Redécoupage de Ouagadougou : Simon Compaoré explique

Redécoupage de Ouagadougou

Simon Compaoré explique


Dans le cadre des échanges périodiques entre le conseil municipal et la presse, le maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, a animé, le 23 avril 2008, une conférence de presse. Les échanges au cours de la rencontre ont notamment porté sur la réhabilitation de Rood Woko (marché central de Ouagadougou), l'aménagement des quartiers périphériques et le projet de redécoupage de la commune.

 

Deux principaux points étaient au menu de la conférence de presse livrée par le maire central de Ouagadougou, le 23 avril dernier. Il s'agit, d'une part, des questions relatives à la réhabilitation du marché central de Ouagadougou, Rood Woko, de l'aménagement des marchés secondaires, ainsi que de l'aménagement et du développement des quartiers périphériques. D'autre part, le maire a abordé le sujet du redécoupage de la ville, souhaité, selon Simon Compaoré, par le ministère de l'Administration territoriale et de la décentralisation. Selon Simon Compaoré, la réhabilitation du marché Rood Woko ainsi que l'aménagement des quartiers périphériques font partie des priorités du conseil municipal. En effet, débutés en octobre 2007, les travaux de réhabilitation du marché central sont prévus pour durer 18 mois. 3,3 milliards de F CFA y seront mobilisés en tout, grâce au soutien de l'Agence française de développement (AFD). C'est également l'AFP qui finance, à hauteur de 500 millions de FCFA, l'aménagement des marchés secondaires. Il s'agit notamment des marchés Sankare Yaar, Wogdog Naab Yaar, Nabi Yaar, Zabré Daaga et Baskuy Yaar. Le niveau d'avancement des travaux est, pour le moment, satisfaisant, à en croire le maire, notamment au niveau de Rood Woko où ce taux se situerait aujourd'hui à 39% pour 38% de délai déjà consommé. Là, la mairie est déjà à pied d'oeuvre pour instituer une commission devant s'occuper de la réinstallation des commerçants.

 

Forte poussée d'urbanisation

 

Concernant l'aménagement des quartiers périphériques, également financé par l'AFP, le maire a indiqué que ce projet avait pour objectif l'amélioration des conditions de vie des populations. Le projet est structuré autour de quatre composantes que sont la composante voirie drainage, celle relative à l'adduction d'eau potable, la réalisation d'équipements de proximité et le renforcement des capacités des services municipaux. En plus des caniveaux et des ouvrages de franchissement comme les ponts à Goudrin et à Nayélé, ce projet, à terme, verra la réalisation de 29,923 km de routes dont 17km,465 de routes bitumées, selon les explications du bourgmestre. Plusieurs raisons justifient le projet de redécoupage du territoire communal selon Simon Compaoré. En effet, il a soutenu ceci : "Notre capitale a enregistré, lors de ces dernières décennies, une expansion territoriale sans précédent, avec une vague successive d'opérations de lotissements. Cette expansion est doublée d'une forte poussée d'urbanisation et d'une véritable explosion démographique. Conséquence, des difficultés de plus en plus croissantes dans la gestion quotidienne et la fourniture des services sociaux de base. Par ailleurs, il ne fait l'ombre d'aucun doute que les fortes concentrations des populations soient des facteurs de risques majeurs de dysfonctionnements et de dérégulation de certaines prestations socio-administratives telles l'état civil."

Selon le bourgmestre, les bases sur lesquelles le découpage de Ouagadougou a été précédemment fait ont changé. En 1960, par exemple, selon toujours ses explications, Ouagadougou comptait environ 60 000 habitants, contre environ 1 million 500 mille en 2008. Du reste, la ville qui se limitait autrefois presqu'au seul territoire de l'arrondissement de Baskuy, couvre aujourd'hui 52 000 ha. Pour l'édile, le nouveau découpage devrait faciliter l'exercice des compétences des différents responsables de circonscriptions, à savoir les maires d'arrondissement. Pour ce faire, il est pour le moment proposé une dizaine d'arrondissements dans le cadre du nouveau découpage. Ceci, à raison de populations variant entre 50 000 et 150 000 habitants, tout au plus, par arrondissement.

 

"Pas de taxes sur les maisons de passe !"

 

Par ailleurs, comme on devait s'y attendre, la question de la fermeture des chambres de passe de la ville est revenue sur la table. Ceux qui suivent cette affaire ne sont pas sans savoir, sans doute que le délai initial de fermeture de 3 mois accordé par la mairie aux promoteurs des maisons closes a été finalement repoussé à un an. Simon serait-il en train de renoncer à l'idée de fermer les chambres de passe ? Certaines langues auraient même eu à avancer qu'une partie des recettes municipales proviendrait de taxes perçues dans les chambres de passe. Faux, a rétorqué Simon Compaoré, pour qui ce serait légaliser la prostitution. De toutes les façons, a-t-il soutenu, "en tant qu'ordonnateur du budget communal, je dis qu'il n'y a pas de taxes concernant les maisons de passe !"

A la question de savoir ce qui changerait à la maison du Peuple, récemment rétrocédée à la commune de Ouagadougou, le maire a laissé entendre que celle-ci pourrait changer de visage bientôt : "Dans 3 ou 4 mois, vous sentirez que la maison du Peuple a changé de main", parole de Simon Compaoré. Attendons donc de voir. De même , il faut noter qu'outre la maison du Peuple, ce sont également 196 établissements scolaires que l'Etat vient de transférer à la commune de Ouagadougou.

 

Lassina Fabrice SANOU

 

Le Pays du 24 avril 2008




24/04/2008
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