Fait divers : Banni de son village par une fausse grossesse !
Fait divers : Banni de son village par une fausse grossesse !
Sékou et André sont de grands amis qui habitent ce village de la commune de Bagré dans la région du Centre-Et. Sékou, natif du village, venait d’entrer en deuxième noce avec Pendo, une jeune fille à lui promise depuis un certain temps. Le nouveau polygame qui languissait d’entrer en possession entière de sa deuxième femme dont les mensurations lui faisaient des jaloux dans le village était à présent heureux de voir ses vœux exhaucés.
Mais quel ne fut pas son étonnement lorsqu’il constata que celle-ci portait une grossesse de deux mois. En tout cas, cela n’était pas de lui d’autant que, sachant Pendo sa « propriété » quoiqu’il advienne, il s’était gardé de la « toucher » croyant ainsi garder au frais ou au chaud (c’est selon) le fruit défendu pour le grand jour.
Ainsi donc, Pendo arrivée chez Sékou était déjà grosse de deux mois. On ne tarda pas à connaître l’auteur de ce forfait et Sékou n’en revenait pas. En effet, c’était son meilleur ami André qui l’avait cocufié ! Comment cela était-il arrivé ?
Eh bien, très simple. Les domiciles des trois protagonistes de cette histoire ne sont pas très éloignés l’un de l’autre et les relations étaient vraiment des plus conviviales. André vivait un moment de « célibat », sa femme ayant rejoint un site aurifère de la région où elle faisait de bonnes affaires en vendant des médicaments. Pendo, la future épouse de Sékou qui vivait encore chez ses parents non loin de chez André, était souvent sollicitée par ce dernier pour lui faire à manger. Ce que, très confiant, Sékou ne trouva pas déplacé. D’ailleurs, il lui arrivait de partager le plat de Pendo avec son ami André.
Hélas, le diable est passé par là et André, comme envoûté, au lieu de se contenter de manger les plats concoctés par Pendo, s’est cru devoir aussi l’honorer en tant que femme. Ce à quoi les deux tourtereaux prirent goût à l’insu de tout le monde et ce qui devait arriver, arriva.
La grossesse de Pendo maintenant déclarée et son auteur connu, entrèrent en jeu les coutumes du village. Ce que André a fait est interdit, « Kissamè » disent les mossi et celui-ci devait quitter le village s’il ne voulait voir son compte réglé par les mânes des ancêtres ; autrement dit, il risquait la mort pour avoir forniqué avec la femme de son meilleur ami jusqu’à l’engrosser.
André cependant n’entendait pas les choses de cette oreille, car lui n’avait rien à voir avec cette tradition. D’ailleurs, il ne croit qu’en Christ et depuis cette menace, il était devenu assidu à l’église du village. Quand les sages du village lui rappelaient la sentence, il répliquait invariablement : « tond teenda zezu » (nous, nous croyons en Jésus). Pour dire que cela ne l’engageait pas.
Un jour vint où André piqua une grave crise de maladie et fut évacué totalement évanoui dans un centre de santé. Lorsqu’il fut en état de comprendre ce qui lui était arrivé et que son état se fut amélioré, André, pris de peur, s’enfuit du village, y laissant même femme et enfants.
Sékou, lui, était déjà depuis un certain temps en Côte d’Ivoire avec sa dulcinée, Pendo, car pour rien au monde il ne l’aurait abandonnée. Cependant, dès leur arrivée au bord de la lagune Ebrié, loin des traditions de leur village, le mari de Pendo qui portait la grosse de André fut allité par un grave palu et il lui fut conseillé de repartir dare dare au village car il avait enfreint à la coutume. En effet, il semblerait qu’il ne devait partir du village tant que son ami de « rival » y serait. Sékou ne se fit pas prier et rappliqua vite au village où il trouva André déjà parti en « exil ».
Comme par enchantement, il recouvra tous ses esprits et consentit que Pendo aille en consultation prénatale au CSPS du village. C’était sa première visite dans un poste de santé depuis que sa grossesse s’était déclarée. Après les examens, la sage-femme apprit à Pendo qu’elle souffrait d’un mal dont les manifestations étaient l’absence de menstrues, le gonflement du ventre…Point donc de grossesse pour Pendo et c’est Sékou tout heureux qui accueillit sa jeune épouse à la maison pendant que André le mauvais ami, quelque part très loin du village était en train de méditer sur son sort ne sachant pas encore qu’il avait été trahi dans sa relation coupable par une fausse grossesse !
L’Opinion