Gouvernement : Deux grosses pointures sur la ligne de départ

Gouvernement : Deux grosses pointures sur la ligne de départ

lundi 28 juillet 2008.
 
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Alain Yoda

En principe, Testicus Zorro serait en train de mettre la dernière main à la composition de sa nouvelle équipe. Ce ne serait qu’une question de temps pour qu’il lâche au grand jour les Tertius’ boys que tout le monde semble attendre désormais. En tout cas, les rumeurs qui bruissent de toutes parts sont si fortes qu’on se demande si ce n’est finalement pas le Blaiso qui veut faire durer le suspense en mettant encore les pieds sur le nouveau prochain gouvernement.

Selon des sources bien introduites, le projet de remaniement n’est plus un secret dans les couloirs des ministères. On en parle tellement que certains croient savoir qui partira et qui restera. Ainsi serait-on sûr du départ prochain du dernier des ministres d’Etat, respacé de l’héritage que Che Yonli a refilé à Testicus. Alain Bédouma Yoda, puisque c’est de lui qu’il s’agit, serait en train de faire ses valises pour d’autres cieux ou un autre fauteuil - c’est selon. Même Radio Koulouba, la FM la plus écoutée de Simonville, a déclassé cette information de sa rubrique rumeurs. Les conjectures se poursuivent, par contre, sur la nouvelle destination de Yod’Afro. Ce qui ne devrait pas causer de casse-tête outre mesure. Pour avoir, pendant plus de 12 ans, usé ses cheveux au gouvernement au point de devenir presque chauve, l’ex-patron du RSI et cofondateur du méga CDP ne devrait pas avoir trop de souci à se faire.

Après avoir été successivement ministre des Transports et du Tourisme puis du Commerce avant d’atterrir au département de la Santé où il a été fait ministre d’Etat, il est incontestablement l’un des doyens qui a réussi à traverser les gouvernements Kadré Désiré Ouédraogo, alias KDO, Paramanga Ernest Yonli et maintenant Testicus Zorro. Est-ce la longévité qui le pousse aujourd’hui à aller voir ailleurs ? Contrairement au shérif du Yatenga qui a dû quitter le navire avec beaucoup de fracas et de tracas, Yod’Afro semble vouloir quitter les affaires avant que les affaires le quittent. C’est tant mieux pour lui. La logique aurait voulu qu’il se prenne un repos bien mérité. Mais la politique a sa logique que la raison ignore.

Son ‘’cousin’’, Le Lenga Hypocrite, que tous les scandales de routes et de ponts ont paradoxalement bétonné dans son fauteuil des Infrastructures, devrait aussi prendre congés, après plus de 9 ans de naam au gouvernement.

Jean-Baptiste Compaoré, le très enraciné argentier du gouvernement, serait également sur le point de départ. Aurait-il demandé à aller voir ailleurs ou serait-il simplement dépassé par la gestion de la vie chère qui lui a fait pousser quelques cheveux blancs supplémentaires ? Ce proche de la famille présidentielle passe également pour ceux qui ont le plus partagé le naam gouvernemental. Avant d’être ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Finances et du Budget en novembre 2000, il a été Secrétaire général du Premier ministre de 1996 à 2000. Confirmé ministre plein en juin 2002, il aura été longtemps un homme du sérail. A l’instar des autres crocodiles du même marigot, il n’ira pas nécessairement boire ailleurs. Il est probable qu’il reste tout près, ici au Faso, ou ailleurs dans les ambassades encore vacantes ou qui vont l’être par les prochains jeux de chaises musicales qui ne manqueront pas au cours des prochaines semaines.

C’est, du reste, par ce jeu dont le Blaiso seul tient la manivelle que Calife Diall’Eau, ci-devant ministre d’Etat remanié à la dernière fête de Pâques, serait sur le point d’être le prochain ambassadeur du Faso à Vienne, en Autriche. Apparemment, les choses auraient été calées depuis belle lurette, mais on attendait d’officialiser le point de chute de Béatrice Damiba, désormais ex-ambassadeur, pour positionner Gorba. C’est chose faite à la tête du Conseil supérieur de la Communication (CSC) où Béa remplace Tiao promu ambassadeur à Paris. Et le shérif du Yatenga remplacera donc Béa. Visiblement, les ambassadeurs - anciens et nouveaux promus - ont le vent en poupe. Tout porte à croire qu’ils sont les meilleurs pions sur le damier du Blaiso.

On peut aussi croire que la période des vacances sera la plus appropriée pour ce remaniement ministériel. En tout cas, avec les vacances prématurément provoquées à l’Université de Ouagadougou, le front social est si calme que le Blaiso s’est permis le coup de la dernière augmentation du prix du carburant à la pompe. Une mesure qui est tombée comme un terrible coup de massue dans la mare de la vie chère. Comme on pouvait s’y attendre, la réplique des syndicats n’est allée guère au-delà des colonnes des journaux. Rien à avoir avec la grève des transports qui a paralysé Abidjan à l’issue de la dernière hausse des prix des hydrocarbures au pays de Gbagbo. C’est connu.

Au Faso, les syndicats n’osent guère sonner la charge sans leurs bras armés naturels que sont les élèves et les étudiants. En l’absence des frondeurs de service, il n’a donc pas été difficile pour le gouvernement de faire avaler la pilule du relèvement du prix du jus. Avec une fin d’année scolaire et académique aussi calme, il faut peut-être s’attendre à ce que le Blaiso choisisse d’en profiter pour recadrer le gouvernement. Au cas où il aurait plus de sortants que d’entrants, ce sont les vacances gouvernementales elles-mêmes qui ne seront plus nécessaires. Les nouveaux promus n’auront plus qu’à se préparer pour affronter les angoisses qui ne manqueront pas à la prochaine rentrée des classes.

A. Houédraogo

Journal du jeudi



30/07/2008
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