Manifestation d’étudiants : Un faux journaliste échappe à un lynchage
Manifestation d’étudiants : Un faux journaliste échappe à un lynchage
vendredi 4 juillet 2008.Sur invitation de l’UGEB et de l’ANEB, les étudiants de l’Université de Ouagadougou ont tenu hier une assemblée générale à la Bourse du travail pour échanger sur la fermeture du campus et la suspension des prestations du CENOU et des allocations sociales. A l’occasion, un individu qui s’est présenté comme journaliste sans en apporter la preuve a échappé de justesse à un lynchage.Dans une déclaration datant du 30 juin 2008 publiée dans notre édition du mercredi 2 juillet, le Comité exécutif de l’Association nationale des étudiants du Burkina (ANEB) lançait un appel à ses militants à se mobiliser pour une assemblée générale le jeudi 3 juillet à 8 heures à "un lieu qui sera précisé ultérieurement".
Finalement, c’est à la Bourse du travail que les étudiants se sont donné rendez-vous. Le message avait été reçu 5/5 si bien que, dès 8 heures, il n’y a plus de place ni dans la salle ni dans la cour.
Debout, assis sur les murs, des briques et à même le sol, les "grands élèves" de Zogona, écoutaient religieusement, à travers des décibels, le président de l’ANEB dénoncer "les mesures punitives et répressives" et tirer à boulets rouges sur les autorités en charge de l’Enseignement supérieur, en l’occurrence le président de l’UO, Jean Koulidiaty, qualifié de fasciste, et le ministre Joseph Paré, qui aurait soutenu que les décisions prises visent à "désœuvrer les étudiants, les affamer et les amener à la raison".
Les mots, comme on pouvait s’y attendre, n’étaient pas tendre envers le régime, qui injecte "des milliards pour des futilités au lieu de résoudre les problèmes des étudiants".
D’ailleurs, la plate-forme revendicative de l’ANEB s’est enrichie avec de nouveaux éléments que sont la réouverture de l’Université, la mise en service de tous les services sociaux et la mise à disposition des allocations sociales aux bénéficiaires.
Un appel à la solidarité entre camarades et à l’esprit de sacrifice a été lancé pour soutenir ceux qui connaissent des difficultés. Trois commissions seront installées à cet effet à la Bourse du travail, au Centre de presse Norbert- Zongo et à la Boutique de droits du MBDHP.
Des célibatériums seront identifiés dans les quartiers où les étudiants pourront exprimer leurs doléances, qui seront satisfaites dans la mesure des possibilités de l’Association.
Pendant que le président de l’ANEB énumérait les actions à entreprendre pour tirer les uns et les autres de la galère, une course-poursuite s’est subitement engagée dehors. Un monsieur qui s’est présenté comme journaliste a pris ses jambes au cou par suite de l’insistance des étudiants qui tenaient à ce qu’il apporte la preuve de sa profession.
Alertée, la foule l’a poursuivi pour l’arrêter aussitôt. Il a fallu l’intervention de certains responsables de l’ANEB et des responsables de centrales syndicales, dont Mathias Liliou du CSB, pour le sauver de la vindicte populaire.
Il a fallu ensuite faire appel à la gendarmerie, qui a pu l’exfiltrer sous bonne escorte pour le faire transporter par les sapeurs-pompiers vers l’hôpital parce qu’il se plaignait de maux de ventre dans un concert d’applaudissements pour les uns et de désapprobation pour les autres, qui tenaient mordicus à ce qu’il soit "fait".
Ouédraogo Damiss
L’Observateur