Les étudiants de Nasso protestent

Restaurant universitaire

Les étudiants de Nasso protestent

 

Jeudi dernier, la presse a été conviée à une scène inédite. Du poisson, de la viande et des condiments en provenance de la chambre froide du restaurant universitaire de Nasso et jugés impropres à la consommation par des étudiants étaient exposés à la cité universitaire de Colsama. Les protestataires ont voulu par cette action manifester leur indignation et attirer dans le même temps l'attention des responsables de l’université sur ce qu’ils qualifient de danger alimentaire sur le campus de Nasso.

 

Après les violences postélectorales consécutives à la décision de suspension des résultats issus des élections des délégués et délégués adjoints des cités universitaires (cf. L’Observateur N° 7111 du 14 avril 2008), les débats sont maintenant orientés vers la restauration. Des étudiants, en effet, s’insurgent contre la qualité des plats qui leur sont servis et qui, selon leurs dires, sont préparés avec des produits avariés. Et ils n’iront pas avec le dos de la cuillère pour manifester leur ras-le-bol. Ces contestataires ont en effet investi vendredi dernier la chambre froide du restaurant et n'en sont pas ressortis les mains vides. Ils emporteront avec eux une importante quantité de viande, de poisson et de condiments. Des produits qu’ils jugent malsains et nuisibles à la consommation. Devant les journalistes, les étudiants ont voulu manifester leur inquiétude et les nombreux risques auxquels ils se disent exposés au restaurant universitaire de Nasso. «Nous avons déjà attiré l’attention de l’administration sur la question. Mais nous constatons toujours que rien n’est fait pour améliorer nos conditions de restauration» dit un étudiant. Cependant, on se rappelle que le mois dernier, un mouvement de protestation, toujours sur la question de la restauration, avait entraîné une rupture de contrat d’un des prestataires. Appelé à la rescousse, la SOBURESH (Société burkinabè de restauration des hôtes) a, elle aussi, maille à partir avec ces étudiants. Vendredi à la cité de Colsama, les locataires étaient pratiquement sur leur nerf  et se disent déterminés à aller jusqu’au bout de cette lutte pour une prise en compte effective de leur revendication qui se résume à des plats en quantité et en qualité. «On ne peut pas comprendre que nous soyions traités de la sorte alors qu’à l’université de Ouagadougou, les choses sont nettement mieux. Nous avons le même prestataire qui fait mieux là-bas qu’ici. Il faut que les choses changent», disent ces étudiants de l’UPB. Pour mieux comprendre cette situation, nous n’avons malheureusement pas pu joindre les responsables de la restauration sur le campus de Nasso. Mais il reste entendu que l’administration du CROUB (Centre régional des œuvres universitaires de Bobo) se dit toujours préoccupée par la qualité de la restauration et ne ménagera aucun effort dans ce sens pour une meilleure alimentation des étudiants. Dans tous les cas, il appartient aux deux parties d’engager le dialogue pour une issue heureuse à cette autre crise qui intervient à un moment où l’ambiance n’est toujours pas au beau fixe à Nasso après les évènements du 11 avril dernier. Ce qui d’ailleurs a fait dire à certains que cette histoire de restauration n’est qu’un faux problème et qu’il pourrait s’agir d’une simple diversion orchestrée par les militants de l’ANEB dans le seul but de perturber le retour de la sérénité à l’UPB.

 

Jonas Apollinaire Kaboré

L’Observateur Paalga du 20 avril 2008




21/04/2008
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