Le réveil d’une branche morte (Courant CNPP/PSD du CDP)
Courant CNPP/PSD du CDP
Le réveil d’une branche morte
De
En son temps d’ailleurs, que de regrets la presse ainsi que l’opinion nationale et internationale n’avaient-elles pas nourris en assistant, impuissantes, à l’effondrement de ce qui était la deuxième force politique sur l’échiquier national et leader incontesté de l’Opposition burkinabè au sortir des années d’exception ?
Hélas, les ambitions personnelles et individuelles, ajoutées à la goinfrerie politique des puissants du moment, ont eu raison des principes et des idéaux, et bonjour la camisole de force dont se vêtiront les nouveaux convives à la table du seigneur de Ziniaré au nom de "l’approfondissement du processus démocratique".
Mais ces initiés de luxe ne tarderont pas à se faire rappeler qu’ils doivent, pour emprunter une célèbre formule de l’inénarrable Dim Salif Sawadogo, se contenter de boire le lait au lieu de vouloir compter les veaux. D’où la décantation et le musellement qui transforma petit à petit certains caciques de la défunte CNPP/PSD en militants de seconde zone, bientôt relégués à la périphérie du parti.
C’était là le prix somme toute logique de la compromission, les ouvriers de la 25e heure étant, les uns après les autres, tombés au bas de l’échelle après avoir été hissés au sommet de la pyramide. La chute est d’autant plus douloureuse et spectaculaire. Les touristes de
Quelque deux années viennent de s’écouler après cette disgrâce royale et voilà que la branche morte de
Ce sont ceux-là donc qui, aujourd’hui, reprochent au Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) « l’abandon du dialogue et du débat au profit d’une dérive autoritaire et sectaire ; la perte progressive et importante de la confiance des militants vis-à-vis de la direction du parti ; la peur, le manque de courage de beaucoup de militants dans l’expression et la défense de leurs idées ; la non-reconnaissance du mérite militant, à force de faire la promotion par copinage de gens inconnus comme militants au détriment de ceux qui se battent au quotidien sur le terrain politique ; la création et la suscitation de "vraies fausses crises" avec pour simple objectif l’humiliation de camarades pourtant dévoués à la cause du parti ; la division et l’exclusion avec une volonté non avouée, parce que non avouable de saper les fondements de la politique du président ; l’arbitraire dans l’établissement des listes électorales... » et nous en oublions.
Autant de griefs donc contre le parti du "tuk guili" par les anciens fiancés et qui ne manqueront pas d’alimenter la chronique les jours à venir. C’est un secret de polichinelle, on s’offre toutes les libertés quand on n’est plus lié, mais pourquoi maintenant, au moment où aucun observateur de la scène politique nationale n’ose parier le moindre kopeck sur l’avenir du parti présidentiel, qui s’annonce houleux quand le moment sera venu pour Blaise de tirer sa révérence ? Seraient-ce les prémisses de l’implosion tant annoncée du CDP ? En tout cas, depuis que Salif Diallo, premier vice-président du parti, ci-devant ministre d’Etat en charge de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, chef suprême du CDP dans la région du Nord et fidèle des fidèles voilà maintenant un quart de siècle, a entamé lui aussi sa traversée du désert une certaine nuit pascale, les clairons du parti ont commencé à se taire.
Pour sûr, l’installation, en fin de semaine dernière, de
Bernard Zangré
L’Observateur Paalga du 28 avril 2008