L’Etat doit 12 milliards de F.CFA à la SONABEL
Le Pays des hommes intègres est l’un des pays qui a le kilowattheure (KWh) le plus élevé en Afrique et peut-être même dans le monde. Le constat au plan national est que si au niveau des foyers, la plupart des chefs de famille ont un regard d’aigle sur le papier rectangulaire des agents de la SONABEL qui tombe mensuellement et par conséquent exige que tout soit éteint pour avoir à faire des économies, au niveau des services de l’Etat, ce n’est pas toujours le cas. Les agents se disent : « C’est l’Etat qui paie ». La climatisation dès qu’on arrive au bureau est réglée à la plus basse température (18°C). Les photocopieuses et autres accessoires informatiques roulent à ne point s’arrêter parfois pour rendre service à des maîtresses ou des cousins. Les ampoules ne s’éteignent que grâce à la vigilance des gardiens. Ainsi, on fait subir à l’Etat ce que soi même on n’oserait pas admettre. De tels usages démesurés et détournés des biens de l’Etat font que nos Etats traînent à la queue des nations émergentes.
La France qui a plusieurs alternatives en matière énergétique n’a pas hésité pour économiser ses ressources énergétiques et aussi budgétaires à adopter le décret 2007/363 publié au Journal officiel (J.O) le 21 mars 2007 qui fixe la consigne de climatisation dans ses administrations à 26° Celsius. Quant on sait que ce pays à plus d’alternatives en matière d’énergies et de ressources financières que nous, il y a nécessité d’appeler nos agents qui planent à quitter Mars pour la Terre. Une structure comme la Cellule de gestion de l’énergie a été mise en place dépuis quelques années afin de « promouvoir l’utilisation rationnelle et efficace de l’électricité dans les bâtiments de l’Administration publique ». Quelles ne sont pas ses difficultés ? Malgré ses campagnes de sensibilisation, la facture de l’Etat non payées vis-à-vis de la SONABEL est de 12 milliards de francs C.FA en 2007. Cette facture était de 5 milliards en 2000 et de 10 milliards en 2006. Cela est peut-être dû à des facteurs exogènes tels l’augmentation du nombre de bâtiments administratifs, au vieillissement du matériel, au manque d’entretien courant mais surtout l’os de la question est le mauvais comportement des utilisateurs. Notre pays gagnerait à prendre l’exemple venu de l’hexagone, à la sensibilisation, à la production, à l’usage de sources d’énergies alternatives mais surtout à une consommation plus rationnelle et plus réaliste.
Bendré du 8 avril 2008