Jeanne Traoré/Coulibaly : La femme du PAREN
Jeanne Traoré/Coulibaly : La femme du PAREN
lundi 6 octobre 2008.- Jeanne Traoré/Coulibaly
Jeanne Traoré/Coulibaly est désormais la présidente du Parti de la renaissance nationale (PAREN). Elle a été élue lors du 3e congrès ordinaire de son parti, qui s’est tenu les 4 et 5 octobre 2008 à Ouagadougou sous le thème de la stratégie de vulgarisation de sa doctrine. En prélude à ces assises, le Pr Laurent Bado a donné la veille une conférence publique sur la doctrine de sa formation politique, basée sur le grégarisme africain.
Comme le Pr Laurent Bado en 2005, Omar Djigimdé a volontairement décidé de ne pas briguer un deuxième mandat à la tête du PAREN. La philosophie de l’alternance semble donc une vertu cardinale dans ce parti, qui propose une voie originale de développement du Burkina et de l’Afrique. Ainsi, les participants à ce 3e congrès ont, après une large concertation, composé un bureau exécutif national, de 23 membres, dirigé par Jeanne Traoré, jusque-là secrétaire à la Solidarité nationale de l’équipe sortante. C’est donc une double alternance, démocratique et du genre, qui vient de s’opérer au sommet du PAREN.
Outre le renouvellement du bureau national, les congressistes ont examiné et approuvé les différents rapports présentés par le bureau sortant. Ils ont aussi travaillé en atelier autour de 4 thématiques qui tiennent à cœur au parti. Il s’agit de : la stratégie d’implantation du parti ; la politique des cadres ; la stratégie de financement et la relecture des statuts et du règlement intérieur.
A l’ouverture du congrès le samedi dernier, Omar Djigimdé a exhorté les militants à poursuivre le combat de la propagation des idéaux du PAREN. Avec la crise financière mondiale, il est question d’une remise en cause du libéralisme et de la refonte du socialisme. Pour lui, c’est ce que prône son parti depuis longtemps. « C’est donc une chance historique pour le PAREN, indiqué pour être la sage-femme d’un monde dans les douleurs de l’accouchement d’une nouvelle société humaine ». De ce rôle, Laurent Bado est convaincu, puisque dans sa conférence du vendredi dernier, il a expliqué que le socialisme et le libéralisme ont échoué, reste donc la 3e voie, que propose son parti, à savoir le grégarisme africain, qui est un savant mélange de libéralisme et de solidarité.
Dans son discours de clôture, Jeanne Traoré a analysé la situation qui prévaut au Burkina. Elle a abouti à la conclusion que « nous assistons à un recul continu d’une société de désespoir ». Elle en veut pour preuve les émeutes de la faim. Partant de là, la présidente a déclaré avoir l’intime conviction que la future histoire du Burkina ne se fera pas sans le PAREN si les militants mouillent le maillot. Pour sa part, elle s’est dit prête à jouer sa partition, à conduire la troupe du PAREN à la bataille. A la cérémonie d’ouverture de ce congrès, on notait la présence de partis politiques comme le CDP, l’UPR, le RDM, l’ADF/RDA et des personnalités comme Zéphyrin Diabré et Valère Somé.
San Evariste Barro et Hyacinthe Sanou (stagiaire)
Jeanne Traoré « Le parti fait confiance à la femme »
Agée de 48 ans, Jeanne Traoré, qui vient d’être portée à la tête du PAREN, est inspectrice de français de l’enseignement secondaire. A la fin du congrès, nous lui avons tendu notre micro et voici ce qu’elle nous a confié.
« Mon mandat se place sous le signe de la réorganisation du parti, de l’implantation des structures sur tout le territoire et d’une large concertation des militantes du PAREN. Après l’alternance démocratique avec la succession du père- fondateur par le président sortant, c’est maintenant une alternance du genre avec ma nomination.
Puisque le parti fait confiance à la femme, ma première tâche sera de mobiliser autour de moi le maximum de militantes. Je n’avais pas de challenger parce que tout le monde était unanime, il y a eu donc un consensus sur le choix de ma modeste personne.
Ce n’est pas pour faire plaisir aux femmes. Dans notre Manifeste, notre projet de société est basé sur nos valeurs culturelles ancestrales, où la femme avait un rôle important à jouer. Nous pensons que pour rester dans la droite ligne de ce qui fait le fondement de notre parti, il faut donner à la femme une place importante ».
L’observateur Paalga