Si brebis galeuses il y a…(COTECNA-Burkina)

COTECNA-Burkina

Si brebis galeuses il y a…

 

S’il y a des brebis galeuses à COTECNA-Burkina, nous allons les extirper sans ménagement du troupeau et au plus tôt. C’est par cette formule que l’on peut résumer les propos de Marco Franchi, vice-président de COTECNA-SA, qui a été reçu en audience hier, dans la matinée, par le Premier ministre, Tertius Zongo.

 

Le 10 juin 2008, pendant le point de presse marquant l’an I de son gouvernement, Tertius Zongo, avec le ton direct qu’on lui connaît, tança la COTECNA en ces termes : «J’ai en possession des éléments prouvant qu’il se passe des trucs pas clairs là-bas. Il s’y trouverait des brebis galeuses. Si tel est le cas, elles n’ont qu’à faire attention. D’ailleurs, j’ai convoqué le patron de COTECNA pour cela, nous les payons sur les impôts des Burkinabè, ils n’ont pas à faire des tripatouillages. S’il est avéré qu’ils jouent à certains jeux, nous allons revoir le contrat que nous avons signé avec eux». Cette annonce faite pendant une cérémonie retransmise en direct à la télévision nationale et en présence de journalistes nationaux et internationaux a certainement fait mouche. Toujours dans la même logique et comme promis, le lendemain, loin des caméras et des micros des hommes de presse, le Premier ministre a rencontré le directeur général de COTECNA-Burkina, Sébastien Dayama, et certains de ses collaborateurs. C’était en présence du ministre de l’Economie et des Finances, Jean-Baptiste Compaoré.

On se doute donc bien qu’en haut lieu, au niveau de COTECNA-SA, ça devenait sérieux. Et il est presque évident que le premier objet de la visite du vice-président de cette société, dont le siège social est en Suisse, était de venir au Burkina pour vérifier si le tableau peint par le Premier ministre est réel et, du même coup, chercher des solutions idoines. Même si à sa sortie d’audience, le visiteur, dans un langage diplomatique, a avancé que c’est «surtout» une audience pour «remercier le Premier ministre, le ministre de l'Economie et des Finances et les autres autorités du Burkina Faso, qui ont renouvelé leur confiance à COTECNA, suite à l’appel d’offre lancé l’année dernière». Et à propos des fameuses «brebis galeuses» dont a fait cas le chef du gouvernement burkinabè, le vice-président de COTECNA-SA a précisé avoir apprécié l’honnêteté et la franchise de  Tertuis Zongo pendant et après ce point de presse au cours duquel il a épinglé COTECNA. «Ce qui n’est pas forcément monnaie courante», a fait remarquer M. Franchi, avant de prévenir que des mesures des plus urgentes seront prises et COTECNA en rendra compte au Premier ministre. Il n’est pas par contre d’accord quand les uns et les autres parlent de «différend» entre la société et le premier responsable de l’actuel gouvernement du Pays des hommes intègres. «Il nous a plutôt fait une critique et une critique peut être négative ou positive. Le personnel de la mission qui nous a été confiée au niveau de ce que l’on appelle les «Inspections à destination», a été mis en place de façon rapide. Dans ces conditions, il est clair que l’on ne peut exclure l’éventualité de la présence de brebis galeuses.  Nous sommes là aujourd’hui pour faire un travail technique interne afin de prendre les mesures nécessaires pour supprimer les problèmes s’ils existent réellement»

Issa K. Barry

L’Observateur Paalga du 19 juin 2008

 

COTECNA, l’incomprise ?

 

Fondée en 1974, COTECNA, dont le siège est en Suisse, est une entreprise internationale spécialisée dans le domaine de l'inspection, de la sécurité et de la certification commerciale. Les effectifs du groupe s’élèvent à ce jour à plus de 4000 personnes, qui travaillent dans plus de 150 bureaux répartis dans une centaine de pays. Présente au Burkina Faso depuis 2004, après avoir remplacé la Société générale de surveillance (SGS), l’une de ses missions dans notre pays est de quantifier, valoriser et déterminer la qualité des marchandises importées. Les résultats de ce travail sont ensuite transmis aux Douanes, qui en font usage pour le dédouanement des marchandises des importateurs. Pendant les manifestations liées à la cherté de la vie, certaines couches socioprofessionnelles, notamment les commerçants,  avaient accusé la société d’être responsable de cette situation. La seconde accusation qui leur a été faite et dont a eu certainement vent le Premier ministre, Tertius Zongo, c’est l’indélicatesse de certains des agents de la société, qui seraient de mèche avec certains importateurs en sous-évaluant les marchandises. D’ailleurs, on constate que dans leur majorité, les commerçants n’ont jamais filé le parfait amour avec COTECNA. Sur ce sujet, voici la réponse du vice-président de COTENA-SA : «Vous savez, COTECNA, c’est comme ce gendarme au bord de la route avec un radar. Nous sommes là pour vérifier, corriger certaines valeurs qui ont été minorées, certaines classifications qui ne sont pas correctes. Si nous cherchons à filer le parfait amour avec quelqu’un, il y a de fortes chances que nous ne soyons plus efficace».



19/06/2008
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