Grande mobilisation pour la…démobilisation
Crise ivoirienne
Grande mobilisation pour la…démobilisation
Tel qu’annoncé le 22 avril 2008 par le Premier ministre ivoirien et chef des Forces nouvelles (FN), Son Excellence Kigbafori Guillaume Soro à l’issue d’une réunion avec les chefs militaires à Bouaké, le regroupement des ex-combattants des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN) a repris le vendredi 2 mai courant.
Rappelons, soi dit en passant, que le lancement officiel de cette opération, aussi bien dans les zones centre, nord et ouest (CNO) qu’en zone gouvernementale avait eu lieu le 22 décembre 2007 à Djébonoua et à Tiébissou, mais sa poursuite avait été retardée dans les zones CNO par des problèmes financiers et logistiques.
Après quatre mois de suspension de l’opération, les ex-combattants des Forces nouvelles regagnent le 3e bataillon de Bouaké ; les Forces de défense et de sécurité (FDS) avaient, pour leur part, achevé leur regroupement dès le 24 janvier de l’année dans laquelle nous vivons. Entre-temps, la visite du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Ban Ki-moon, à Abidjan les 23 et 24 avril dernier a donné au processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR) un coup de fouet, pour ne pas dire un coup d’accélérateur, en apportant des réponses aux problèmes posés, notamment à la question de son financement.
Il faut le dire, après le regroupement de 550 éléments le 22 décembre passé et la cérémonie de regroupement de Ferkessédougou, le 2 du mois courant les Forces nouvelles ont franchi le pas plus décisif jusque-là dans le DDR. Jugez-en vous-mêmes : à en croire Alain Lobognon, conseiller spécial du Premier ministre, Guillaume Soro, ce sont 10 200 ex-combattants des Forces nouvelles qui sont concernés par cette opération sur le site de regroupement de Bouaké. Or ledit site n’a qu’une capacité d’accueil de 1000 places ; conséquence : les ex-combattants à démobiliser vont s’y succéder par vagues à raison de 1000 par cohorte, toujours selon la même source. Selon
Selon le général Soumaïla Bakayoko, chef d’état-major des Forces armées des Forces nouvelles, certains de ses éléments à démobiliser intégreront la gendarmerie nationale ivoirienne au compte du Centre de commandement intégré (CCI) ; d’autres se retrouveront dans les casernes des Forces armées des Forces nouvelles pour continuer d’assurer la défense de la zone.
Aucune date n’a été fixée pour la fin de cette opération, qui devra durer au moins un mois, mais une chose est sûre : en mars, le président Gbagbo a souligné que le désarmement devrait être fait avant les élections. Est-ce pour cela que le chef du gouvernement et des Forces nouvelles a instruit, après la réunion de Bouaké, les commandants de zone de faire preuve de responsabilité en respectant les termes de l’Accord politique de Ouagadougou pour ne pas gêner, a-t-il dit, le processus et donner un alibi à qui que ce soit (suivez notre regard) pour ne pas aller aux élections ? On sait en tout cas que la relance du regroupement, annoncé à plusieurs reprises depuis l’accord signé à Ouaga en mars 2007, suscitaient jusque-là de vives polémiques dans le pays.
Après donc la fixation de la date du premier tour du scrutin présidentiel au 30 novembre prochain, voilà un ballon d’oxygène pour le processus de sortie de crise, le désarmement, la démobilisation et la réinsertion des ex-combattants rebelles étant un des nœuds les plus gordiens de l’après-guerre. Loin d’être une étape de plus franchie dans le retour à la légalité républicaine en Côte d’Ivoire, le DDR est, disons-le clairement, le moment psychologique le plus fort de l’après-guerre, car les hommes en arme ne déposent pas à la légère le fusil, leur argument suprême quand ce n’est pas leur seul argument contre le camp d’en face. La chose est plus significative de la confiance en l’autre et en l’avenir dans
La rédaction
L’Observateur Paalga du 5 mai 2008