Salif Diallo, ambassadeur en Autriche
Salif Diallo, ambassadeur en Autriche
Selon notre confrère du magazine Fasozine, l'ancien ministre d'Etat en charge de l'Agriculture, Salif Diallo devrait être le prochain ambassadeur du Burkina à Vienne (Autriche). Il succédera ainsi à Béatrice Damiba qui vient d'être nommée président du Conseil supérieur de la communication, en remplacement de Luc Adolphe Tiao qui est maintenant ambassadeur du Burkina à Paris.
"Selon toute vraisemblance, l’ancien ministre d’Etat chargé de l’Agriculture et numéro deux du parti au pouvoir, le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), Salif Diallo, devrait être le prochain ambassadeur du Burkina à Vienne en Autriche. La demande d’agrément de l’ancien ministre devait être transmise aux autorités autrichiennes selon les us diplomatiques. Salif Diallo est pressenti pour succéder à Béatrice Damiba récemment nommée présidente du Conseil supérieur de la communication du Burkina. Fasozine.com vous propose de revisiter un article consacré à l’ancien ministre Salif Diallo, publié dans la version papier de Fasozine (Numéro 16 / Juillet-aout 2008 )
Si Salif Diallo était membre d’un gouvernement français, il aurait remporté sans coup férir le prix « Press Club, humour et politique » qui couronne chaque année la meilleure petite phrase en politique dans l’Hexagone.
Une bien maigre consolation pour sa célèbre saillie « Etre ministre ne veut pas dire qu’on doit être servile devant son supérieur. Je ne suis pas un Yes man qui passe le temps à dire oui, oui c’est bon même quand ce n’est pas bon » qui constitua l’épilogue d’un bras de fer fatal entre l’ancien ministre de l’Agriculture et l’actuel Premier ministre Tertius Zongo. L’épée de Damoclès qui planait alors sur sa tête depuis plusieurs mois ne tarda pas à s’enclencher un dimanche de Pâques : Salif Diallo fut remercié. Plus de place pour le « Shériff » du Yatenga dans un gouvernement désireux de « collégialité » et de « cohérence ».
Véritable baroudeur et agitateur d’idées hors pair, cet ancien ministre ne laisse personne indifférent y compris ses adversaires politiques. « On peut tout lui reprocher, ses coups bas, ses mesquineries, mais il faut reconnaitre qu’il est très volontariste et possède un sens politique très aigu» révèle ainsi un homme politique de l’opposition.
On lui prête aussi une témérité et un mental d’acier à toute épreuve. On l’a ainsi vu en mars dernier répondre aux questions du présentateur du Journal de 20h à la Télévision nationale – sans rien laisser transparaitre de ses états d’âme - alors qu’il avait déjà été informé de son limogeage quelques heures auparavant.
Personnage truculent, homme d’influence, habitué des cabinets restreints où se prenaient les grandes décisions du pays, Salif Diallo avait la réputation de faire et défaire les carrières administratives et politiques. « Sa salle d’attente ne désemplissait pas de visiteurs en quête d’une nomination ou de soutiens financiers », raconte un de ses anciens collègues qui dut patienter 30 minutes avant d’être reçu en audience par le tout-puissant ministre d’Etat.
Depuis sa mise à l’ écart et malgré sa relative traversée du désert, l’ancien ministre continue de recevoir affidés et camarades du CDP, le parti au pouvoir, dans sa coquette résidence de Ouaga 2000. « Il est toujours en audience, » ironise un journaliste d’un quotidien privé.
En attendant de rejoindre la présidence d’une institution de la République ou une mission diplomatique que son ex-mentor, le président Compaoré lui destinerait."
Samori Ngande
Le Pays du 18 juillet 2008