Le riz a désormais un goût amer

Flambée des prix

Le riz a désormais un goût amer

S’il y a une denrée qui commence à causer un casse-tête chinois au Pays des hommes intègres, c’est bien le riz : ses prix grimpent jour après jour et c’est ébahis que des consommateurs, quatre, voire cinq jours plus tard reviennent voir que le sac de riz super ou de brisure de 50 kg, acheté à 17 500 F CFA auparavant, oscillent maintenant entre 19 000 F CFA et 19 500 F CFA, voire 20 000 F CFA à certains endroits.

Si les Burkinabè ont une préférence pour le riz importé, parce qu’il est relativement moins cher comparativement au riz local, force est de constater que les prix pratiqués à l’heure actuelle inquiètent sérieusement.

En tout cas, ce qui se passe actuellement semble montrer que « les prix suggérés du gouvernement burkinabè », belle trouvaille au lendemain des émeutes contre la vie chère à Ouaga et à Bobo ainsi que dans d’autres localités du pays, ont rapidement fait long feu et l’espoir d’acheter moins cher s’est vite émoussé. C’est à se demander si cette situation, qui fait un peu désordre, est, du reste, maîtrisable par nos gouvernants, puisque c’est toujours le silence radio de leur côté.

A moins que l’équipe de Tertius soit en train de cogiter sur ce phénomène pour y trouver la potion magique. Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, le Dr Jérôme Bougouma, dans une lettre aux centrales syndicales, parue dans notre édition n°7131 du mardi 13 mai 2008, répondant aux préavis de grève des 13, 14 et 15 mai, a demandé à ces dernières de suspendre leur mot d’ordre de grève jusqu’aux prochaines négociations gouvernement/syndicats de septembre prochain.

Pour justifier sa requête, il argue qu’en réponse à l’ensemble des points de leur plate-forme revendicative, le gouvernement a fait des propositions concrètes, évolutives, adaptées au contexte et qui préservent l’intérêt général. Jérôme Bougouma n’hésite pas à mentionner que « …l’implication personnelle des plus hautes autorités de l’Etat a permis d’assurer l’approvisionnement du pays au meilleur coût et la disponibilité des céréales… ».

On ne reproche pas au gouvernement de n’avoir pas essayé de trouver une solution à la vie chère, mais de là à affirmer qu’aujourd’hui les céréales sont au meilleur coût, c’est vraiment scandaleux.

La lettre du ministre n’arrange certainement pas les syndicats, qui ont fait la sourde oreille hier, comme pour rétorquer que « ventre affamé n’a point d’oreille ».

Cyr Payim Ouédraogo

L’Observateur Paalga du 14 mai 2008





14/05/2008
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