Hausse du prix du riz : La vérité des boutiques témoins
Hausse du prix du riz
La vérité des boutiques témoins
Qui est responsable de la hausse des prix des denrées alimentaires ? Le gouvernement ou bien les commerçants ? C'est la réponse à cette question que nous avons voulu connaître. A cet effet, nous avons effectué une sortie dans certains magasins de Ouagadougou, le 12 mai 2008.
Du fait de la flambée brutale des prix des denrées de première nécessité, depuis le début de l'année, certaines familles burkinabè sont menacées par la famine. Jamais le riz n'aura connu une telle surenchère, à telle enseigne que le prix du sac de
Production nationale de riz insuffisante
Les premiers prix suggérés par l'Etat en février tournaient autour de
Les grossistes se défendent également. C'est ainsi que le directeur commercial des Etablissements Kindo et frères (EKAF) à Sankariaré indique que cette flambée n'est ni la faute au gouvernement, ni celle des commerçants. C'est un phénomène mondial et les prix vont toujours monter, nous a-t-il dit. Contrairement à ce qu'on nous a confié plus tôt, Youssouf Kindo, lui, dira que le riz manque. Les commandes d'EKAF sont faites chez KANIS International (société Kanazoé Inoussa) et chez Khadafi (Mahamadi Sawadogo), les deux importateurs les plus reconnus dans le domaine du riz au Burkina. "Il n'y a pas de riz. Vous pouvez faire votre commande et attendre finalement jusqu'à deux semaines pour avoir votre livraison. Et même pour ça, nous ne pouvons plus attendre d'aller au magasin pour prendre notre riz. Quand ça vient, nous mêmes, nous sommes à la gare pour prendre directement. Si vous restez en train d'attendre, vous n'aurez rien, car les gens se bousculent là-bas", nous a-t-il expliqué.
L'Etat devait négocier lui-même le prix à l'étranger
A qui la faute ? La seule solution envisageable, nous a laissé entendre Youssouf Kindo, c'est si l'Etat partait lui-même négocier le riz à l'étranger.
En attendant, les populations burkinabè n'ont toujours pas les moyens de s'offrir du riz alors que la période de soudure s'annonce.
Par ailleurs, il faut aussi relever que certains commerçants, insensibles aux problèmes que vivent les populations, profitent de la confusion qui règne présentement pour s'adonner à des actes répréhensibles. Ils achètent le riz importé, le reconditionnent dans des sacs, mais à un poids en deçà du poids normal, pour le revendre ensuite. C'est ainsi qu'un commerçant fautif a été pris en flagrant délit par la gendarmerie le 15 mai dernier à Ouagadougou. Vigilance donc !
Le Pays du 22 mai 2008