance par l’AGEIM, qui s’élèvent à 1 497 835 224 FCFA TTC. Un calme plat règne sur le chantier. Visite des ministres oblige, un arrêt de travail momentané semblait être observé par le personnel. Seuls quelques ouvriers, habillés en tee-shirt à l’effigie de l’entreprise FADOUL, préparent du béton à côté de bétonneuses muettes.

30% à l’Est, 20% à l’Ouest

Le DG de l’AGEIM amène ses hôtes au bord d’un grand fossé en forme rectangulaire où sont solidement fixés des fers qui vont former les piles. Là, il tient le crachoir pendant près d’une demi-heure pour expliquer dans les moindres détails et à grand renfort de termes techniques la construction de cet échangeur. Tout le monde l’écoute religieusement.

Deux manœuvres profitent de cet instant de concentration pour nous tirer à l’écart afin de nous exposer la galère du personnel : "Nous sommes mal payés, 1 000 FCFA/jour. Il n’y a pas assez de motivation...".

Le discours du patron de l’Agence terminé, les ministres posent quelques questions d’éclaircissements et donnent des instructions avant de quitter les lieux.

Direction : échangeur de Ouaga 2000, fonctionnel depuis le 27 juin 2008. Toutefois, il reste une partie à achever, notamment quelques mètres de glissières, un pavé sur une petite surface, la finition des caniveaux et l’installation de gabarits. "D’ici à fin octobre tout sera normalement fini", foi de l’ingénieur-surveillant des travaux, Abdramane Kéïta de GTAH Ingénieurs-conseils.

Le cortège des véhicules s’ébranle de nouveau vers un autre site, celui de l’échangeur de l’Est, route de Fada N’Gourma. Sur place, les ouvriers sont au four et au moulin. Au milieu de ce vaste chantier, trône une grue au- dessus de laquelle flotte le drapeau de l’entreprise qui exécute les travaux : SOGEA-SATOM.

Comparativement à l’échangeur de l’Ouest, dont les travaux ont débuté le 1er février dernier, cet échangeur de l’Est, dont la construction a commencé 4 mois plus tard (1er juin 2008) est plus avancé. "Si on doit ajouter les commandes déjà faites et les préfabrications, on peut dire que les travaux ont un taux d’avancement de près de 30%", indique le chef d’Agence de SATOM, Damba Kodjo.

Le ministre Seydou Kaboré rassure

Le DG de l’AGEIM, Tiraogo Hervé Ouédraogo, tente de justifier cet état de fait : "Les entreprises sont différentes, elles n’ont pas également les mêmes capacités organisationnelles ni les mêmes méthodes. On pourrait donc se tromper en voulant faire une comparaison".

Dans les jours à venir, le chantier risque d’être désert si SATOM ne reçoit pas son dû. Le chef d’agence, Damba Kodjo, donne les raisons : Jusqu’à ce jour, nous n’avons pas reçu l’argent prévu pour la construction de cet échangeur. Pourtant, nous avons 400 personnes à payer.

Cette situation est liée à des problèmes administratifs et les autorités nous ont rassurés que, dans deux semaines, nous recevrons notre dû. Normalement, toute entreprise qui obtient un marché reçoit 25% du montant avant le démarrage effectif des travaux".

Le ministre Seydou Kaboré, interrogé sur ce différend qui pourrait perturber la mise en œuvre du projet, déclare que SATOM aura son chèque dans quelques jours. Il s’est dit satisfait du travail qui est abattu sur tous les chantiers et a indiqué que "les ouvrages doivent être livrés dans les délais" respectivement le 30 novembre 2009 pour l’échangeur de l’Est et le 1er juillet de la même année pour celui de l’Ouest.

Adama Ouédraogo Damiss

L’Observateur Paalga du 23 septembre  2008





24/09/2008
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