Fait divers de Sacré : Les chiens de Georges

Fait divers de Sacré : Les chiens de Georges

mardi 1er juillet 2008.
 
Depuis un certain temps, Georges était taraudé par une effrayante certitude : quelqu’un dans le secteur lui voulait du mal ; et ce quelqu’un devait être de son propre voisinage. Les faits se succèdent à un rythme troublant pour ne pas dire inquiétant.

Des voleurs lui avaient rendu visite et s’en étaient allés avec 2 vélos, 3 marmites et 12 poulets. Tirant les leçons de cette amère expérience, Georges avait décidé de se procurer un chien. Ce qui est fait. L’animal élevé avec soin est maintenant un gros chien plein de santé. Un jour, il est retrouvé raide mort. Les connaisseurs décrètent qu’il a été empoisonné. Par qui ? Mystère. Georges ne se décourage pas. Il élève un autre chiot. Celui-ci également grandit rapidement, car Georges ne regarde pas à la dépense quand il s’agit d’entretenir ses animaux. En plein âge adulte, alors qu’il n’a donné aucun signe de maladie, ce chien est également retrouvé raide mort. Deux chiens morts de la même manière en l’espace de quelques mois, la situation était franchement inquiétante ; ceci d’autant plus qu’après l’assassinat de ces animaux, aucun vol n’avait été commis au domicile de l’infortuné qui passait ses nuits à veiller. Peu de temps après la mort du deuxième chien, un parent lui offrit un berger allemand. Ce chien-là, Georges le faisait surveiller et l’attachait assez régulièrement.

Au cours des deux années qui suivirent l’arrivée du berger allemand, Georges s’acheta deux autres chiens qu’il éleva tant et si bien qu’au bout de quelques mois, sa concession était gardée par trois impressionnants chiens. Le mystérieux empoisonneur ne faisait plus parler de lui et Georges regardait grandir ses bêtes avec joie. Son cœur était maintenant tranquille jusqu’à ce jour du samedi 2 mai. Un des trois chiens avait disparu. On le rechercha partout mais on ne retrouva aucune trace de lui. Georges n’avait pas fini de se poser des questions sur cette mystérieuse disparition, qu’un deuxième chien disparaissait de la même manière, le dimanche 14 mai. Serait-ce là l’empoisonneur qui se manifestait une nouvelle fois de cette étrange manière ? Les chiens qui disparaissaient sans laisser de tracés, bizarre... et du coup, la crainte a recommencé à s’installer dans la famille de Georges. Mais les choses allaient se précipiter 24 jours après ce fait.

Ce jour-là, Georges était dans sa chambre, lorsqu’il entendit hurler l’unique chien qui lui restait. Le temps d’enfiler une chemise et de sortir, le chien avait disparu sans laisser de traces. Mais Georges ne retourna pas dans sa maison. Il emprunta les ruelles, convaincu que le chien ne pouvait pas être loin. Arrivé au niveau de la concession d’un de ses voisins, un vendeur de viande, son intuition lui commanda de jeter un coup d’œil par dessus le mur. Bayi, le voisin avait allumé un grand feu. A côté de lui était posé un sac en jute. Georges bien caché l’observait travailler. Lorqu’il estima le feu suffisamment pris, Bayi se saisit du sac, le souleva et laissa tomber un animal : le chien de Georges.

Malgré le choc qu’il reçut, Georges garda son calme. Bayi avait maintenant commencé à brûler les poils de l’animal. Ce n’est qu’en ce moment qu’il sortit de sa cachette pour mettre la main sur lui en flagrant délit de vol de son chien, je dirai de cuisson de son chien A la police Bayi avoue. Dans un premier temps, il empoisonnait de gros morceaux de viande qu’il mettait à la portée des chiens qui mouraient foudroyés dès qu’il avalaient un seul de ces morceaux.

Bayi allait ensuite récupérer les cadavres jetés à la décharge et rapidement les faisait cuire pour les revendre en soupe sur les marchés. Mais sachant cette technique dangereuse pour les consommateurs, notre homme changea de procédé : un gros morceau de viande sur un gros hameçon. Le chien happe le gros morceau de viande et se retrouve l’hameçon coincé en pleine gorge. Assommé par la douleur, il suit son enleveur sans résistance et sans la moindre plainte lorsqu’il est solidement ferré. Un coup de gourdin sur la tête abrège les souffrances de l’infortuné animal dont la chair sera dévorée à belles dents par des amateurs qui l’apprécieront à sa juste valeur. Les 5 chiens de Georges sont tous passés par là.

Sacré Chédou OUEDRAOGO

Sidwaya




01/07/2008
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