SOPROFA - SODEGRAIN - SAVANA : 16 travailleurs au ministre de la Justice
SOPROFA - SODEGRAIN - SAVANA : 16 travailleurs au ministre de la Justice
vendredi 19 septembre 2008.Monsieur le directeur général du journal "Le Pays", nous vous remercions de l’heureuse initiative de votre journal qui, en créant la rubrique "Question à qui de droit", permet aux petites gens que nous sommes d’interpeller la conscience des princes qui nous gouvernent. Nous sommes un groupe de seize (16) personnes qui ont été abusivement licenciées depuis juillet 2004 des sociétés de la SOPROFA, SODEGRAIN et SAVANA.
Nous ne comprenons pas pourquoi jusqu’ici la justice de notre pays reste impuissante à traiter notre dossier et nous voulons aussi savoir si oui ou non, un jour, nous pourrons rentrer dans nos droits. Voilà pourquoi à travers "Question à qui de droit", nous voulons interpeller dans votre journal, le ministre de la justice et le syndic-liquidateur des trois sociétés mentionnées ci-dessus.
Monsieur le ministre, nous sommes seize (16) ex-travailleurs de la SOPROFA ¬SEM, SODEGRAIN - SA et SAVANA - SA et nous avons été abusivement licenciés en juillet 2004 par notre employeur le groupe l’Aiglon, propriétaire des trois sociétés.
Par manque de conciliations, nous avons porté l’affaire devant le Tribunal du Travail. Enrôlé le 02 décembre 2004, le dossier, après plusieurs renvois pour les besoins de l’instruction, a été retenu et débattu le 26 mai 2006, puis le délibéré a été prononcé le 06 juillet 2006.
Le Tribunal a donc statué publiquement, contradictoirement en matière sociale et en premier ressort que nous sommes recevables en la forme et au fond, nous a déclarés partiellement fondés et a condamné les sociétés SOPROFA - SEM, SODEGRAIN - SA et SAVANA - SA à nous payer nos droits avec des dommages.
Monsieur le ministre, depuis lors, tout se passe comme si notre dossier avait été enterré. Pourquoi tant de reports alors que nous ne cessons de demander qu’on mette en délibéré notre affaire. Cela fait au total quatre (04) ans que nous attendons que la Justice de notre pays nous dise le droit avec toute la rigueur qui sied. Nous avons le cœur brisé car nous avons l’impression que nous sommes des justiciables de seconde zone et que devant la loi, nous sommes tout autre chose sauf des Burkinabè.
Monsieur le ministre, si la justice met quatre (04) bonnes années pour traiter une affaire aussi banale, combien de temps va t-on mettre pour appliquer la décision de justice en ce qui nous concerne ?
Monsieur le syndic-liquidateur, nous avons appris que la SOPROFA - SEM, SODEGRAIN - SA et SAVANA-SA ont trouvé des repreneurs. Cela veut dire que vous avez de l’argent frais pour payer les créances.
Le président du Tribunal statuant en affaire sociale, nous avait informé qu’il avait pris une ordonnance suspendant la prescription que vous avez publiée dans les colonnes des journaux à l’adresse des créanciers des trois sociétés.
Quel est notre sort dans tout ça ,puisque jusque-là notre affaire est toujours pendante au niveau de la justice ?
Enfin, pour terminer, nous allons nous adresser encore au ministre de la Justice Garde des sceaux pour savoir quelle est la conduite à tenir au cas où notre dossier sera forclos au niveau du syndic-liquidateur.
Monsieur le ministre, vers qui nous adresser dans ce cas de figure, pour que justice soit faite, pour que nous rentrions dans nos droits ? En un mot, qui doit payer nos droits ?
Les 16 ex-travailleurs
SOPROFA - SODEGRAIN - SAVANA
Le Pays