Nadège Hédé : « Beaucoup de choses restent à faire »
Nadège Hédé : « Beaucoup de choses restent à faire »
Peut-on parler de Waga Hip Hop sans évoquer Nadège, coordinatrice du festival depuis 2005 ? C'est avec stupéfaction que nous avons appris son départ de Ouagadougou pour Libreville. Explications.
Vous vous apprêtez à quitter le Burkina. Pouvez-vous nous dire pourquoi ?
Mon contrat avec Umané Culture est arrivé à terme, j'ai obtenu une nouvelle proposition pour travailler au sein du centre culturel français de Libreville au Gabon.
Qu'est-ce qui vous avait motivé pour travailler avec Umané Culture?
J'ai trouvé cette structure très dynamique et pluridisciplinaire, agissant dans le théâtre, la formation et la musique. Ali Diallo, le responsable et Directeur Artistique du festival, est une personne honnête qui a des idées très intéressantes. Ses conditions de travail étaient agréables et même s'il est vrai qu'il passe la majeure partie de son temps à voyager, il a toujours été disponible et prêt à me guider.
On vous connaît comme « femme de terrain ». Il n'y aura pas de difficultés à vous retrouver dans l'administration à Libreville ?
Mon poste à Libreville n'est pas du tout administratif. Je serai chargée de mission au sein du CCF de Libreville, ce qui veut dire que je vais m'occuper de la programmation des artistes locaux, les accompagner dans leurs démarches artistiques et leurs projets. Un projet de slam est en cogitation entre Ouagadougou, Niamey et Libreville, ce qui veut dire que je serai à nouveau dans mon élément.
Waga Hip Hop et Nadège, le cordon ombilical est-il rompu ?
Non, pas du tout ! Je garderai le contact avec Umané Culture mais surtout avec le festival. Je resterai très attentive à toutes les activités que va organiser Umané Culture. L'équipe qui travaille sur ce festival est très dynamique, Mathurin qui est nouvellement arrivé à fait ses preuves et j'espère qu'il sera de nouveau présent sur prochaine édition.
Quels ont été vos soucis depuis que vous êtes à la Coordination du festival ?
Notre principal souci reste le financement. Vous savez aussi bien que moi que nous enregistrons un surplus de participants pour le festival. Malheureusement, certains partenaires financiers réagissent tardivement. Concernant la programmation artistique, nous tenons la route, nous n'avons jamais présenté quelque chose de mauvais sur scène. Je sais qu'ici on demande des artistes qui viennent des USA mais par manque de moyens, nous ne pouvons pas satisfaire ce besoin. C'est l'occasion pour moi de remercier des collectifs tels que Stay Calm et les Daltoniens qui se sont toujours investis énergiquement à nos côtés, sans oublier Same Same Production de Belgique.
Vos rêves ont-ils été réalisés ?
(Long silence) Je ne sais pas. Beaucoup de choses restent à faire. Déjà je me réjouis du fait qu’à travers Waga Hip Hop puissent intervenir des structures telles que Burkin'graff qui s'identifie par le graffiti, Hamed Toé dans le domaine de la danse, Planète Culture qui s'illustre dans la réalisation de journaux pour des festivals au Burkina. Je souhaite qu'aux prochaines éditions, il y ait plus de graffeurs internationaux et de danseurs pour que le festival garde son image pluridisciplinaire.
Un dernier mot ?
Ce fut un plaisir pour moi d'avoir découvert le Burkina, même si je suis très triste de quitter ce pays. Je le reconnais, c'est ici que j'ai tout appris, je dois beaucoup à Umané Culture, à Waga Hip Hop et à toutes les personnes que j'ai connues ici.
Propos recueillis par David Sanon et Davy P. Koutiangba
Inter : « Concernant la programmation artistique, nous n'avons jamais présenté quelque chose de mauvais sur scène ».