Leçon de réalisme pour Etalons trouillards
Eliminatoires CHAN 2009
Leçon de réalisme pour Etalons trouillards
Les Etalons locaux du Burkina sont tombés le dimanche 4 mai 2008 à Calabar au Nigeria dans le cadre des éliminatoires du 1er championnat d’Afrique des nations des équipes locales, Côte d’Ivoire 2009. Battus par 2 buts à 0 avec en sus, l’expulsion d’Abdramane Diarra à 5 mn de la fin, le onze national se retrouve devant un match retour qui s’annonce assez difficile.
es choses commencent mal pour les Etalons locaux dans les éliminatoires du 1er championnat d’Afrique des nations. Ayant admis qu’ils n’étaient pas favoris dans ce déplacement sur les terres nigérianes, les protégés du coach Sidiki Diarra voulaient tout de même négocier au mieux ce match contre les Super Eagles. Intrinsèquement, ils avaient le potentiel de réussir quelque chose, mais pratiquement, il y avait plus de crainte que de fougue.
En effet, la cuvette d’Eswene stadium, pleine à craquer (elle a même craqué puisque la poussée des spectateurs a eu raison du grillage de protection), leur a réservé un accueil endiablé. Ajouté à cela les colosses garçons qui faisaient office d’adversaires ainsi que le nom « Super Eagles », la possibilité de réaliser une prouesse ne semblait pas être à l’ordre du jour. En outre, la virée camerounaise a aussi laissé des traces de fatigue (voir encadré).
D’ailleurs, l’entame de la partie va nous donner raison car les Nigérians posent le pied sur le ballon. Ils vont contrôler la boule de cuir pendant un bon quart d’heure. Pendant ce temps, les nôtres sont recroquevillés dans leur moitié de terrain ; ce qui fait qu’ils sont obligés de commettre des fautes dans la conquête du ballon.
Néanmoins, les Etalons arrivent à se procurer quelques occasions. En effet, après 28e mn de jeu, ils obtiennent un coup franc assez intéressant et le portier, Mohamed Kaboré, se charge de frapper. Il adresse une passe lumineuse à Issaka Ouédraogo qui rate de la tête l’occasion d’ouvrir le score. Ce dernier était tellement isolé qu’il croyait qu’il était à l’hors-jeu.
La réplique nigériane s’en est suivie instantanément. Sur une mauvaise relance de la défense burkinabè, la balle échoue dans les pieds de Kofomata Bello qui trompe Mohamed Kaboré d’un pointu (1-0, 30e mn).
Des regrets sur les occasions gâchées
Dès lors il faut maintenant sortir de son camp et tenter des offensives. Malheureusement, les balles sont balancées de la défense à l’attaque où Issaka Ouédraogo, esseulé, ne peut rien. A l’opposé, les offensives des Super Eagles sont menées avec trop de facilité. Le portier des Etalons est constamment sollicité. Assamy Ouédraogo et Henry Traoré verrouillent bien leur camp jusqu’à la mi-temps.
A la reprise, les protégés de Sidiki Diarra reviennent plus combatifs. Ils se montrent très menaçants sur les balles arrêtées. En témoigne ce coup franc de Dramane Nikiéma (47e mn) qui échoit dans les gans du gardien adverse. Dans cette poussée offensive, Issouf Ouattara rate l’immanquable.
Idéalement servi au cœur de la défense nigériane, il contrôle de la poitrine avant de buter sur le portier (51e mn). Croyait-il qu’il était hors jeu ? Toujours est-il que l’arbitre capverdien n’avait rien signalé. C’était une action imparable.
10 mn plus tard, les Nigeria vont se mettre à l’abri en réussissant à scorer avec une grande facilité. Une-deux sur le côté gauche, Henry Traoré est débordé ; Eze Otorugu reprend d’un tir croisé la balle (2-0, 62e mn).
La messe est dite. Il fallait maintenant chercher à marquer un but dans l’optique du match retour. L’entrée d’Ahmed Touré et d’Abdramane Diarra ne changeront rien, si ce n’est l’expulsion du second à 5 mn de la fin de la partie. N’ayant pas résisté à la provocation d’un défenseur, Abdramane l’envoi au tapis d’un coup de coude. Il est logiquement expulsé (85e mn).
2 à 0, le match retour ne sera pas un cadeau. Pour le coach, l’équipe ne peut qu’avoir des regrets. Il reconnaît que ses protégés n’ont pas été lucides devant le but adverse. Il n’a pas tort car il y avait la possibilité de faire quelque chose à Calabar. Ils ne pourront que s’en prendre à eux-mêmes.
De notre envoyé spécial à Calabar au Nigeria,
Kader Traoré
L’Observateur Paalga du 6 mai 2008