UGEB et ANEB : "Le chantage ne passera pas"

UGEB et ANEB : "Le chantage ne passera pas"

mercredi 2 juillet 2008.
 
Camarades étudiants et étudiantes ! Vous avez suivi le samedi sur les ondes nationales, notamment la TNB, l’avalanche de mesures, les unes plus répressives que les autres, contre nous. Telle une armée qui édicte les règles pour un territoire nouvellement conquis, nos autorités ont tenu à montrer que ce sont elles qui avaient le pouvoir de répression.

Et elles ne s’en sont vraiment pas privées : les restaurants sont fermés, les citées universitaires sont également fermées et les étudiants ont été sommés de les libérer dans un délai de 24 heures. L’Université elle-même est fermée. Toutes les allocations sociales sont suspendues : bourse, aide, FONER, etc.

Le siège du CODE, qui abrite les organisations syndicales, est fermé. Tout cela, après avoir réprimé dans le sang notre marche du 17 juin, arrêté et jugé 35 de nos camarades, dont quatre (4) ont été condamnés à six (6) mois avec sursis et à 55 000 F d’amende.

Parions que si nos autorité en avaient le pouvoir, elles interdiraient à tout Ouagavillois de loger un étudiant ou de lui venir en aide de quelque manière que ce soit.

Ces mesures interviennent après des simulacres de conseils de formation et de la vie universitaires (CFVU), tenues respectivement les 17 et 26 juin 2008 sous la houlette de monsieur Jean Koulidiati (et du ministre Paré), dont les desseins funestes envers la communauté universitaire sont désormais clairs : niet à toute contestation.

De toute évidence, monsieur Koulidiati a été nommé contre les libertés sur le campus et contre les étudiants, qu’il est chargé de mettre au pas. De tous ses actes transpirent l’esprit fasciste et une haine viscérale contre les étudiants et leur organisation de lutte, l’ANEB.

En effet, par ces mesures répressives d’essence punitive, nos autorités visent un seul but : faire passer l’ANEB aux yeux des étudiants comme la responsable de tous ces "malheurs" qui leur arrivent et la transformer ainsi en leur ennemi.

Nos autorités ne veulent pas que les étudiants s’organisent et défendent leurs droits. Elles ne veulent pas cela parce que l’organisation et la lutte organisée et disciplinée sont à la fois l’unique et la plus performante arme que nous ayons en notre possession pour contrer la politique antisociale et antinationale des PAS sur le campus.

C’est pourquoi, vaille que vaille, coûte que coûte, camarades étudiants, nous devons restés unis, solidaires. Et nos autorités ne nous laissent plus le choix : maintenant ou en septembre, unissons-nous pour la lutte, restons soudés autour de nos revendications.

Fermer l’université pour la rouvrir en septembre ne résoud pas les problèmes

Il est utile de rappeler à l’intention de l’opinion nationale ou internationale et à l’intention des autorités elles-mêmes qu’elles n’ont jamais nié la justesse de nos revendications.

A présent, nous les défions de montrer lequel des points des plates-formes elles ont résolu. Comment justifient-elles alors toutes ces mesures répressives ? La fermeture de l’université suivie de sa réouverture en septembre va-t-elle résoudre les problèmes posés ?

Nos autorités pensent-elles que toutes les privations et les souffrances que les étudiants vont endurer pendant cette période viendront à bout de leur détermination ? Dans tous les cas, il s’agit d’une fuite en avant, car, en septembre comme maintenant, les mêmes problèmes resteront posés et à résoudre.

C’est pourquoi l’ANEB invite les autorités à plus de responsabilité. Plutôt que de s’essayer à la tyrannie, elles devraient s’assumer en tant qu’autorités, c’est-à-dire résoudre les problèmes dont elles ont la charge.

Camarades étudiants, camarades étudiantes !

Le chantage ne passera pas. Les services des allocations sociales (bourses, aides,...), les restaurants universitaires, les cités universitaires et l’université elle-même sont des services publics ; c’est-à-dire qu’ils sont le fruit du sacrifice quotidien du contribuable burkinabè.

Ils ne sont nullement la propriété privée de qui que ce soit. Nos autorités ne peuvent donc pas s’arroger le droit de suspendre leur bénéfice aux citoyens à tout bout de champ. C’est là un abus de pouvoir. L’université ne saurait être dirigée par le bâton. C’est pourquoi l’ANEB :

dénonce sans concession toute cette série de mesures répressives contre les étudiants ; exige des autorités la réouverture de l’université ainsi que la mise en service de tous les services sociaux et la mise à disposition des allocations sociales pour les étudiants qui en ont le bénéfice ;

dénonce la condamnation de nos camarades ; met en garde monsieur Jean Koulidiati, président de l’université, ainsi que le ministre des Enseignements, Joseph Paré, contre leur volonté de régner sur le campus par le fer et le feu ;

appelle la communauté universitaire à rejeter ces mesures répressives et à exiger la réouverture de l’université ;

appelle les étudiants à rester mobilisés, unis et déterminés : nos revendications sont justes et légitimes, les autorités ont donc obligation de les examiner avec attention et sérieux ;

appelle les étudiants à une assemblée générale le jeudi 3 juillet 2008 à 8 heures (le lieu sera précisé ultérieurement).

L’ANEB invite l’ensemble des étudiants, en ces moments difficiles pour beaucoup de nos camarades, à la solidarité vertueuse de la jeunesse, à se porter secours mutuellement. Maintenant comme avant, nous poursuivons la défense de nos intérêts matériels et moraux.

Non à la répression des libertés démocratiques sur le campus ! Vive la jeunesse estudiantine combattante du Burkina Faso ! Pain et liberté pour le peuple !

Ouagadougou, le 30 juin 2008

Le Comité exécutif

L’Observateur




03/07/2008
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