On a frôlé l\'émeute à Manga lors de la vente de vivres à prix social
La vente de vivres à prix social initiée par le gouvernement pour soulager les populations à l'issue de la mauvaise campagne agricole passée est une initiative saluée par les bénéficiaires. Mais le 21 avril à Manga, l'opération a failli tournée au vinaigre à cause du stock restant limité qui ne pouvait satisfaire la demande.
"Vous-êtes vous trompés de chemin? Comme aujourd'hui c'est le marché de Manga ..." Après les salutations, c'est en ces termes teintés d'humour que nous nous sommes adressé à nos 3 interlocuteurs assis devant la porte d'entrée du bureau du préfet de Manga. Il était 19h58 ce dimanche 20 avril. Quelques minutes plus tôt, nous avions été informé de leur présence en ce lieu. Sur le même ton, ils nous ont fait comprendre que, venus d'un village voisin situé à
Mais de combien de sacs le préfet Issouf N. Coulibaly disposait-il pour satisfaire tout ce monde ? "Je n'ose pas parler", nous a-t-il confié, l'air inquiet. En réalité, il n'en disposait plus que d'une cinquantaine.Les demandeurs s'étant rendu compte de la faiblesse du stock, le rang s'est vite disloqué ; il fallait maintenant rentrer "au muscle". Impossible même pour le préfet de franchir le seuil de sa propre porte. Pour éviter que la situation ne dégénère, il a sollicité l'aide la police qui a envoyé des agents (environ 6) pour ramener l'ordre.
Un sac à plus de 20 000 francs
Pourtant, Manga a bénéficié de plus de sacs par rapport aux autres départements. Mais la demande reste très forte ; le besoin est réel. De source digne de foi, cette affluence est loin d'être le fait de commerçants manipulateurs. Sur le marché local, le sac de maïs ou de mil se négocie à plus de 20 000 francs. Alors que faire ? Le haut - commissaire Fatimata Coumba Touré/Diallo, qui a observé l'agitation par la fenêtre de son bureau (la préfecture est juste à côté), a dit qu'elle avait sollicité un stock supplémentaire et attendait la suite. C'est la deuxième fois que les demandeurs assiègent la préfecture.
C'est découragés que la plupart sont repartis comme ils étaient venus, après avoir passé la nuit à la belle étoile, couchés à même le sol ou sur des cartons, ou simplement assis, maintenus eveillés par les causeries jusqu'au lever du jour.
Dominique DIPAMA (Collaborateur)
Le Pays
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