Violences à l’UPB : Le directeur général du CENOU s’implique personnellement pour une sortie de crise
Violences à l’UPB : Le directeur général du CENOU s’implique personnellement pour une sortie de crise
vendredi 25 avril 2008.Il a fallu plus de cinq heures (de 13h15mn à 18h45mn) de débats parfois houleux, pour parvenir à l’ébauche de trois solutions de sortie de crise, toutes proposées par le directeur général du CENOU. La première consiste à régler cette affaire à l’amiable, entre étudiants, après les « mea-culpa » des auteurs de ces actes de violence et le pardon des victimes. Cette solution à l’amiable devrait être assortie d’un engagement écrit par les différentes associations à ne plus être les instigatrices de telles violences à l’UPB.
L’autre solution envisagée est de situer les responsabilités par la gendarmerie. Le résultat devrait être transmis au CENOU qui l’examinerait pour voir quelle conduite tenir. La troisième solution, quant à elle, serait de laisser la procédure judiciaire suivre son cours jusqu’à la condamnation de ceux reconnus coupables des actes de violence sur leurs camarades étudiants. Les sentiments de regret, de vengeance et d’orgueil bien palpables dans la salle ont fait que l’une ou l’autre des trois solutions a été proposée selon la sensibilité de chacun et de chaque association d’étudiants.
Selon que l’on ait été agressé ou victime, membre de l’Association nationale des étudiants burkinabé (ANEB), de l’Union nationale des étudiants du Faso (UNEF), de la Coordination des étudiants de Bobo-Dioulasso (CEB) ou du Mouvement des étudiants du Faso (MEPA), les avis étaient partagés. Seulement auparavant, le directeur général du CENOU a pris le soin d’expliquer les conséquences de chacune des solutions pour les étudiants concernés. Il a par ailleurs tenu à condamner les actes de violence qui ont terni l’image des étudiants de l’UPB. « L’université est le pouls de la société », a-t-il affirmé avant de soutenir que le chaos ou l’avenir radieux d’un pays y est intimement lié.
Culture de la violence à l’UPB En ce qui concerne les élections des délégués des cités universitaires, qui sont la cause de ces violences, Robert Sangaré a dit qu’ « on ne peut pas valider des élections sous la pression ». Aussi, pour lever toute équivoque sur les textes qui les régissent, il entend faire appel à des juristes afin que les interprétations fallacieuses de ceux-ci n’aient plus pignon sur rue à l’UPB. Les débats ont révélé un profond malaise à l’UPB. Ses étudiants ont dénoncé une certaine culture de la violence et le manque de liberté d’expression dans cette université, « ce qui est très inquiétant pour des futurs dirigeants d’un pays », ont affirmé certains.
La question de la viande et du poisson « avariés » présentés par les étudiants à la presse le 17 avril dernier a été abordée par le directeur général du CENOU. Bien que ne remettant pas en cause la bonne foi de ces étudiants, ils auraient dû, selon lui, mettre la manière pour rendre leur version, plus crédible. « Vous auriez dû laisser la viande et le poisson à Nasso pour le constat parce que le fait de les transporter jusqu’à la cité de Colsama à Bobo-Dioulasso peut jouer sur leur qualité », a-t-il laissé entendre. Il établit même un lien entre les violences et cette affaire dans l’objectif de détourner l’attention de ces violences.
Urbain KABORE
Sidwaya