Chœurs Colorés du Faso, le cœur haut et la fortune basse !

Interview réalisée par David Sanon

Depuis bientôt deux mois, une chorale laïque répète au Centre Culturel Français lundi soir. Pour en savoir d’avantage sur cette chorale multiconfessionnelle et multinationale qui participe à la 4^ème édition du festival chorus, nous avons rencontré le chef de chœurs monsieur Jean-Paul Texereau.

Chorus News : Bonjour Jean-Paul ! Pouvez-vous nous parler un peu de votre chorale ?

Jean-Paul Texereau : La chorale « Chœurs colorés du Faso » a été créée à la rentrée en octobre 2008, dans le but de rassembler Ouaga et au CCF, des chanteurs de tous horizons et toutes les générations pour chanter ensemble du gospel. Le but c’est d’amener ce groupe à se produire sur scène dans les églises ou ailleurs pour soutenir des associations caritatives ou humanitaires et les aider dans le développement de leurs projets. Tous ses concerts sont gratuits avec une participation libre à la fin. Nous voulons donc nous associer à tous les projets qui ne sont pas assez soutenus par les ONG locales et aussi amener les jeunes Burkinabé qui sont dans cette chorale de participer à des actions concrètes visant à développer des associations ou des orphelinats ou des organismes pas très soutenus. Tout cela bien sur en musique, dans un gospel traditionnel américain aca pella, c’est-à-dire quatre voix chantées avec deux voix d’homme et deux voix de femme dans une bonne ambiance avec beaucoup de dynamisme, de couleur et de joie. Avec environ 100 à 120 chanteurs, c’est aussi une occasion de se rencontrer entre différentes communautés, ce que nous n’avons pas toujours la chance de faire vu nos occupations professionnelles diverses. Par la musique on met de coté toutes nos diversités et construis ensemble des projets communs.

Chorus News : Pourquoi l’appellation Chœurs Colorés du Faso ?

J-P T : Pour plusieurs implications je dirai. Chœur pour chorale peut aussi s’entendre cœur pour parler du battement de cœur qui est synonyme de vie. Quand au terme « coloré », il fait référence à l’universalité des cultures, des traditions, des générations des religions, des intentions. Nos tuniques représentent l’arc-en-ciel qui symbolise l’universalité des différences.

Chorus News : Les Chœurs Colorés existent depuis octobre seulement et en novembre vous participez au Festival Chorus. N’est-ce pas trop court pour faire une bonne prestation ?

Jean-Paul Texereau : Non je ne pense pas. On nous demande de chanter 4 à 5 pièces. L’effectif est de qualité et chaque semaine on a répété avec application. Je pense qu’on est niveau des autres et comme ce n’est pas un concours on ne va forcement chercher à faire mieux. Peut-être qu’il y aura des occasions de participer à des compétitions inter chorales mais du moment qu’on est invité on va participer et essayer de faire passer notre message avec enthousiasme et dynamisme en bonne ambiance avec d’autres chorales qui viennent d’un peu partout pour soutenir Chorus. Je pense qu’on a notre place et il faudra nous écouter et on verra bien.

Chorus News : Vous parlez de spectacles gratuits alors que vous devez faire des copies de partitions, vous coudre des tuniques etc. Comment compter-vous vous en sortir ?

Jean-Paul Texereau : Vous me donnez là l’occasion de dire merci au Centre Culturel Français qui nous ouvre ses portes, qui nous laisse répéter tous les lundis soirs sans nous demander une participation financière. Merci également à certains sponsors auprès de qui nous avons démarché pour nous permettre de faire des photocopies. On a sollicité certains pour pouvoir lever les fonds et confection nos tuniques et mettre ainsi une image sur le terme coloré parce que vous verrez que nous avons des tuniques multicolores. Merci à tout ceux qui croient à notre initiative et qui nous soutiennent avec beaucoup de gentillesse et de sincérité.

Chorus News : Un message particulier à l’endroit des mélomanes de Ouagadougou à l’occasion de ce festival ?

Jean-Paul Texereau : Venez nombreux soutenir Serges Bayala dans son action car elle est positive et vise en mon sens, sans rentrer dans les considérations personnelles, religieuses ou politiques, à rassembler toutes les confessions religieuses et traditionnelles du Burkina et ses voisins dans une ambiance de paix, de convivialité et de faire passer un message d’espoir qui montre que c’est possible, que tout le monde a sa place et que la musique est fédératrice.  Autour d’une bonne cause, d’une belle idée on peut se retrouver pour produire un beau spectacle. Il y a aussi cette diversité dans le registre présenté. Nous nous ferons du gospel américain et j’imagine que chaque chorale viendra avec son répertoire. Le but c’est de faire plaisir au public, c’est de donner un de joie, un peu de dynamisme en toute simplicité et toute humilité.