Le cannabis repousse aux portes de Christ-roi

Cher Wambi,

Le cannabis repousse aux portes de Christ-roi

A chacun donc son université, comme dirait ton oncle Tiimkoudougou, dont la bouche ne sort que du fiel. Parce que tu es préoccupé par les travaux champêtres, dont tu tireras, sans doute, ta pitance en fin de campagne agricole, je comprends que tu n’aies pas pu vivre de près les échauffourées dont le campus de Zogona et ses environs ont été le théâtre mardi dernier avec les conséquences que l’on sait.

Des 35 étudiants appelés à la barre les 24 et 25 juin, par suite des violents incidents qui ont secoué l’université, 4 ont été condamnés à 6 mois de prison avec sursis, une amende de 5000 F chacun et 1 F symbolique à payer à l’Etat pendant que les 31 autres ont purement et simplement été relaxés. Tu le devines aisément, cher cousin, le tribunal, présidé par le juge Wenceslas Ilboudo, n’a pas eu la main lourde, certainement pour ne pas exacerber la crise, qui pourrait compromettre l’année académique. Mais sera-t-il suivi dans cette logique ?

En attendant, au moment où je traçais ces lignes, le calme semblait revenir sur le campus, malgré la présence de corps habillés, et l’on ne peut que souhaiter la reprise du dialogue, qui a souvent fait défaut. Pour sûr, cher Wambi, au village, l’atmosphère est tout autre, où les principales revendications tournent autour de la vie chère et, surtout, de la pluviométrie, dont l’ASECNA nous donne, ci-après, les relevés de la semaine du jeudi 19 au mercredi 25 juillet dans nos différentes stations : Dori : 117,7 mm ; Ouahigouya : 44,4 mm ; Ouagadougou-aéro : 37,7 mm ; Dédougou : 96,6 mm ; Fada N’Gourma : 22,1 mm ; Bobo-Dioulasso : 7,4 mm ; Boromo : 20,3 mm ; Pô : 9,5 mm ; Gaoua : 40,7 mm ; Bogandé : 150 mm. Pourvu seulement, cher cousin, que nos prières soient exaucées afin qu’en fin de saison nous n’ayons point besoin de jumelles pour constater l’excédent céréalier.

Tu me demandes si c’est avéré que sur l’axe politique Ouagadougou - Tripoli subsistent des zones de turbulences ? J’avoue, cher Wambi, n’en pas savoir grand-chose, mais ceux qui semblent être dans les secrets des dieux n’hésitent pas à parler d’une brouille latente entre l’enfant terrible de Ziniaré et le Guide libyen. Et, selon ces derniers, l’illustration parfaite de cette mésentente au sommet aurait été le langage, des moins diplomatiques et des plus irrévérencieux, tenu par le colonel Kadhafi lors de la réunion des chefs d’Etat de la CEN-SAD, à Cotonou les 16 et 17 juin 2008. A ce qu’on dit, ils sont nombreux, nos gouvernants, qui refuseraient aujourd’hui de recevoir des leçons, pour ne pas dire des ordres de Kadhafi sans broncher. Ceci expliquerait-il cela ? Vas-y le savoir.

Il me revient aussi que du côté du Niger, où la traversée du territoire a été formellement interdite à sa colonne de serviteurs, l’heure est à la méfiance. On a donc hâte de savoir quelle atmosphère prévaudra en Egypte, où se tiendra très prochainement le sommet de l’Union Africaine, au cours duquel le vieux colonel a promis de dénoncer ceux de ses pairs qui travailleraient contre l’unité de l’Afrique et contre les Africains. Mais ses discours et ses menaces peuvent-ils encore faire recette au moment où sa prairie reste une zone interdite aux immigrés africains ?

Revenons chez nous, cher cousin, pour t’annoncer le départ le lundi 23 juin de Luc Adolphe Tiao pour Paris, où il occupera désormais le poste d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Burkina Faso en France. Il ne sera donc pas aux côtés de ceux de ses anciens collaborateurs du Conseil supérieur de la communication (CSC) qui, collectivement, convoleront en justes noces ce samedi 28 juin 2008 à la mairie de Sig-Noghin à partir de 9h. De cœur et d’esprit, il sera certainement avec eux, car cette initiative de stabiliser les foyers des agents de son ancienne institution est la sienne. Qui occupera maintenant son fauteuil, laissé vacant ?

C’est, en effet, la question que plus d’un se pose, mais toujours sans réponse aucune. Le grand Sachem nous réserve-t-il encore une surprise, comme il en a le secret ? En tout cas, les supputations vont bon train, et les noms de ses éventuels successeurs, régulièrement mentionnés ces jours-ci, sont ceux de Victor Sanou, conseiller au CSC ; de Mahamoudou Ouédraogo, ancien ministre et conseiller à la présidence du Faso ; de Béatrice Damiba, ancien ministre et ambassadeur en Autriche. En attendant, à la suite de l’ambassadeur Luc Adolphe Tiao, Monique Ilboudo embarquera le lundi 30 juin pour le Danemark, où elle représentera notre pays. Que dire, sinon bon vent à ces cadres valeureux du Faso ! Maintenant, à ceux restés en réserve pour la République de savoir garder patience, car le locataire de Kossyam n’oublie jamais les siens.

Pour ma part, cher cousin, je m’en vais t’ouvrir, très rapidement, le carnet secret de Tipoko l’Intrigante, qui mettra, ce week-end, le cap sur le Ganzourgou.

. Affluence des grands jours, en effet, ce week-end dans la région du plateau central, où deux événements majeurs y commanderont le déplacement : escale d’abord dans le département de Zam, où l’Association pour le développement dudit organise, du 27 au 29 juin, les journées de l’excellence, en reconnaissance des mérites des meilleurs élèves du primaire et du secondaire. "Zam en fête", ainsi qu’ont été baptisées lesdites journées, sera patronnée, en cette 8e édition, par le président de l’Assemblée nationale, Roch Marc Christian Kaboré, et parrainée par le ministre des Infrastructures et du Désenclavement, Hyppolite Lingani. L’apothéose de "Zam en fête" sera, sans conteste, la remise du prix de l’excellence aux lauréats ce samedi 28 juin à partir de 9h00. Et un peu plus loin, dans la capitale du Ganzourgou, le Naaba Sanem de Zorgho nous ouvre grandement les portes de son palais pour accueillir les convives, amis, parents et connaissances à sa fête coutumière annuelle. Inutile de dire que les touu-tourouu, ces experts du warba, seront de la partie. Et, comme à l’accoutumée, l’équipe de football de Zorgho croisera les crampons avec sa rivale de l’ASECNA dans la matinée. Deux événements qu’il ne faudra manquer sous aucun motif. Mais prudence au volant, car, sur cette route nationale, priorité aux ... crapauds.

. On s’y attendait plus ou moins ; et cela est effectivement arrivé : les déguerpis de l’échangeur de l’ouest, comme on appelle les commerçants qui exerçaient tout au long de la voie concernée par la construction de ladite infrastructure, connaissent des fortunes diverses, car si d’aucuns ont pu se recaser, d’autres, par contre, en sont toujours à chercher leurs repères. C’est ainsi que certains se sont simplement installés aux abords du cimetière de Gounghin, en son côté nord. Des mécaniciens, des commerçants de pièces détachées et d’autres marchandises et, fait quand même inquiétant, des vendeuses de fruits et autres friandises. Si l’on parle d’inquiétude, c’est tout à fait légitime, ce cimetière est sans clôture et que certains produits sont déposés à même le sol, sur des étals de fortune. Il est vrai que c’est là que passent des clients potentiels, mais quand on pense qu’en face se trouvent des personnes qui nous ont quittés à jamais, ça incite à réfléchir par deux fois avant de se jeter sur les beignets et les galettes qui vous y sont proposés. Qu’on ne nous oppose surtout pas le cas du marché de bétail, installé là depuis déjà belle lurette. Vite, que la mairie trouve un point de chute acceptable à ces citoyens, qui, nous en convenons, doivent aussi vivre de leur profession.

. C’est connu : c’est Barak Obama qui représentera les Démocrates le 4 novembre prochain dans la course à la Maison-Blanche. C’est connu aussi qu’il préconise initialement un recours aux contributions des militants au lieu de la manne publique, de 84 millions de dollars, avant de revenir sur cette renonciation. Pour lui apporter leur modeste soutien, des Burkinabè, pour la plupart des jeunes, ont décidé de former un club portant son nom (Club Barak Obama Burkina Faso). Leur objectif : collecter des fonds qui seront envoyés à leur "candidat", plutôt leur idole, pour l’aider dans son combat électoral. Et pour que tout soit clair dans la gestion des sommes récoltées, un huissier sera sollicité à cet effet. La structure, présidée par le jeune juriste Harouna Kadio, rencontrera toutes les parties prenantes ce samedi 28 juin à partir de 9 heures à l’Eau Vive pour de plus amples informations.

. Tous au camp Paspanga de la gendarmerie nationale à Ouagadougou les 27 et 28 juin, où la 12e promotion d’élèves-gendarmes, "promotion Bondé Bagnamou, commémore son 30e anniversaire". Une commémoration qui sera marquée, ce vendredi 27 juin, par une assemblée générale à l’issue de la cérémonie d’ouverture et par des offices religieux. La journée du samedi 28 sera consacrée à une conférence sur "Comment vivre sa retraite" ; un entretien avec le chef d’état-major de la gendarmerie nationale avant la clôture à 13h00 audit camp. Mais pourquoi "promotion Bondé Bagnamou" ? C’est en hommage à l’un des premiers gradés, officier de gendarmerie, après Michel Démé. L’histoire retiendra que, nommé ministre de la Justice, Bondé Bagnamou mourra au cours d’un crash d’hélicoptère, survenu en 1976 à Poa.

. Ce samedi 28 juin 2008, sera officiellement lancé le Fonds pour la promotion de l’accès à la justice (FPAJ) à partir de 9h00 au Centre national Cardinal Paul-Zoungrana. La cérémonie est placée sous la présidence de Mgr Thomas Kaboré, président de la commission "Justice & paix", et le parrainage du ministre de la Justice, garde des Sceaux.

. L’affaire avait fait grand bruit en son temps à Pissy dans l’arrondissement de Boulmiougou, mais la descente des forces de l’ordre fit l’effet d’un feu de paille. D’où vient-il qu’en toute insouciance on puisse se livrer au commerce de la drogue aux portes d’une église ? En tout cas, tous les fidèles de Christ-Roi nous le diront, ça sent le cannabis dans le quartier. Bien entendu, les voisins, victimes innocentes, n’ont que leurs narines pour renifler en attendant une visite éventuelle du Comité national de lutte contre la drogue. Mais si jamais il ne hâte pas le pas, ce sera la bienvenue aux mauvais garçons qui ne croient ni à Dieu ni au diable. Alors, qu’attend-on donc ?

. C’est une lapalissade, la zone d’activités commerciales et administratives (ZACA), qui pousse au cœur de la capitale burkinabè, n’est qu’une zone d’insécurité. Mais, bon Dieu, pourquoi même s’aventurer en ces lieux, qui demeurent une zone interdite en raison des travaux ? Celui qui y a laissé la vie en cette nuit du vendredi 20 juin dernier ne répondra certainement pas à cette question, mais il demeure impératif que les forces de l’ordre et de sécurité ouvrent l’œil et le bon. Car Simonville, lentement mais sûrement, est en train de se transformer en Farwest à certaines heures. Poignardé au dos, celui que nous pleurons aujourd’hui a rendu l’âme, laissant quelque 300 mille F CFA en poche. Alors, question : a-t-il seulement été victime de ces bandits de grands chemins ou d’un règlement de comptes ? Mystère et boule de gomme.

. Les forgerons à l’honneur ? Réponse par l’affirmative ce dimanche 29 juin 2008 à partir de 11 heures au marché de Saaba. Valorisation du patrimoine culturel oblige, à l’initiative de Naaba Anbga de Sãabin, il s’y déroulera une journée du forgeron. Au programme, une exposition des outils de la forge, une vente promotionnelle, une projection de film sur la visite des forgerons chez le Moogho Naaba Baongho.

. C’est devenu un rituel, les journées culturelles des ressortissants de la province du Sanmatenga à Ouagadougou. Cette année, pour la cinquième fois consécutive, elles se tiendront du 27 au 29 juin au lieu habituel : le terrain omnisports du secteur 17, côté est de Jeunesse pour Christ (JPC). Sous l’égide de Mmes Séraphine Ouédraogo (maire de l’arrondissement de Boulmiougou) et Adja Zénabo Drabo (députée), l’événement ne faillira pas à sa tradition : faire vivre à tous ceux qui effectueront le déplacement les réalités culturelles et gastronomiques de la région. Prix d’entrée : une brochette, une seule, au koura-koura.

. La Fédération burkinabé de sport aviron (FBSA) participe, du 26 au 28 juin 2008, à une compétition sous-régionale à Abidjan en République de Côte d’Ivoire. La compétition, dénommée « Régate sous-régionale Abidjan 2008 », regroupe 5 pays : il s’agit de la Côte d’Ivoire, du Togo, du Sénégal, du Liberia et du Burkina Faso. La jeune Fédération d’aviron au Burkina, que dirige Moustapha Laabli Thiombiano, présente à cette compétition 4 athlètes : 3 juniors (Parfait Dakissaga, Inoussa Congo, Issouf Ouédraogo) et 1 Senior (Gilbert Kaboré). Ce championnat sous-régional sera une occasion pour les rameurs burkinabé de jauger leur niveau avant la régate internationale qui se tiendra à Tunis en octobre 2008

Moustapha Thiombiano Président de la Fédération burkinabè d’aviron

. C’est le compte à rebours en ce moment à l’Institut des sciences et techniques de l’information et de la communication (I.S.T.I.C.). L’I.S.T.I.C., c’est le nouveau nom de baptême de l’ex- CFPI, cette école familière à ceux qui ont l’habitude d’emprunter le 800 Av. du Pr Joseph Ki- Zerbo. Et bien, ça bouge beaucoup dans cette école. En effet, on y prépare activement la sortie des promotions 2008, dont la cérémonie serait prévue pour le samedi 05 juillet prochain à partir de 09 heures. Et à ce qu’on dit, ça promet, puisque cette année, le bureau des élèves aurait décidé de frapper un grand coup et il aurait, pour ce faire, approché le chef du gouvernement pour qu’il patronne la cérémonie. Ce dernier n’y aurait trouvé aucun inconvénient et il devrait en principe être avec la soixantaine d’impétrants le 05 juillet. D’ores et déjà, on apprend que c’est le Directeur de publication de l’Observateur paalga, celui-là même qu’on appelle affectueusement « le doyen », qui, soit dit en passant, vient de célébrer en grande pompe les 35 ans de son canard, qui est le parrain des promotions sortantes. Il semble que la célébration de l’anniversaire soit pour quelque chose dans le choix de sa personne. Par ailleurs, on sait que les sorties de promotions dans ce temple du savoir sont toujours présidées par le ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication, et que d’autres ministres ne manqueront certainement pas d’aller soutenir leur collègue. Alors, on s’imagine que la cour de l’I.S.T.I.C. s’apprête peut-être à accueillir un parterre de personnalités. C’est dire que ce ne sera pas du tout de l’amusement, comme aime à le dire l’autre, et les étudiants sont à pied d’œuvre pour leur réserver un accueil digne de leur rang.

Justement, en prélude à ce grand événement, ils organisent là- bas ce qu’ils appellent les 72 heures de l’I.S.T.I.C., prévues pour se dérouler du 02 au 04 juillet avec un programme alléchant, fait d’activités socioculturelles et sportives. Il est prévu, par exemple, deux conférences, la première le 02 juillet à 10 heures sur le thème « Médias et bonne gouvernance », et la deuxième le-lendemain 03 juillet à la même heure sur « TIC et avenir du métier de journaliste au Burkina Faso ». Le programme prévoit également une matinée spéciale ce 03 juillet à 18 heures au Ciné Neerwaya et un tournoi de football sur le plateau SONAR dans l’après- midi du 04 juillet. Inutile de te rappeler que pendant toute la période des 72 heures, la radio école, qui émet sur la bande des 100.8 FM, sera ouverte. Par ailleurs, tu peux passer dans l’enceinte de l’I.S.T.I.C. pour communier avec les étudiants dans les jeux de société avec la possibilité de remporter des prix.

. Si tout va bien, les retraités de la CARFO pourront désormais, s’ils le désirent, toucher leur pension de retraite chaque fin de mois à partir du 1er janvier 2009 à condition d’être domicilié dans une banque et d’en faire la demande. C’est à l’occasion d’une rencontre, qui a eu lieu les 18 et 19 juin 2008 et qui a réuni les responsables de la CARFO et les trésoriers régionaux impliqués dans le paiement des pensions, que la décision a été prise de procéder à la mensualisation des pensions des retraités domiciliés en banque à compter de janvier 2009.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie. Au revoir. Ton cousin Passek Taalé.

L’Observateur Paalga du 27 juin 2008





28/06/2008
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