Poisson et viande avariés au restaurant universitaire de Bobo
Poisson et viande avariés au restaurant universitaire de Bobo
La réaction de la direction générale du CENOU
Dans sa livraison du lundi 21 avril 2008, l'Observateur paalga et notre confrère Sidwaya ont publié des articles relatifs à une saisie de poisson et de viande avariés au restaurant universitaire de Nasso, à Bobo par des étudiants. D'où cette réaction de la direction générale du CENOU
Comme l'atteste l'extrême prudence avec laquelle vos deux organes de presse ont traité de la question en usant abondamment l'un et l'autre du conditionnel et des guillemets, cette opération apparaît clairement comme un montage grossier dont le déroulement en lui-même lui enlève toute crédibilité. La preuve cinglante également qu'il s'agit d'un montage est que les étudiants, qui ont parfaitement compris la manœuvre, ne se sont pas laissés abuser et ont continué à fréquenter normalement le restaurant de Nasso sans un seul jour d'interruption.
En effet, un groupe d'étudiants s'est permis de violer les chambres froides et la cuisine (espaces en principe interdits aux personnes étrangères au service) pour ramasser des condiments et des reliquats de viande provenant du désossement de la viande, ainsi que les têtes de poisson (morceaux qu'on ne sert pas aux étudiants), qu'ils ont enfermés dans des sachets et dans des sacs en jute, conservés par-devers eux pendant plusieurs heures et qu'ils ont par la suite emportés à Bobo, à la cité Colsama pour les exposer ensuite sur une table à la presse.
En réalité, ayant constaté que l'opinion nationale n'a pas apprécié les actes de violence qu'ils ont perpétrés, ayant eu vent de la fermeté prônée par les autorités et redoutant les poursuites judiciaires qui risquent de tomber sur eux, les éléments se réclamant de l'ANEB Bobo, impliqués dans les actes de violence, cherchent à détourner l'attention des autorités et de l'opinion publique, en orchestrant très maladroitement d'ailleurs cette prétendue "saisie". Sinon, pourquoi n'avoir pas fait constater les faits sur place à Nasso ? L'argument selon lequel les étudiants "saisisseurs" déclarent avoir appelé le directeur régional et le chef du service restauration pour venir constater l'état des produits et que ceux-ci ne seraient pas venus, est simplement un mensonge. Que ces étudiants fournissent donc le numéro du téléphone par lequel ils ont appelé les deux responsables pour permettre une demande de relevés des numéros appelés auprès de la compagnie du téléphone concernée, pour la manifestation de la vérité.
Tout le monde sait que du poisson et de la viande dégagés d'une chambre froide et mis dans des sachets plastiques et des sacs en jute ou en nylon par ces temps de forte chaleur et pendant plusieurs heures, ne peuvent que dégager une mauvaise odeur et attirer des mouches, quand de surcroît ils sont déposés sur une table à l'extérieur.
Par ailleurs, il est aisé par des manipulations, des substitutions, des rajouts entre Nasso et Bobo-Dioulasso, d'aboutir à une décomposition de ces produits dans une intention malveillante.
En outre, s'agissant des condiments (courgettes, boules de feuilles de choux, carottes, tomates, etc.) entassés dans une chambre froide, chacun sait qu'ils ne sont pas préparés à l'état brut. Les condiments qui peuvent subir des dégradations du fait de l'entreposage et de l'entassement sont d'abord triés, lavés, travaillés avant qu'ils aillent dans la marmite. Alors, il faut arrêter d'insulter l'intelligence de l'opinion nationale et de se foutre d'elle.
En fait, les éléments auteurs de ces "saisies" se livrent à un chantage subtil, afin que le CROUB œuvre à faire en sorte que les plaintes n'aillent pas en justice. C'est pourquoi on entend des propos du genre "si on poursuit nos camarades en justice, il n'y aura pas de calme sur le campus", etc.
Mais le CENOU n'entend pas faire obstacle à l'action judiciaire engagée par les agressés à leur domicile (la cité), et envisage même de se constituer partie civile lors d'un éventuel procès des agresseurs, car les faits se sont passés dans des locaux relevant de sa responsabilité.
Par ailleurs, au regard de l'ampleur et de la gravité de ces faits de violences, inacceptables dans une université, des accusations portées par l'ANEB Bobo-Dioulasso dans sa déclaration sur les événements contre un groupe de militaires qui serait descendu le 9 avril en bande organisée sur la cité Colsama à l'initiative d'un résidant de cette cité, contre le directeur du Centre régional des œuvres universitaires de Bobo-Dioulasso qui aurait tenu des rencontres à la cité de Nasso le 10 avril 2008 jusqu'à 2 heures du matin, la direction générale du CENOU entend faire éclairer toute la lumière et toute la vérité par les services légaux appropriés, de manière à ce que chaque acteur impliqué dans ces événements puisse répondre de ses actes, soit devant la justice, soit devant sa hiérarchie administrative, soit au regard des textes régissant la vie en cité universitaire.
En cela, aucune intimidation, aucun chantage aux manifestations ne pourra nous détourner de cette volonté.
Il reste entendu que le CENOU sera toujours disposé à examiner et à améliorer la très délicate restauration des étudiants à chaque fois que des insuffisances objectives et fondées lui seront soumises.
L’Observateur Paalga du 24 avril 2008