Militaires retraités
Le sergent Clément Ouédraogo raconte son arrestation
Arrêté et gardé à la MACO depuis le 14 mars 2008, le sergent Clément Ouédraogo a été provisoirement remis en liberté le 4 avril dernier. Il a animé, le jeudi 10 avril en compagnie de ses camarades de l'AREMI, une conférence de presse au cours de laquelle il dénonce l'arbitraire qui a entouré son arrestation.
Informer les masses et les populations consciencieuses des mobiles réels et des conditions" de son arrestation, tel était l'objectif de la conférence de presse animée le jeudi 10 avril, à Ouagadougou, par le sergent Clément Ouédraogo et ses camarades de l'Alliance des militaires retraités. Selon Clément Ouédraogo, c'est le 14 mars, au petit matin, que deux jeunes gendarmes en tenue civile se sont présentés à son domicile, convocation en main, pour lui demander de les suivre à la gendarmerie. Une fois là-bas, on lui aurait signifié que c'était sur ordre du commissaire du gouvernement près le tribunal militaire qu'il avait été interpellé pour dépôt à la MACO. Après confirmation du ministre de la Défense, a-t-il dit, séance tenante, il ajoute avoir été déposé le même jour à la MACO, puis entendu trois jours après par un juge d'instruction. Le juge lui aurait fait savoir qu'on lui reproche d'avoir organisé un attroupement illégal, courant 2007, au stade du 4 août. En plus d'avoir dit publiquement que ce sont les deux colonels Gilbert et Dominique Diendiéré qui s'opposent à la satisfaction des revendications des militaires retraités, quand bien même le Président du Faso y consentirait; toute chose qui serait à la base d'une certaine insubordination. Tout en récusant ces reproches, le sergent Ouédraogo trouve que son arrestation n'est fondée que sur "des prétextes fallacieux". Quant à ses conditions de détention, il les juge assez bonnes car n'ayant rencontré aucun problème majeur et ayant bénéficié d'une bonne cohabitation avec les autres pensionnaires de la MACO. En tout état de cause, il dit être déterminé et prêt à en découdre jusqu'au bout, malgré les difficultés qu'on lui créera, la seule issue pour les autorités étant, selon lui, de résoudre les problèmes posés par les militaires retraités.
Ladji BAMA
Le Pays du 14 avril 2008