Obscur Jaffar : « L’Afrikslam parle au nom de l’Afrique »
Entretien réalisé par Hamidou Valian
Samedi 17 janvier, Afrikslam, la locomotive de la scène slam burkinabé était en concert au Centre Culturel Français/Georges Méliès à Ouagadougou. Le slam est devenu la discipline phare du mouvement hip hop local. Obscur Jaffar, membre du groupe, livre ses impressions d’après spectacle.
Planète Culture : Après avoir assuré la première partie de rappeurs tels que Oxmo Puccino et Disiz La Peste, vous avez aujourd'hui une scène qui vous est entièrement offerte. Comment avez-vous préparé le spectacle?
Obscur Jaffar : On l'a préparé comme on l'a ressenti dans le moment et avec toute la réalité qu'on a vécue. Ce que je peux dire, c'est que nous avons a misé à fond dans le travail comme on l'a toujours fait, et c'était super bien.
Planète Culture : Comment est-ce que vous vous êtes organisés pour les compositions?
Obscur Jaffar : Dans un groupe il faut quelqu'un qui tienne un papier, qui note et règle tout. Donc moi j'avais le papier et je notais les idées, les propositions de texte, les corrections, les suggestions etc. Chacun écrivait son texte et ensemble, on essayait de le modeler. Car nous partons d'une individualité vers une collectivité. Et c'est vrai que L'Afrikslam c'est une collectivité. Mais quand il y'a un texte, c'est un personnage principal qui est mis en avant. Les autres participent pour l'ambiance, les réponses, les affirmations, les conformations etc.
Planète Culture : Comment est-ce que vous avez trouvé la réaction du public, vu que le slam est considéré comme un style nouveau au Faso ?
Obscur Jaffar : Après le concert on a eu des retours. Le public a bien reçu le spectacle. Il a bien compris le spectacle et ça ne peut que faire plaisir et donner de la force pour travailler davantage. C’était au CCF ! Un endroit réputé fréquenté que par des Blancs ! Mais ce soir là, il y’avait bien plus de Noirs que de Blancs.
Planète Culture : On l’a remarqué avec un peu de regrets, Wilfried de Paul qui a commencé avec vous, n’était pas à vos cotés sur scène. Qu’est-ce qui explique cela ?
Obscur Jaffar : Dans L’Afrikslam chacun a une responsabilité et quand tu n’assumes pas la tienne, c’est le banc de touche que tu prends. Ça peut être volontaire ou, je ne vais pas dire une sanction, mais marcher à l’épaule cassée ce n’est pas bon. Willy a décidé de prendre son chemin parce qu’avant L’Afrikslam chacun faisait son truc. L'Afrikslam peut être perçu comme un délire, c'est une expérience et beaucoup plus un esprit. Aujourd'hui L'Afrikslam c'est Busta, S-prix, KPG et Obscur Jaffar mais dans deux mois qui sait? Qui va représenter L’Afrikslam et parler au nom de l’Afrique ? Actuellement nous sommes quatre à le faire mais notre souhait est que demain nos petits reprennent le flambeau.
Planète Culture : Le groupe existe depuis pas mal de temps déjà, mais toujours pas de production discographique. Est-ce que vous prévoyez quelque chose dans ce sens ?
Obscur Jaffar : On fera la discographie pour que les gens aient de la matière chez eux afin de pouvoir l’écouter. Mais ce qui compte le plus pour nous, ce sont les performances et les prestations en live. Cela nous permet de communiquer avec le public en communion. Sinon nous enregistrons depuis l’été dernier et ce sera bientôt prêt.
Planète Culture : Tu peux nous en dire un peu plus ?
Obscur Jaffar : Ce que je peux dire c’est par rapport à la coloration. Il y’aura de l’accordéon, de la flûte, beaucoup de travail vocal ainsi qu’au niveau des textes, de la percussion corporelle etc.
Planète Culture : Certains le définissent le slam comme de la poésie urbaine, d’autres comme un carrefour où on trouve un peu de tout. Que dit Obscur Jaffar ?
Obscur Jaffar : C’est de la poésie tout court ! C’est un art, un travail avec des lettres, des mots. Le slam c’est un carrefour où on rencontre différents genres : rap, théâtre, conte, comédie. D’ailleurs dans L’Afrikslam on des rappeurs, un conteur comique, des chanteurs et chacun apporte ce qu’il a.
Planète Culture : Penses-tu que cette discipline ait un avenir au Burkina Faso ?
Obscur Jaffar : C’est clair ! Moi je fais du slam et il faut que le slam ait un avenir, sinon moi-même je n’en ai pas. Les slameurs de L’Afrikslam qui parlent au nom de l’Afrique non plus, et par conséquent c’est l’Afrique qui n’a pas d’avenir. Nous nous essayons avec notre slam de donner de l’espoir au continent africain et permettre aux gens de percevoir un avenir.
Planète Culture : Vous avez entamé 2009 avec un concert, est-ce qu’on doit s’attendre à d’autres concerts au cours de la nouvelle année ?
Obscur Jaffar : On souhaite que les organisateurs de spectacles nous donnent la main pour qu'on travaille ensemble. Depuis qu'on a décidé de travailler avec les mots, de faire de l'art, on le fait. Mais organiser des spectacles ce n'est pas tout à fait notre travail. Cela dit, nous n’allons pas attendre que quelqu'un nous donne une salle pour organiser un spectacle. On en organisera quand on le voudra en fonction de l'urgence du moment. Car le travail artistique c’est bien mais avant tout, il y'a l'urgence de dire ce qu'on vit.
Samedi 17 janvier, Afrikslam, la locomotive de la scène slam burkinabé était en concert au Centre Culturel Français/Georges Méliès à Ouagadougou. Le slam est devenu la discipline phare du mouvement hip hop local. Obscur Jaffar, membre du groupe, livre ses impressions d’après spectacle.
Planète Culture : Après avoir assuré la première partie de rappeurs tels que Oxmo Puccino et Disiz La Peste, vous avez aujourd'hui une scène qui vous est entièrement offerte. Comment avez-vous préparé le spectacle?
Obscur Jaffar : On l'a préparé comme on l'a ressenti dans le moment et avec toute la réalité qu'on a vécue. Ce que je peux dire, c'est que nous avons a misé à fond dans le travail comme on l'a toujours fait, et c'était super bien.
Planète Culture : Comment est-ce que vous vous êtes organisés pour les compositions?
Obscur Jaffar : Dans un groupe il faut quelqu'un qui tienne un papier, qui note et règle tout. Donc moi j'avais le papier et je notais les idées, les propositions de texte, les corrections, les suggestions etc. Chacun écrivait son texte et ensemble, on essayait de le modeler. Car nous partons d'une individualité vers une collectivité. Et c'est vrai que L'Afrikslam c'est une collectivité. Mais quand il y'a un texte, c'est un personnage principal qui est mis en avant. Les autres participent pour l'ambiance, les réponses, les affirmations, les conformations etc.
Planète Culture : Comment est-ce que vous avez trouvé la réaction du public, vu que le slam est considéré comme un style nouveau au Faso ?
Obscur Jaffar : Après le concert on a eu des retours. Le public a bien reçu le spectacle. Il a bien compris le spectacle et ça ne peut que faire plaisir et donner de la force pour travailler davantage. C’était au CCF ! Un endroit réputé fréquenté que par des Blancs ! Mais ce soir là, il y’avait bien plus de Noirs que de Blancs.
Planète Culture : On l’a remarqué avec un peu de regrets, Wilfried de Paul qui a commencé avec vous, n’était pas à vos cotés sur scène. Qu’est-ce qui explique cela ?
Obscur Jaffar : Dans L’Afrikslam chacun a une responsabilité et quand tu n’assumes pas la tienne, c’est le banc de touche que tu prends. Ça peut être volontaire ou, je ne vais pas dire une sanction, mais marcher à l’épaule cassée ce n’est pas bon. Willy a décidé de prendre son chemin parce qu’avant L’Afrikslam chacun faisait son truc. L'Afrikslam peut être perçu comme un délire, c'est une expérience et beaucoup plus un esprit. Aujourd'hui L'Afrikslam c'est Busta, S-prix, KPG et Obscur Jaffar mais dans deux mois qui sait? Qui va représenter L’Afrikslam et parler au nom de l’Afrique ? Actuellement nous sommes quatre à le faire mais notre souhait est que demain nos petits reprennent le flambeau.
Planète Culture : Le groupe existe depuis pas mal de temps déjà, mais toujours pas de production discographique. Est-ce que vous prévoyez quelque chose dans ce sens ?
Obscur Jaffar : On fera la discographie pour que les gens aient de la matière chez eux afin de pouvoir l’écouter. Mais ce qui compte le plus pour nous, ce sont les performances et les prestations en live. Cela nous permet de communiquer avec le public en communion. Sinon nous enregistrons depuis l’été dernier et ce sera bientôt prêt.
Planète Culture : Tu peux nous en dire un peu plus ?
Obscur Jaffar : Ce que je peux dire c’est par rapport à la coloration. Il y’aura de l’accordéon, de la flûte, beaucoup de travail vocal ainsi qu’au niveau des textes, de la percussion corporelle etc.
Planète Culture : Certains le définissent le slam comme de la poésie urbaine, d’autres comme un carrefour où on trouve un peu de tout. Que dit Obscur Jaffar ?
Obscur Jaffar : C’est de la poésie tout court ! C’est un art, un travail avec des lettres, des mots. Le slam c’est un carrefour où on rencontre différents genres : rap, théâtre, conte, comédie. D’ailleurs dans L’Afrikslam on des rappeurs, un conteur comique, des chanteurs et chacun apporte ce qu’il a.
Planète Culture : Penses-tu que cette discipline ait un avenir au Burkina Faso ?
Obscur Jaffar : C’est clair ! Moi je fais du slam et il faut que le slam ait un avenir, sinon moi-même je n’en ai pas. Les slameurs de L’Afrikslam qui parlent au nom de l’Afrique non plus, et par conséquent c’est l’Afrique qui n’a pas d’avenir. Nous nous essayons avec notre slam de donner de l’espoir au continent africain et permettre aux gens de percevoir un avenir.
Planète Culture : Vous avez entamé 2009 avec un concert, est-ce qu’on doit s’attendre à d’autres concerts au cours de la nouvelle année ?
Obscur Jaffar : On souhaite que les organisateurs de spectacles nous donnent la main pour qu'on travaille ensemble. Depuis qu'on a décidé de travailler avec les mots, de faire de l'art, on le fait. Mais organiser des spectacles ce n'est pas tout à fait notre travail. Cela dit, nous n’allons pas attendre que quelqu'un nous donne une salle pour organiser un spectacle. On en organisera quand on le voudra en fonction de l'urgence du moment. Car le travail artistique c’est bien mais avant tout, il y'a l'urgence de dire ce qu'on vit.