Pour l'ANEB, "L'issue de l'année académique dépend des autorités

Pour l'ANEB

"L'issue de l'année académique dépend des autorités"

 

Avec la crise universitaire qui s'est exacerbée le 17 juin 2008 par suite d’un affrontement entre les forces de l'ordre et les étudiants, plus d'un se demandait si l'année académique 2007/2008 ne serait pas blanche ou invalidée, comme ce fut le cas en 1999/2000. Surtout qu'entre-temps les autorités ont fermé le campus de Zogona, précisément le 27 juin 2008. Mais l'espoir de "sauver l'essentiel" semble permis avec la reprise des cours le 1er septembre 2008. Toutefois, pour l'Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB), qui a tenu une assemblée générale hier dans la matinée, l'issue heureuse de l'année ne dépend que des autorités.

 

L'université de Ouagadougou (U.O.) grouillait d'étudiants en cette matinée du mercredi 3 septembre 2008. A la présidence de ce temple du savoir, les parqueurs se disputaient les engins des nouveaux bacheliers venus retirer ou déposer leurs fiches d'inscription.

A l'entrée ouest du campus, les éléments du Service de sécurité des universités (SSU), qui se distinguent par leur tenue, devisent, assis ou adossés à leurs véhicules de fonction.

Au restaurant universitaire (R.U.), non encore fonctionnel, des femmes, les restauratrices sans doute, échangent et rient à gorge déployée. L’U.O. revit. Après plus de deux mois de vacances forcées pour les pensionnaires de Zogona, les cours ont, en effet, repris il y a 48h, mais étaient, hier, momentanément suspendus en raison de l'assemblée générale de l'Association nationale des étudiants du Burkina (ANEB), qui se tenait au nouvel amphithéâtre (amphi J). Les étudiants n’ont pas marchandé leur participation si bien qu'ils étaient agglutinés dans l'amphi, plein comme un œuf, pendant plus de trois heures d'horloge.

Tour à tour, les uns et les autres intervenaient pour donner leur lecture de la situation, faire des suggestions ou féliciter le Comité exécutif de l'ANEB et les camarades pour «leur détermination et leur courage». Les diatribes non plus n'ont pas manqué, et les réputés ennemis de la cause estudiantine en ont pris chacun pour son grade : le pouvoir de la IVe République, les «associations fantoches qui font le bilan de luttes qu'elles n'ont pas menées», le Syndicat des enseignants-chercheurs, dirigé par Magloire Somé, le duo Joseph Paré - Jean Koulidiaty "qui commence à changer d'attitude grâce à notre combat". Des discours parfois guerriers à grand renfort de citations savantes qui font applaudir à tout rompre. Le temps passe. Le président de l'ANEB, Moumouni Dera, est obligé, avec le consentement des étudiants pour respecter l’esprit démocratique, de mettre fin aux interminables interventions pour conclure les travaux.

On retiendra au finish que l'ANEB maintient sa position : les cours continuent, mais les autorités doivent donner un avis favorable à ses revendications.

Déjà, à entendre les responsables de la structure syndicale estudiantine, quelques points de satisfaction ont été notés, à savoir que les œuvres sociales seront une réalité dans les meilleurs délais. "L'ouverture des cités sera effective les 5 et 7 septembre et le calendrier de paiement des bourses, de l'aide et du prêt FONER sera revu. Le restaurant universitaire sera fonctionnel le 5 septembre". Et aujourd'hui, en principe, le ministre Joseph Paré reçoit le Comité exécutif de l'ANEB. C'est dire que le fil du dialogue semble renouer. Toutefois, «la lutte continue et l'issue de l'année académique dépend du comportement des autorités», a indiqué le président de l’ANEB.

 

Adama Ouédraogo Damiss

Patenema Oumar Ouédraogo (stagiaire)

L’Observateur Paalga du 4 septembre 2008




05/09/2008
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